Saisonnalité

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Claude
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Saisonnalité

Message par Claude »

J'ai entendu ce mot pour la première fois ce soir au journal télévisé.
Saisonnalité : « Variation de l'activité d'une entreprise à certaines périodes de l'année. »
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Anne
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Message par Anne »

Saisonnalité, c'est le substantif, régulièrement formé, de l'adjectif saisonnal, dont j'ignorais l'existence jusqu'à présent.
TLFi a écrit :Saisonnal, -ale, aux, adj. Synon. rare de saisonnier. L'imagination d'un Wells se plairait sans doute à décrire ce que serait l'existence des habitants d'une planète dont l'axe serait incliné de façon à échapper aux variations diurnes et saisonnales (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 106).
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Marco
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Message par Marco »

Oui, et je dois dire que je suis étonné que l’on s’étonne de formations régulières. Le Petit Robert a une section à la fin qui donne les règles de dérivation. Il ne faut pas croire que la langue est contenue dans son intégralité dans les dictionnaires. Aucun dictionnaire ne la représente toute. Car à partir, disons, par exemple, de bouteille, il est possible d’appliquer des préfixes et des suffixes, comme ceux qui existent déjà : embouteiller, désembouteiller, embouteillage, etc.
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Jacques
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Message par Jacques »

On ne peut pas admettre tous les mots formés selon les règles de dérivation régulière. Permettez-moi de citer un contre-exemple à votre famille de bouteille.
Les spécialistes estiment que le verbe solutionner ne peut pas être considéré comme un barbarisme, puisqu'il est techniquement bien construit sur ces fameuses règles. Cependant, ils en déconseillent l'utilisation : il fait inutilement double emploi avec résoudre et, dans une langue tant soit peu surveillée, il manque de classe et fait « populaire ».
Les médias, la publicité et tous ceux qui s'expriment plus ou moins publiquement nous inondent quotidiennement de ces mots bricolés selon leur fantaisie. Quelle que soit la régularité grammaticale de ces formations, elle choque et agace des milliers et des milliers de gens. Il y a des limites aux licences que chacun peut s'accorder dans le choix du vocabulaire.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Je me demande s'il n'y aurait pas un peu de chacalerie avec l'emploi de solutionner à la place de résoudre ; en effet, les conjugaisons de ce dernier verbe sont différentes selon la personne et le temps et il vaut mieux ne pas prendre le moindre risque avec le choix des terminaisons ou et olv. :wink:
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

C'est bien possible, et de plus on sait que toute nouvelle création verbale à partir d'un substantif se fait sous la forme du premier groupe : twitter, zapper, instrumentaliser...

Pourtant, à y regarder de plus près, résoudre n'est pas plus difficile à conjuguer que prendre :
  • Présent
    je résous - tu résous - il résout - nous résolvons - vous résolvez - ils résolvent
  • Présent
    je prends - tu prends - il prend - nous prenons - vous prenez - ils prennent
  • Imparfait
    je résolvais - tu résolvais - il résolvait - nous résolvions - vous résolviez - ils résolvaient
  • Imparfait
    je prenais - tu prenais - il prenait - nous prenions - vous preniez - ils prenaient
  • Présent du subjonctif
    que je résolve - que tu résolves - qu'il résolve - que nous résolvions - que vous résolviez - qu'ils résolvent
  • Présent du subjonctif
    que je prenne - que tu prennes - qu'il prenne - que nous prenions - que vous preniez - qu'ils prennent
  • Imparfait du subjonctif
    que je résolusse - que tu résolusses - qu'il résolût - que nous résolussions - que vous résolussiez - qu'ils résolussent
  • Imparfait du subjonctif
    que je prisse - que tu prisses - qu'il prît - que nous prissions - que vous prissiez - qu'ils prissent
  • Présent du conditionnel
    je résoudrais - tu résoudrais - il résoudrait - nous résoudrions - vous résoudriez - ils résoudraient
  • Présent du conditionnel
    je prendrais - tu prendrais - il prendrait - nous prendrions - vous prendriez - ils prendraient
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est l'explication avancée par tous les spécialistes : attraction de la facilité d'emploi avec le premier groupe. Chacalerie oui, et doublée de paresse.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Je réponds à JAA.

Oui, mais croyez-vous que le commun des mortels n'aura pas un doute entre je résoudrais et je résolverais par exemple, alors que prendre est beaucoup plus usité et l'écart entre les terminaisons est moins important qu'avec ou et olv ?
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Claude a écrit :[...]mais croyez-vous que le commun des mortels n'aura pas un doute entre je résoudrais et je résolverais par exemple, [...] ?
Le commun des mortels que je suis est de l'avis de Claude ; la déclinaison de soudre, comme celle d'absoudre et dissoudre, n'est pas une évidence et demande réflexion pour éviter la faute. Elle ne se fait pas sans une certaine hésitation.
Heureusement, s'il s'agit de s'exprimer oralement, il est toujours possible de contourner la difficulté quitte à rallonger le texte en conservant ces verbes à l'infinitif (aller, pouvoir, parvenir à, être en mesure de, tenter de etc.). Ce n'est pas de la paresse, mais une facilité qui me met à l'abri d'une faute que pourrait relever mon interlocuteur.
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Claude
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Message par Claude »

Bernard_M a écrit :...Le commun des mortels que je suis...
J'en fais également partie sinon je n'aurais pas parlé de doute avec mon exemple. :wink:
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Dame Vérone
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Message par Dame Vérone »

Je trouve, comme Bernard, que les verbes dont l'infinitif se termine par oudre sont de conjugaison difficile. Ils me font hésiter car on dit «elle moulut et elle cousit»; aussi s'arranger pour les conserver à l'infinitf permet de contourner le risque d'erreur.
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Jacques
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Message par Jacques »

Nous ne sommes pas tous égaux devant les verbes irréguliers, mais ils constituent tout de même un écueil majeur, et tout un chacun risque un jour de trébucher sur une conjugaison.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Dame Vérone a écrit :[...] on dit «elle moulut et elle cousit» [...]
Oui. Ne dit-on pas aussi : lorsque l'heure sonna, la maman de Jacques cousit... N'est-ce pas?
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est une conjugaison qui nous cause bien des sushis. Dans un tel cas, comme disait mon ami Yamamoto, Tokyo faire comme moi : riz, sayonara mieux après.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Excellent, Bernard !
Coudre évoque toujours pour moi la chanson de Trenet : « Papa pique et maman coud ».

Bravo à Jacques également ! nos messages ont été postés simultanément.
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