Accord selon la fonction ou le sexe

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Claude
Messages : 9173
Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.

Accord selon la fonction ou le sexe

Message par Claude »

Angeloï citant une source dans un autre sujet a écrit :Questionnée ce mardi au parlement sur cette situation préoccupante, le ministre de l'Immigration, Brigitte Portecloz, s'est montrée ferme : pas question de recevoir des gens qui fuient la démocratie.
Il me semble que l'accord doit se faire sur le ministre, d'autant plus que Brigitte Portecloz est entre virgules, non ?
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Quand il y a opposition de genres entre la personne et la fonction, le principe, qui n'est pas à proprement parler une règle, est le suivant : si le sexe de la personne n'est pas connu ni révélé, les accords se font sur le genre de la fonction. Si le sexe de la personne est notoirement connu, ou exprimé dans la phrase, l'accord se fait de préférence sur la personne.
Grammaticalement, on peut dire : Madame le professeur est absent (dixit Grevisse). Dans la pratique, c'est choquant. Il vaut mieux donc dire est absente. Dans l'exemple cité le féminin est fortement conseillé.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Claude
Messages : 9173
Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.

Message par Claude »

C'est curieux, mais instinctivement j'aurais accordé au féminin si la phrase avait été tournée ainsi : Questionnée ce mardi au parlement sur cette situation préoccupante, Brigitte Portecloz, ministre de l'Immigration, s'est montrée ferme : pas question de recevoir des gens qui fuient la démocratie.
Je ne vais pas à l'encontre des règles, c'est sûr, mais parmi les membres y en a-t-il qui ressentent comme moi cette différence d'accord ?
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Dans cette phrase il n'y a pas d'accord d'intention, parce que le sujet du verbe placé en tête c'est Brigitte Portecloz. La qualité de ministre est indiquée ensuite, elle est en incise ; on peut la supprimer sans nuire à la cohérence de la phrase ; on pourrait aussi bien l'indiquer entre parenthèses. Et notons que vous avez supprimé l'article devant ministre. Le féminin s'impose. Mais si on modifie : Questionné(e) ce mardi, le ministre de [...] Brigitte Portecloz, l'accord d'intention est possible.
Dernière modification par Jacques le jeu. 17 févr. 2011, 11:58, modifié 3 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
embatérienne

Message par embatérienne »

Claude a écrit :C'est curieux, mais instinctivement j'aurais accordé au féminin si la phrase avait été tournée ainsi : Questionnée ce mardi au parlement sur cette situation préoccupante, Brigitte Portecloz, ministre de l'Immigration, s'est montrée ferme : pas question de recevoir des gens qui fuient la démocratie.
Je ne vais pas à l'encontre des règles, c'est sûr, mais parmi les membres y en a-t-il qui ressentent comme moi cette différence d'accord ?
Dans cette version, il n'y a effectivement plus aucune ambiguïté. La version est donc meilleure.
Dans la première version, le principe appliqué par Jacques me paraît très raisonnable. Il n'empêche que la phrase reste un peu bancale. Pour ma part, et malgré les opinions exprimées par l'Académie, je préférerais lire la même phrase avec "la ministre ...". Mais c'est un autre sujet ! :wink:
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

La féminisation des noms se terminant par E ne pose aucun cas de conscience et aucune difficulté grammaticale : secrétaire et libraire, qui étaient jadis exclusivement masculins, sont maintenant des deux genres. Changer d'article n'est qu'une affaire d'habitude et d'assouplissement de l'usage.
Pour le principe qui donne priorité à la personne sur le genre en cas d'opposition, c'est un choix personnel puisque les deux sont permis. Chacun choisit ce qui lui paraît être le moins choquant.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Répondre