Direction
- Jacques
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Avoir à faire à et avoir affaire à sont synonymes et tous deux acceptés, bien que le second soit de loin le plus fréquemment écrit, le premier étant presque abandonné dans la pratique. D'après Robert et Bordas, avoir affaire à traduirait un rapport d'inférieur à supérieur : s'il continue ses fantaisies, il aura affaire au directeur, et avoir affaire avec une action conjointe se situant sur un pied d'égalité.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Voici les remarques du TLFi :
Prononc. ET ORTH. : []. GREV. 1964, § 916-917 fait la rem. suiv. : ,,Dans ces trois expressions [avoir affaire à; - avec; - de] l'usage est d'écrire affaire, en un mot, mais cette orthographe se fonde sur des habitudes prises plutôt que sur des raisons de sens. L'Office de la Langue française (cf. Figaro, 5 févr. 1938) acceptait avoir à faire à aussi bien que avoir affaire à. [...] En fait, pour les trois expressions, il n'est pas rare de rencontrer l'orthographe à faire.`` Enq. : /afe2/.
Et celles du Littré :
AVOIR AFFAIRE à QUELQU'UN, AVOIR AFFAIRE AVEC QUELQU'UN, se trouver en rapport avec lui. Les auteurs de synonymes disent que à marque supériorité, autorité, pouvoir de celui à qui on a affaire, et dépendance, infériorité, besoin de celui qui a affaire. Cette distinction est sans fondement ; la seule réelle, c'est que à est plus général : on a affaire à quelqu'un pour toutes sortes de choses ; on a affaire avec quelqu'un pour traiter avec lui, et en raison d'une certaine réciprocité qui n'est pas impliquée par à. Dans la locution avoir affaire de, pour avoir besoin, quelques-uns écrivent à faire en deux mots. Cela ne peut être considéré comme une faute ; car à faire ici convient mieux que affaire ; mais l'usage est d'écrire affaire en un seul mot dans cet emploi.
Prononc. ET ORTH. : []. GREV. 1964, § 916-917 fait la rem. suiv. : ,,Dans ces trois expressions [avoir affaire à; - avec; - de] l'usage est d'écrire affaire, en un mot, mais cette orthographe se fonde sur des habitudes prises plutôt que sur des raisons de sens. L'Office de la Langue française (cf. Figaro, 5 févr. 1938) acceptait avoir à faire à aussi bien que avoir affaire à. [...] En fait, pour les trois expressions, il n'est pas rare de rencontrer l'orthographe à faire.`` Enq. : /afe2/.
Et celles du Littré :
AVOIR AFFAIRE à QUELQU'UN, AVOIR AFFAIRE AVEC QUELQU'UN, se trouver en rapport avec lui. Les auteurs de synonymes disent que à marque supériorité, autorité, pouvoir de celui à qui on a affaire, et dépendance, infériorité, besoin de celui qui a affaire. Cette distinction est sans fondement ; la seule réelle, c'est que à est plus général : on a affaire à quelqu'un pour toutes sortes de choses ; on a affaire avec quelqu'un pour traiter avec lui, et en raison d'une certaine réciprocité qui n'est pas impliquée par à. Dans la locution avoir affaire de, pour avoir besoin, quelques-uns écrivent à faire en deux mots. Cela ne peut être considéré comme une faute ; car à faire ici convient mieux que affaire ; mais l'usage est d'écrire affaire en un seul mot dans cet emploi.
- Madame de Sévigné
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- Jacques
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Moi non plus !valiente a écrit :Merci à vous pour cette question. Je n'avais jamais réfléchi à la nuance qu'il pouvait y avoir entre "avoir affaire à" et "avoir affaire avec".Madame de Sévigné a écrit :Bien le bonjour Jacques et valiente, et merci pour ces explications sur les nuances, subtiles !
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Nous sommes donc plusieurs à avoir enrichi nos connaissances grâce à la question de notre marquise.Marco a écrit :Et moi je suis fort content d’apprendre que avoir à faire n’est pas fautif, car on m’avait appris qu’il l’était.
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- Dame Vérone
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