Un tel ou untel ? Un tel imbroglio !

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Bernard_M
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Un tel ou untel ? Un tel imbroglio !

Message par Bernard_M »

Commencée par ailleurs, je propose que la discussion sur ce pronom composé soit poursuivie ici.
embatérienne a écrit :
Jacques-André-Albert a écrit :Untel est, j'en suis sûr, absent des dictionnaires, [...]
Allons, allons, pas tout à fait ! Il apparaît 30 fois dans le TLFi mais, de manière surprenante, il n'est ni en vedette ni même écrit explicitement aux articles UN ou TEL. Il n'est cependant pas tout à fait ignoré de l'article TEL qui dit :
− Monsieur un tel, madame une telle. Monsieur un tel est très aimable (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 46).
− [En un seul mot et avec une majuscule] Mademoiselle Unetelle qui se dévoue jour et nuit pour nos chers blessés (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 127).
Les rédacteurs ont donc préféré honorer notre sexe par un exemple. Voilà pourquoi, Messieurs, Untel ne s'y trouve pas.
Le PLI connaît bien sûr untel.
Il semble bien que l'usage de l'écrire en un mot au lieu de deux soit devenu plus fréquent aujourd'hui qu'hier.
Quel bel imbroglio que fait naître le pronom un tel. À la lecture de plusieurs sources relevées sur Internet, je ne suis même pas sûr d'être d'accord avec embatérienne :
  • En ligne CNRTL (même citation que celle d'embatérienne tirée du TLFi)
    II. Pron. Indéf. C 1.Un tel une telle
    Monsieur un tel, madame une telle. Monsieur un tel est très aimable (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 46).
    − [En un seul mot et avec une majuscule] Mademoiselle Unetelle qui se dévoue jour et nuit pour nos chers blessés (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 127).
  • En ligne Académie 8°édition à TEL, TELLE
    UN TEL s'emploie d'une manière analogue pour désigner une Certaine personne indéterminée. Il est tantôt chez un tel, tantôt chez une telle. Monsieur un tel, madame une telle.
  • En ligne, XMLittré v1.3 à TEL, ELLE

    On dit communément : après un tel, qui sera chancelier ? qui sera primat des Gaules ? LA BRUY. XII.
    N'est-ce pas vous, monsieur, qui vous nommez un tel ? - Oui, je me nomme un tel ; mais j'ai, ne vous déplaise, Encore un autre nom, REGNARD, le Bal, 13.
  • Larousse 1973 (p1055)
    UNTEL n.m. Mot forgé pour désigner anonymement un individu (S'écrit souvent avec une majuscule) [Rem. : le fém. untelle est parfois employé.]
  • Petit Larousse Illustré 1990 (p 1002)
    UNTEL, UNETELLE n. (Désignant anonymement un individu). M. Untel, Mme Unetelle : quelqu'un ; quiconque (souvent avec une majuscule et, parfois, en deux mots)
  • Petit Robert 1973 (p1755)
    TEL, TELLE,
    III. (Indéf.)
    2° (Pron.). Littér. Certain, quelqu'un
    Mod. Un tel : tenant lieu d'un nom propre. Monsieur un tel, Madame une telle . – (En un seul mot et avec une majuscule) La famille Untel. Les Untel.
J'observe qu'un tel peut s'écrire en un ou deux mots. Dans le premier cas, il s'orthographie avec des minuscules et dans le second cas on préfère la majuscule. C'est la seule logique qui m'est apparue. Mais peut-être d'autres ont-ils un avis différent ?
Je me pose d'autre part la question de savoir s'il n'y aurait pas une coquille dans la définition du Larousse 1973.
Dernière modification par Bernard_M le lun. 31 janv. 2011, 5:31, modifié 1 fois.
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Jacques
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Message par Jacques »

BORDAS, Pièges et difficultés : On écrira M. Un tel, Mme Une telle plutôt que M. Untel, Mme Unetelle ;
HANSE constate de grandes hésitations et ajoute : On peut conseiller un tel, une telle, M. Un tel (ou Untel), Mme Une Telle, la famille Untel, les Untel ;
ROBERT, Dictionnaire des difficultés du français : Monsieur Untel ou Un Tel, Mademoiselle Unetelle. L'habitude se répand d'écrire le masculin en un seul mot : M. Untel, les Untels ;
Dictionnaire HACHETTE : Monsieur Untel ou un tel, Madame Unetelle ou une telle, la famille Untel, les Untel(s)
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Marco
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Message par Marco »

Petite parenthèse : dans le titre, il fallait écrire imbroglio et non embroglio. :)
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

:oops:
Bien évidemment !
Merci d'avoir relevé cette coquille.
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Claude
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Re: Un tel ou untel ? Un tel imbroglio !

Message par Claude »

Bernard_M a écrit :...Je me pose d'autre part la question de savoir s'il n'y aurait pas une coquille dans la définition du Larousse 1973.
[Rem. : le fém. unetelle est parfois employé.]
Ici ?
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Bernard_M
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Re: Un tel ou untel ? Un tel imbroglio !

Message par Bernard_M »

[Rem. : le fém. unetelle est parfois employé.]
Ici ?
Oui. Cela me semblerait plus logique. Si tant est qu'il y ait une logique. Car à voir les exemples, avec un tel tout semble possible !
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Claude
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Message par Claude »

Peut-on faire confiance à Reverso ?
embatérienne

Message par embatérienne »

Nos fameux graphiques montrent très bien la progression récente de untel et surtout de Untel, c'est-à-dire la forme en un mot, avec une explosion à partir des années 60.
Cela se reflète très bien dans les indications brouillonnes de la littérature grammaticale ou lexicographique.

Bernard, votre citation du PLI73 est intéressante. En effet, "Untel" est absent du PLI70 (et n'est pas mentionné ni sous Un ni sous Tel). Il a donc fait son entrée au PLI entre 1971 et 1973.
Dans le PLI83, l'entrée est la suivante (p. 1045) :
UNTEL, UNETELLE n. Mot forgé pour désigner anonymement un individu. (S'écrit souvent avec une majuscule.)
La coquille que vous avez relevée a été rectifiée, et la forme féminine intégrée à la vedette.
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Jacques
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Message par Jacques »

Pour ce qui me concerne, j'ai fait un choix dans tout ce bric-à-brac : je trouve logique d'écrire Untel, Unetelle.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
embatérienne

Message par embatérienne »

Claude a écrit :Peut-on faire confiance à Reverso ?
Non, d'autant qu'on ne connaît pas vraiment ses sources. Cela dit, c'est un élément comme un autre à prendre en ligne de compte quand on étudie le vocabulaire.
Trois observations :
1) La forme "Untelle" se rencontre effectivement. Elle n'est pas tout à fait illogique. Quand le mot est soudé, ses différents constituants ne sont plus ressentis comme des éléments qui doivent obéir à la syntaxe. Le français a plusieurs exemples de ce type.
2) Reverso connaît quand même aussi unetelle.
3) Mais Reverso raconte parfois vraiment n'importe quoi : pour unetelle, il écrit : nom masculin singulier.
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Claude a écrit :Peut-on faire confiance à Reverso ?
Je réponds : non! (Ce qui ne m'empêchera pas d'aller y puiser quelque explication mais que je m'empresserai de confirmer ensuite par des recherches sur d'autres sources).
Si Reverso-Conjugaison a bien passé le test de la conjugaison de se succéder, il trébuche sur celle de s'octroyer ; ce qui lui vaut ma méfiance.
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Claude
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Message par Claude »

Bernard_M a écrit :...Si Reverso-Conjugaison a bien passé le test de la conjugaison de se succéder, il trébuche sur celle de s'octroyer ; ce qui lui vaut ma méfiance.
Voulez-vous dire que s'agissant d'un verbe accidentellement pronominal à la forme réfléchie, dans les temps composés le participe passé octroyé a été accordé à tort ?
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Tout à fait.
Ils se sont octroyé des vacances bien méritées.
Mais :
Ils ont bien profité des vacances qu'ils se sont octroyées.

Le sujet avait déjà été abordé ici.
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Claude
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Message par Claude »

C'est donc bien ce que je pensais et s'octroyer n'est pas le seul avec cette faute.
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Message supprimé par le rédacteur, car faisant double emploi avec le message qui suit.
Dernière modification par Bernard_M le mar. 01 févr. 2011, 7:37, modifié 1 fois.
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