En charge de...

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Invité

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Message par Invité »

Bonjour,

ce matin encore, j'ai entendu sur les ondes : "M. X est en charge de la protection"
alors que d'autres locuteurs auraient dit : "M. Y. est chargé de la protection".

Qui croire ? Qu'en penser ?
Merci
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Perkele
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Message par Perkele »

Je crois que vous allez encore nous énerver Jacques... :D
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

Être en charge de... est une expression bêtement calquée de l'anglais to be in charge of....
Trois commentaires :
- Perkele, vous avez raison, Jacques va s'énerver une fois de plus et à juste titre ; :twisted:
- C'est la première fois que je cite l'anglais ; il y a un début à tout ; 8)
- Piterne, ne prenez pas peur, nous ne sommes pas que sérieux. :lol:
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Jacques
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Message par Jacques »

Claude se met à l'anglais ! Et, pour une formations accélérée, il a pris la méthode à trois mille, plus rapide et moins chère que la méthode à six mille.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Excellent ! Mais à mon âge je ne peux pas me permettre de prendre la méthode à trois mille difficile à assimiler.
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Jacques a écrit :[...]il a pris la méthode à trois mille, plus rapide et moins chère que la méthode à six mille.
À trois ou à six, cela reste la méthode des mille. À ce sujet, doit-on dire la méthode d'Emile ou à Emile ?
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Perkele
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Message par Perkele »

Bernard_M a écrit :
Jacques a écrit :[...]il a pris la méthode à trois mille, plus rapide et moins chère que la méthode à six mille.
À trois ou à six, cela reste la méthode des mille. À ce sujet, doit-on dire la méthode d'Emile ou à Emile ?
Le code Rousseau, en quelque sorte ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Claude a écrit :Être en charge de... est une expression bêtement calquée de l'anglais to be in charge of....
Le plus étonnant, c'est que parmi nos « élites » politiques (sans parler du monde des médias ), il ne se trouve aucune personnalité forte ni aucun original pour se souvenir qu'on dit, en français : chargé de. Même ceux qui sont censés gérer la bergerie sont des moutons.
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Jacques
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Message par Jacques »

JAA, le mauvais exemple vient d'en haut, et c'est dramatique parce que, quand quelqu'un qui occupe de très hautes fonctions use de barbarismes, cela a une répercussion considérable sur les esprits.
Si vous ou moi commettons quelque bévue, l'effet pervers sera limité à une, deux, trois personnes, et comme, de toute façon, nous sommes d'obscurs citoyens ordinaires (moi en tout cas, vous je ne sais) on n'y prêtera pas attention. Mais quand un ministre ou un président esquinte la langue, cela fait école, par un effet didactique à rebours.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques
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Message par Jacques »

Bernard_M a écrit :À trois ou à six, cela reste la méthode des mille. À ce sujet, doit-on dire la méthode d'Emile ou à Emile ?
La question fut ici plusieurs fois débattue. Jusque vers le début du XXe siècle, l'appartenance était marquée par la préposition à. Rappelez-vous, la bande à Bonnot. Puis on a décrété que de était seul valable, et que à devenait fautif, allez savoir pourquoi.
À subsiste dans des termes figés comme le chienchien à sa mémère, une bête à Bon Dieu, un fils à papa.
Alors, s'il vous plaît de frôler l'archaïsme, allez-y pour la méthode à Émile.
Je peux d'ailleurs vous dire que je possède un livre fondé sur la méthode dont nous parlons, qui permet de s'initier à l'argot avec des textes et exercices, traductions en français, et qui s'intitule L'argot sans peine, La méthode à Mimile. On y donne même la prononciation.
Vous ne serez pas étonné d'apprendre qu'Alphonse Boudard a collaboré à sa rédaction.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Jacques a écrit :Jusque vers le début du XXe siècle, l'appartenance était marquée par la préposition à. Rappelez-vous, la bande à Bonnot. Puis on a décrété que de était seul valable, et que à devenait fautif, allez savoir pourquoi.
Sans doute pour reproduire la distinction qui a cours, par exemple, dans les expressions :
- Cet ouvrage est à moi.
- Cet ouvrage est de moi.
S'agissant de personnes, il est plus concevable de dire « cet enfant est de moi » que « cet enfant est à moi ». Mais le raisonnement ne fonctionne que dans le cas d'une filiation ; comparez avec les expressions « le domestique à Monsieur » et « le domestique de Monsieur ». Au dix-septième siècle (et sans doute avant et après, mais je me base sur les écrits de Tallemant des Réaux), on disait d'Untel qu'il était à Monsieur le Duc de N... quand il était de ses vassaux.
Invité

Message par Invité »

Je continue dans le hors sujet.

En ancien français, l'appartenance marquée par à (ou rien) renvoie à une personne, par de à un objet/mot abstrait :
l'espée (a) Roland
l'onor de mon lignaige.
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