De ou à ?
De ou à ?
Voilà une petite question que je me pose depuis quelques temps déjà :
La phrase suivante est-elle correcte ?
"Le sac à Jean est posé là-bas."
Si je pose la question, c'est parce que de nombreuses personnes insistent, affirmant qu'il faut dire "Le sac DE Jean" et non pas "à Jean".
Pour ma part il m'arrive d'employer les deux formules, et ce assez fréquemment.
Alors l'utilisation du "à" est-elle un abus de langage ou bien est-elle correcte ? Et si elle ne l'est pas, y a-t-il des cas ou l'utilisation du "à" ne serait pas une faute ?
Merci d'avance pour votre réponse
Gustave
La phrase suivante est-elle correcte ?
"Le sac à Jean est posé là-bas."
Si je pose la question, c'est parce que de nombreuses personnes insistent, affirmant qu'il faut dire "Le sac DE Jean" et non pas "à Jean".
Pour ma part il m'arrive d'employer les deux formules, et ce assez fréquemment.
Alors l'utilisation du "à" est-elle un abus de langage ou bien est-elle correcte ? Et si elle ne l'est pas, y a-t-il des cas ou l'utilisation du "à" ne serait pas une faute ?
Merci d'avance pour votre réponse
Gustave
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous n'avez pas fondamentalement tort. Jusqu'au début du XXe siècle (le premier quart au moins) l'appartenance se marquait avec à : la maison à mon oncle, le sac à ma mère... Les guinguettes avaient des enseignes comme Le bal à Jo, Le bal à Jean... On en trouve encore trace dans des expressions modernes : la bande à Bader, le chienchien à sa mémère, et des mots composés comme un fils à papa, une bête à bon Dieu.
Puis la mode a changé, car c'est bien une question de mode, et il est devenu obligatoire de marquer l'appartenance avec de : le sac de ma mère, les cousins de Victor, etc.
Aujourd'hui donc, sauf dans ces expressions archaïques figées citées plus haut, vous devez utiliser de et lui seul.
Puis la mode a changé, car c'est bien une question de mode, et il est devenu obligatoire de marquer l'appartenance avec de : le sac de ma mère, les cousins de Victor, etc.
Aujourd'hui donc, sauf dans ces expressions archaïques figées citées plus haut, vous devez utiliser de et lui seul.
Dernière modification par Jacques le mar. 28 sept. 2010, 20:41, modifié 5 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Jacques
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Merci de votre remarque. Mon ordinateur me joue des tours, quand je corrige il efface deux ou trois lignes. J'ai rectifié ses sottises et j'en ai fait une autre, pressé par le temps.Brazilian dude a écrit :Ne vouliez-vous pas dire de au lieu de à ?Aujourd'hui donc, sauf dans ces expressions archaïques figées citées plus haut, vous devez utiliser à et lui seul.
Je remarque aussi que dans les autres langues néolatines seulement la préposition de est possible (et dans le cas du roumain, le génitif).
Maintenant c'est bon.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Dame Vérone
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
On ne peut pas intrinsèquement considérer l'usage de à comme une faute. Nous dirons que c'est l'opinion répandue et incrustée dans l'esprit, tant on nous l'a rabâché, et que dans un texte de concours ou d'examen on vous compterait une faute, à cause de cette sorte d'idée reçue. Il serait plus juste de dire qu'il s'agit d'un archaïsme, qui est senti de nos jours comme un popularisme. Quand j'étais enfant, je chantais La casquette au père Bugeaud.Pha a écrit :Merci Jacques de vos explications; j'étais pour ma part persuadé que à était fautif!
d'ailleurs, quelle différence faites-vous entre persuadé et convaincu ?
«convaincu» vient-il du latin «vaincre avec» ?
Convaincre vient du latin convincere (avec le préfixe cum et l'idée de vaincre), « prouver la culpabilité de quelqu'un » ou « démontrer qu'il a commis une faute ou une erreur ». Il a évolué, dans un contexte juridique, vers convaincre quelqu'un de quelque chose, « faire reconnaître sa culpabilité à une personne ». Puis il s'introduit dans le langage courant avec l'idée de faire reconnaître une chose comme vraie.
Persuader « faire admettre » (persuadere) est un synonyme quasi parfait de convaincre, qui n'est pas passé par le langage juridique ou judiciaire.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).