Les pieds en poésie
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Les différentes recherches qui ont été menées nous ont conduits à admettre qu'il n'y a pas de pieds en poésie française. Je crois que nous sommes tombés d'accord. Et Valiente a conclu : le vers français est syllabique et non métrique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Dans votre exemple, "Pâques et", nous sommes obligés de compter trois syllabes car l'e de Pacques ne peut s’élider.Perkele a écrit :Dans mon exemple précédent, "Pâques et" compte trois syllabes, mais deux pour la versifications, serait-ce cela un pied ?
Je n’ose me prononcer sur la notion de « pied », étant habitué au dénombrement syllabique.
Toutefois, je pense que votre raisonnement est juste ; l'e muet élidé doit être l’une des clefs, mais je suppose qu’il resterait encore quelques serrures à ouvrir, notamment celle de l'accent tonique.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je crois que le raisonnement de Perkele rejoint ce que j'avais dit plus haut pour les vers du Cid, où nous avions une décomposition en quatre tranches de trois syllabes chacune, syllabe étant entendu au sens de ce que l'on prononce. Par exemple :
Mes pareils / à deux fois / ne se font / point connaître
Et pour leurs / coups d'essai / veulent des / coups de maître.
Si nous admettons comme pieds les divisions marquées par les très courtes pauses à l'énoncé, comme je l'indique ici, nous pouvons supposer que Perkele et moi avons saisi le principe. Je crois même que l'hémistiche marque une pause légèrement plus longue, mais c'est à voir.
Mes pareils / à deux fois / ne se font / point connaître
Et pour leurs / coups d'essai / veulent des / coups de maître.
Si nous admettons comme pieds les divisions marquées par les très courtes pauses à l'énoncé, comme je l'indique ici, nous pouvons supposer que Perkele et moi avons saisi le principe. Je crois même que l'hémistiche marque une pause légèrement plus longue, mais c'est à voir.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je pense que la plupart des échanges de cette discussion sont relatifs maintenant à la poésie, à la versification et qu'ils ne relèvent plus de la présentation d'un participant au forum.
Ils sont fort intéressants ; aussi, peut-être mériteraient-ils de faire l'objet d'une discussion entièrement à part ou à part entière et ce à partir du message de valiente en date du Ven 19 Fév, 2010 10:20 am. Cette discussion pourrait s'inscrire dans une rubrique existante (rhétorique stylistique et littérature) ou dans une nouvelle rubrique propre à la poésie et à la versification.
Mais peut-être cela est-il difficilement réalisable ?
Ils sont fort intéressants ; aussi, peut-être mériteraient-ils de faire l'objet d'une discussion entièrement à part ou à part entière et ce à partir du message de valiente en date du Ven 19 Fév, 2010 10:20 am. Cette discussion pourrait s'inscrire dans une rubrique existante (rhétorique stylistique et littérature) ou dans une nouvelle rubrique propre à la poésie et à la versification.
Mais peut-être cela est-il difficilement réalisable ?
- Madame de Sévigné
- Messages : 687
- Inscription : ven. 09 oct. 2009, 22:50
- Localisation : Nantes
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,Madame de Sévigné a écrit :Le Cid. Acte I, scène 6.Huit syllabes et quatre pieds ?Percé jusques au fond du coeur
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé
Et l'offenseur est père de Chimène.
(je cite de mémoire, j'espère ne pas me tromper)
Ce qui m'intrigue dans cette tirade, c'est que les vers n'ont pas tous le même nombre de syllabes, et que nous sortons de l'alexandrin à plusieurs reprises.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Oui car on appelle cette tirade les "stances" de Rodrigue, la stance désignant une modalité poétique comparable à la chanson, dont chaque groupe de vers forme une unité de sens (c'est pourquoi je me suis permis un saut de ligne en reprenant votre citation), et dont le rythme est souvent... inégalJacques a écrit :D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,Madame de Sévigné a écrit :Le Cid. Acte I, scène 6.Huit syllabes et quatre pieds ?Percé jusques au fond du coeur
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
Ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé
Et l'offenseur est père de Chimène.
(je cite de mémoire, j'espère ne pas me tromper)
Ce qui m'intrigue dans cette tirade, c'est que les vers n'ont pas tous le même nombre de syllabes, et que nous sortons de l'alexandrin à plusieurs reprises.
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