Entendu ce matin sur une radio périphérique à propos des parachutes dorés : "c'est d'eux que l'on parle" !
J'aurai préféré : "ce sont eux dont on parle" !
Qu'en pensez-vous ?
C'est d'eux que l'on parle !
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
La phrase entendue est correcte. Ce sont eux rapporte un fait directement à eux, et est suivi d'un pronom relatif : ce sont eux qui l'ont dit – ce sont eux que je vois – ce sont les gens dont je vous ai parlé – ce sont les personnes desquelles tout dépend....
Quand on dit ou écrit « c'est d'eux » le QUE qui suit est une conjonction. Il n'y a plus de COD, donc plus d'accord possible. Nous avons toujours le piège qui amène beaucoup de gens à confondre QUE pronom relatif et QUE conjonction. C'est cette distinction entre les deux qui conduit à appliquer l'accord au sens figuré ou l'invariabilité au sens propre avec certains verbes :
– les dangers que j'ai courus (j'ai couru quoi ? Des dangers, COD)
– les trente minutes que j'ai couru (j'ai couru quoi ? Rien, QUE est une conjonction qui commande un complément circonstanciel de temps).
Votre formulation « ce sont eux dont on parle » n'est pas grammaticalement incorrecte, mais c'est lourd et donc peu élégant (pardonnez-moi cette appréciation, elle ne vous est pas destinée mais les choses sont ce qu'elles sont).
Quand on dit ou écrit « c'est d'eux » le QUE qui suit est une conjonction. Il n'y a plus de COD, donc plus d'accord possible. Nous avons toujours le piège qui amène beaucoup de gens à confondre QUE pronom relatif et QUE conjonction. C'est cette distinction entre les deux qui conduit à appliquer l'accord au sens figuré ou l'invariabilité au sens propre avec certains verbes :
– les dangers que j'ai courus (j'ai couru quoi ? Des dangers, COD)
– les trente minutes que j'ai couru (j'ai couru quoi ? Rien, QUE est une conjonction qui commande un complément circonstanciel de temps).
Votre formulation « ce sont eux dont on parle » n'est pas grammaticalement incorrecte, mais c'est lourd et donc peu élégant (pardonnez-moi cette appréciation, elle ne vous est pas destinée mais les choses sont ce qu'elles sont).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Jacques a écrit :La phrase entendue est correcte. Ce sont eux rapporte un fait directement à eux, et est suivi d'un pronom relatif : ce sont eux qui l'ont dit – ce sont eux que je vois – ce sont les gens dont je vous ai parlé – ce sont les personnes desquelles tout dépend....
Quand on dit ou écrit « c'est d'eux » le QUE qui suit est une conjonction. Il n'y a plus de COD, donc plus d'accord possible. Nous avons toujours le piège qui amène beaucoup de gens à confondre QUE pronom relatif et QUE conjonction. C'est cette distinction entre les deux qui conduit à appliquer l'accord au sens figuré ou l'invariabilité au sens propre avec certains verbes :
– les dangers que j'ai courus (j'ai couru quoi ? Des dangers, COD)
– les trente minutes que j'ai couru (j'ai couru quoi ? Rien, QUE est une conjonction qui commande un complément circonstanciel de temps).
Votre formulation « ce sont eux dont on parle » n'est peut-être pas grammaticalement incorrecte, mais c'est lourd et donc peu élégant (pardonnez-moi cette appréciation, elle ne vous est pas destinée mais les choses sont ce qu'elles sont).
Merci Jacques pour ces précisions. Notre belle langue est pleine de pièges et il importe de plus en plus en enseigner les subtilités à commencer par l'école : hélas on peut toujours rêver !
Mais comment prendre les mesures correctives qui s'imposent ?Jacques a écrit :Là oui, vous rêvez, comme moi d'ailleurs. Mais la réalité nous oblige parfois à nous réfugier au royaume d'Utopie.
L'Education Nationale, à mon gré, tient une grave responsabilité concernant les dérèglements linguistiques qui ne sont pas récents et dont mes fils ont largement profité il y a plus de trente années avec, entre autres choses, la méthode globale !
Que faire devant une telle situation en impasse ?
Une totale révolution mentale qui remette l'orthographe et la grammaire au goût du jour ?
Bref, dois-t'on nommer, à l'instar de l'environnement, un Ministère de la protection de la langue française menacée de tous côtés ?!
Je crois comme vous, cher Jacques, que cela reste hélas du domaine de l'utopie !
- Jacques
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Nous avons eu en France, depuis un bon nombre d'années, bien des ministres de l'Enseignement, voire des Premiers ministres qui ont déclaré vouloir fermement s'attaquer au mal. Qu'en est-il aujourd'hui de ces pieuses résolutions ? La gangrène continue de ronger notre langue. Vous aurez sans doute remarqué, comme moi, que certains hauts dignitaires de l'État se laissent aller à des tournures et constructions fortement apparentées au mode d'expression du milieu populaire de mon enfance, qui s'est déroulée dans les bas quartiers de Paris : J'ai pas compris – Ben on va pas – Nous on est p'tête pas – Passe que c'est comme ça que j'le vois...
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).