Le massacre permanent !

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angeloï
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Inscription : jeu. 19 juil. 2007, 8:35

Message par angeloï »

Peut-être faudrait-il ouvrir un cybercarnet ou un site qui réunirait tous ceux qui veulent prendre des initiatives dans ce domaine. Le problème, c'est que je n'ai toujours pas réussi à m'inscrire sur un site hébergeur de bloc-notes. Et puis, tous ont des noms anglais abracadabrants ou s'appellent "blog xxx", ce qui m'énerve, car je déteste le mot "blog".

Je pense qu'on pourrait avoir des résultats. Ils seraient nécessairement limités, mais convaincre Dupont-Aignan de rebaptiser sa page personelle, ça me ferait drôlement plaisir. "Blog" me rend malade. :twisted:

Je suis fier de pouvoir dire à tout le monde qu'il y a trois mois environ, j'ai réussi grâce à un seul commentaire à persuader un carnettiste de changer son "blog" en "blogue". Il n'a pas osé aller jusqu'à "carnet" ou "bloc-notes", mais c'est déjà mieux que rien.

Voyez vous-mêmes (c'est un carnet très orienté à droite) :

http://voxfnredekker.canalblog.com/

Je signale dans le même genre une incongruité monstre sur le site de l'UPF, l'union internationale de la presse francophone, qui indique sur sa page d'accueil en bas à droite "le bloc-notes de Phlippe Bilger". Résultat : quand on suit le lien, on tombe sur le "BLOG" de Philippe Bilger, ce monsieur, qui écrit remarquablement bien par ailleurs, étant apparemment tout à fait ignorant des mots français à utiliser.

http://www.presse-francophone.org/

Moi, je m'en vais lui envoyer un courrier électronique.





philippe.bilger@wanadoo.fr>
Dernière modification par angeloï le sam. 21 mars 2009, 2:10, modifié 2 fois.
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angeloï
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Message par angeloï »

Le plus important, c'est de changer soi-même et de parler français de mieux en mieux. Il faut contribuer davantage au forum, y écrire des articles plus longs et plus fouillés, et aussi le faire connaître autour de soi.
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Jacques
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Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

La création d'un carnet spécialement consacré à ce but serait effectivement une excellente chose. Je pensais que cela était facile, mais je n'y connais rien.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Invité

Message par Invité »

Jacques a écrit :Qu'entendez-vous par « forum DLF » ? DLF n'a pas de forum et nous n'avons pas de liens avec l'association.
Je voulais dire "Français notre belle langue".
J'ai fait une confusion.

J'aime bien ce que dit Angeloï, j'entends bien aussi les inquiétudes légitimes des trois modérateurs Marco, Claude, Jacques.
Il y a certains risques de débordements politiques, inévitables.

Alors ce forum sans doute est bien comme il est. Il n'est d'ailleurs pas seulement un simple forum sur la langue française.
J'y décèle parfois dans le style de certains échanges la vivacité, l'humour, les aperçus philosophiques fulgurants qui font penser aux célèbres salons du 18ième siècle où se rencontraient les plumes célèbres, les beaux parleurs et les gens d'esprit.
On sait comment tout cela a fini: sur l'échafaud.

Il faut tout de même prendre garde à l'avenir.
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angeloï
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Message par angeloï »

Si nous ne résistons pas, nous irons sûrement à l'échafaud. Ou ne survivrons que comme des gens dignes de l'échafaud.

Philippe Bilger a répondu à mon courrier électronique de manière évasive et a maintenu son "blog". Franchement je me demande ce qu'ils lui trouvent de si merveilleux pour qu'ils s'y accrochent avec une telle ténacité. Ecrire "blogue" aurait-il pour conséquence de faire tomber le site dans les oubliettes de Gougueule ????

J'ai écrit à l'UPF pour lui signaler l'incohérence.
Invité

Re: Le massacre permanent !

Message par Invité »

INDEPENDANT a écrit :Chers amis de la défense de la langue française,

Je constate avec plaisir n'être pas seul à être consterné par le massacre quotidien de notre belle langue. Malheureusement, on se sent impuissant devant un tel désastre mais il y a certainement des solutions pour contrer ce phénomène alors que notre Académie parait bien silencieuse et que jacques Toubon n'a pas encore de remplaçant.
J'ai, à titre personnel, déjà protesté auprès d'une chaine de radio périphérique et une solution serait peut-être d'intervenir auprès de la chaine France Culture qui devrait, en principe, ne pas être indifférente à notre démarche.
Bref, toute idée devrait jaillir d'un "remue-méninges" collectif (pour ne pas utiliser le mot "brain storming") ayant de sérieuses chances d'aboutir.
Qu'en pensez-vous, amis de ce forum ?




Je suis à titre personnel consterné de voir à quel point les médias, en particulier radiophoniques, massacrent de plus en plus la langue de Molière. Ils pratiquent de manière constante un "sabir" qui, à force d'être entendu par les auditeurs, devient la langue parlée courante.
Dans une moindre mesure, les écrits de la presse suivent cette tendance désastreuse avec pas mal de fautes d'accord et l'oubli de la concordance des temps.
Bref, que pouvons nous faire pour essayer de contrer ce phénomène qui ne traduit pas une évolution de la langue mais une véritable décadence ?
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Diomède
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Localisation : Château-Gontier (53)

Message par Diomède »

Si je puis me permettre d'intervenir...
Les anglicisme, pour ma part, lorsqu'ils ne recouvrent pas une réalité déjà existante en français, ne me paraissent pas gênants; en l'occurence, le "blog", concept typiquement inventé par des anglo-saxons, n'a aucun équivalent en français. Le blog n'a rien à voir avec le "bloc-notes" et le "carnet". A la rigueur, la tentative française qui s'approcherait le plus du blog serait les Cahiers de la quinzaine de Charles Péguy; mais encore une fois, appeler "cahier" un ensemble de textes qui n'est justement pas sur format papier me paraît quelque peu absurde, de même que de dire "carnet" ou "bloc-notes". Le fait est que l'usage du mot blog permet à tout le monde de comprendre la réalité recouverte par ce mot, alors que les autres termes proposés sont un peu incongrus, et ambigus, puisqu'ils désignent déjà autre chose. La francisation forcenée n'est donc pas, à mon goût, une solution. L'arrivée d'un vocabulaire anglais n'est d'ailleurs qu'un retour de bâton (n'oublions pas que la langue anglaise a été pendant des siècles sauvagement francisée). Donc, tant que le terme anglais permet de désigner avec précision une réalité nouvelle, que rien d'autre ne recouvre, inutile d'aller checher une racine latine qui serait de toute manière ridicule, ou un mot français qui désigne déjà autre chose, sous peine de rendre le langage ambivalent.

Le problème qu'est la déliquessence de la langue française peut n'avoir pour solution qu'une éducation à la belle langue, une réhabilitation des grands prosateurs français, et une éducation au latin et au grec, fût-elle minime. Tant que cela n'est pas effectif, nous ne pouvons que professer un mépris tout aristocratique pour ceux qui se gausseraient de nos imparfaits du subjonctif. A cet égard, je suis tout à fait d'accord avec l'opinion de Jacques sur l'inutilité de l'action collective. Une stratégie offensive contre telle ou telle personne ou media ne changera jamais rien au problème des personnes "ki écriv com sa", qui, à mon goût, est le plus grave.

Quant au
Les coupables ?

-la perte de la fierté nationale
-l'oubli du grec et du latin (d'où le recours à l'anglais)
-la conspiration des élites mondialistes anglophiles
-l'esprit mercantile et ludique, qui est hostile à toute culture digne de ce nom (ne serait-ce qu'à cause de son culte de l'instantanéité)
permettez-moi de signaler que ce type de politisation latente me révolte (je parle des points 1 et 3). Je ne pense pas que la perte de la fierté nationale change quoi que ce soit à la déliquessence de la langue française. On a d'ailleurs à toutes les époques critiqué tel ou tel auteur, en prétendant qu'il mettait à mort la langue française par son "sabir"; je pense, entre autres, à Ronsard, qui est maintenant devenu un modèle. Le problème n'est donc pas propre au monde contemporain, et le "c'était mieux avant" n'est, dans tous les cas, qu'un leurre.

Je vous prie de m'excuser de n'avoir pas d'autre solution à proposer. Le fait est qu'il existe une belle langue française. Libre à chacun de la cultiver; c'est le choix que j'ai fait, que vous avez fait aussi, mais qui, il faut bien le dire, va à contre-courrant de la marche du monde. N'ayons donc que la satisfaction morale d'appartenir à une aristocratie langagière, et tâchons d'éduquer nos proches à cette culture de la belle langue, mais n'allons pas nous mêler de ce qui sort du domaine de la langue (et ce qui relève de phénomènes de société ne fait pas vraiment partie du domaine de la langue).
Dernière modification par Diomède le mar. 14 avr. 2009, 16:26, modifié 1 fois.
Qu'il est sombre, le rire amer des grandes eaux !
Leconte de Lisle
Invité

Message par Invité »

Je participe entièrement à votre analyse. Il est incontestable que l'anglais est beaucoup plus concis que le français d'où l'usage abusif qui en est fait.
Néanmoins, si le terme précis existe dans notre langue, il faut absolument l'utiliser et ne pas s'exprimer en "franglais" !

Diomède a écrit :Si je puis me permettre d'intervenir...
Les anglicisme, pour ma part, lorsqu'ils ne recouvrent pas une réalité déjà existante en français, ne me paraissent pas gênants; en l'occurence, le "blog", concept typiquement inventé par des anglo-saxons, n'a aucun équivalent en français. Le blog n'a rien à voir avec le "bloc-notes" et le "carnet". A la rigueur, la tentative française qui s'approcherait le plus du blog serait les Cahiers de la quinzaine de Charles Péguy; mais encore une fois, appeler "cahier" un ensemble de textes qui n'est justement pas sur format papier me paraît quelque peu absurde, de même que de dire "carnet" ou "bloc-notes". Le fait est que l'usage du mot blog permet à tout le monde de comprendre la réalité recouverte par ce mot, alors que les autres termes proposés sont un peu incongrus, et ambigus, puisqu'ils désignent déjà autre chose. La francisation forcenée n'est donc pas, à mon goût, une solution. L'arrivée d'un vocabulaire anglais n'est d'ailleurs qu'un retour de bâton (n'oublions pas que la langue anglaise a été pendant des siècles sauvagement francisée). Donc, tant que le terme anglais permet de désigner avec précision une réalité nouvelle, que rien d'autre ne recouvre, inutile d'aller checher une racine latine qui serait de toute manière ridicule, ou un mot français qui désigne déjà autre chose, sous peine de rendre le langage ambivalent.

Le problème qu'est la déliquessence de la langue française peut n'avoir pour solution qu'une éducation à la belle langue, une réhabilitation des grands prosateurs français, et une éducation au latin et au grec, fût-elle minime. Tant que cela n'est pas effectif, nous ne pouvons que professer un mépris tout aristocratique pour ceux qui se gausseraient de nos imparfaits du subjonctif. A cet égard, je suis tout à fait d'accord avec l'opinion de Jacques sur l'inutilité de l'action collective. Une stratégie offensive contre telle ou telle personne ou media ne changera jamais rien au problème des personnes "ki écriv com sa", qui, a mon goût, est le plus grave.

Quant au
Les coupables ?

-la perte de la fierté nationale
-l'oubli du grec et du latin (d'où le recours à l'anglais)
-la conspiration des élites mondialistes anglophiles
-l'esprit mercantile et ludique, qui est hostile à toute culture digne de ce nom (ne serait-ce qu'à cause de son culte de l'instantanéité)
permettez-moi de signaler que ce type de politisation latente me révolte (je parle des points 1 et 3). Je ne pense pas que la perte de la fierté nationale change quoi que ce soit à la déliquessence de la langue française. On a d'ailleurs à toutes les époques critiqué tel ou tel auteur, en prétendant qu'il mettait à mort la langue française par son "sabir"; je pense, entre autres, à Ronsard, qui est maintenant devenu un modèle. Le problème n'est donc pas propre au monde contemporain, et le "c'était mieux avant" n'est, dans tous les cas, qu'un leurre.

Je vous prie de m'excuser de n'avoir pas d'autre solution à proposer. Le fait est qu'il existe une belle langue française. Libre à chacun de la cultiver; c'est le choix que j'ai fait, que vous avez fait aussi, mais qui, il faut bien le dire, va à contre-courrant de la marche du monde. N'ayons donc que la satisfaction morale d'appartenir à une aristocratie langagière, et tâchons d'éduquer nos proches à cette culture de la belle langue, mais n'allons pas nous mêler de ce qui sort du domaine de la langue (et ce qui relève de phénomènes de société ne fait pas vraiment partie du domaine de la langue).
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