Délivrer
Délivrer
Migrants tunisiens : Hortefeux délivre un message de fermeté
"Délivrer" me semble ici un anglicisme incongru pour "lancer". Qu'en pense la docte assemblée ? Il s'agit d'un titre du Figaro en ligne.
Avec une ambiguïté possible : on pourrait croire que le ministre a remis un message aux fuyards en question (comme dans "délivrer un passeport" ou une autorisation).
(Ces pauvres Tunisiens auraient, je pense, été accueillis à bras ouverts s'ils avaient fui l'affreux Ben Ali, mais fuir une révolution démocratique encensée par tous les médias, sur une base déjà très parfumée--au jasmin, paraît-il--, ouh, quelle insolence, cachez ces réfugiés de la m.... au timing malvenu que je ne saurais voir ! )
"Délivrer" me semble ici un anglicisme incongru pour "lancer". Qu'en pense la docte assemblée ? Il s'agit d'un titre du Figaro en ligne.
Avec une ambiguïté possible : on pourrait croire que le ministre a remis un message aux fuyards en question (comme dans "délivrer un passeport" ou une autorisation).
(Ces pauvres Tunisiens auraient, je pense, été accueillis à bras ouverts s'ils avaient fui l'affreux Ben Ali, mais fuir une révolution démocratique encensée par tous les médias, sur une base déjà très parfumée--au jasmin, paraît-il--, ouh, quelle insolence, cachez ces réfugiés de la m.... au timing malvenu que je ne saurais voir ! )
Re: Délivrer
Il me semble aussi, malheureusement.angeloï a écrit :Migrants tunisiens : Hortefeux délivre un message de fermeté
"Délivrer" me semble ici un anglicisme incongru pour "lancer". Qu'en pense la docte assemblée ?
C'est en quoi cet anglicisme est insidieux. Il navigue très près des eaux françaises.Avec une ambiguïté possible : on pourrait croire que le ministre a remis un message aux fuyards en question (comme dans "délivrer un passeport" ou une autorisation).
Je n'aime pas trop la connotation péjorative de "fuyard". "Fugitif" me paraît plus neutre.
- Jacques
- Messages : 14475
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
La définition de l'Académie est édifiante ; on ne peut pas délivrer un message, c'est une impropriété. Même dans son sens figuré le verbe implique l'idée de remettre matériellement quelque chose :
Livrer ; mettre, remettre entre les mains de quelqu'un ; distribuer. Délivrer des marchandises. Délivrer de l'argent, des fonds. Délivrer des papiers, des titres. Délivrer un certificat, une attestation. Délivrer une quittance de paiement. Le médecin délivre une ordonnance.
Pour l'appréciation de la situation, elle se situe hors des limites du forum. Nous nous en tenons à l'aspect linguistique, le politico-social n'entre pas dans nos objectifs.
Livrer ; mettre, remettre entre les mains de quelqu'un ; distribuer. Délivrer des marchandises. Délivrer de l'argent, des fonds. Délivrer des papiers, des titres. Délivrer un certificat, une attestation. Délivrer une quittance de paiement. Le médecin délivre une ordonnance.
Pour l'appréciation de la situation, elle se situe hors des limites du forum. Nous nous en tenons à l'aspect linguistique, le politico-social n'entre pas dans nos objectifs.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Bien sûr, to deliver a speech. Je suis souvent plus agacée par ce genre d'anglicisme insidieux que par un bon emprunt franc.angeloï a écrit :On entend et on lit aussi de plus en plus "délivrer un discours".
http://ecartsdelangage.wordpress.com/20 ... -francais/
- Dame Vérone
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- Inscription : mer. 24 mars 2010, 17:03
- Localisation : au bord de la Seille
Ces anglicismes de tournure, que nous entendons et lisons souvent, risquent de nous contaminer à notre corps défendant si nous n'avons pas à l'esprit les tournures françaises propres.
Au lieu de délivrer un discours, il est généralement assez facile de dire faire un discours, prononcer un discours, adresser un discours, suivant le contexte.
Je suis plus embarrassée pour "délivrer un message" notamment dans le contexte de la phrase initialement visée : Questionné ce mardi à l'Assemblée nationale sur cette préoccupante situation, le ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, Brice Hortefeux, a délivré un message de fermeté.
Angeloï a suggéré "lancer", qui me paraît un peu fort dans le contexte. Y a-t-il d'autres suggestions ? Prononcer peut-être ?
Au lieu de délivrer un discours, il est généralement assez facile de dire faire un discours, prononcer un discours, adresser un discours, suivant le contexte.
Je suis plus embarrassée pour "délivrer un message" notamment dans le contexte de la phrase initialement visée : Questionné ce mardi à l'Assemblée nationale sur cette préoccupante situation, le ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, Brice Hortefeux, a délivré un message de fermeté.
Angeloï a suggéré "lancer", qui me paraît un peu fort dans le contexte. Y a-t-il d'autres suggestions ? Prononcer peut-être ?
- Dame Vérone
- Messages : 566
- Inscription : mer. 24 mars 2010, 17:03
- Localisation : au bord de la Seille
- Dame Vérone
- Messages : 566
- Inscription : mer. 24 mars 2010, 17:03
- Localisation : au bord de la Seille
Je pense que "délivrer un message de fermeté" est un maniérisme journalistique pour dire "faire preuve de fermeté".
Questionnée ce mardi au parlement sur cette situation préoccupante, le ministre de l'Immigration, Brigitte Portecloz, s'est montrée ferme : pas question de recevoir des gens qui fuient la démocratie.
Une formule alambiquée du même cru est "lancer un signal de fermeté".
Questionnée ce mardi au parlement sur cette situation préoccupante, le ministre de l'Immigration, Brigitte Portecloz, s'est montrée ferme : pas question de recevoir des gens qui fuient la démocratie.
Une formule alambiquée du même cru est "lancer un signal de fermeté".
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il est vrai qu'on nous parle beaucoup des gens qui lancent un « signal fort ».angeloï a écrit :Je pense que "délivrer un message de fermeté" est un maniérisme journalistique pour dire "faire preuve de fermeté".
Questionnée ce mardi au parlement sur cette situation préoccupante, le ministre de l'Immigration, Brigitte Portecloz, s'est montrée ferme : pas question de recevoir des gens qui fuient la démocratie.
Une formule alambiquée du même cru est "lancer un signal de fermeté".
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).