Classification des anglicismes
- Perkele
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Classification des anglicismes
Je viens de jeter un coup d'oeil sur une étude des anglicismes de Maurice Pergnier (PUF – 1989). Il distingue :
- l’anglicisme intact (forme et sens conservés : week-end, pull-over, snack-bar...),
- l’anglicisme tronqué (living pour living-room),
- l’anglicisme de signifiant, où seule la forme a été empruntée à l’anglais (ex. interview)
- l’anglicisme francisé (durabilité, dangerosité...),
- le calque (haute-fidélité)
- l’anglicisme sémantique (un nouveau sens est donné au mot anglais : star = personne connue).
Qu'en pensez-vous ?
- l’anglicisme intact (forme et sens conservés : week-end, pull-over, snack-bar...),
- l’anglicisme tronqué (living pour living-room),
- l’anglicisme de signifiant, où seule la forme a été empruntée à l’anglais (ex. interview)
- l’anglicisme francisé (durabilité, dangerosité...),
- le calque (haute-fidélité)
- l’anglicisme sémantique (un nouveau sens est donné au mot anglais : star = personne connue).
Qu'en pensez-vous ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Pour l'anglicisme francisé, on prend un mot anglais (durability) et on le "déguise" en mot français (durabilité). Ce mot français (durabilité) n'existait pas dans notre lexique, mais il s'y intègre sans trop de peine grâce à son habit de chez nous.
Pour le calque, on prend une expression anglaise ou un mot composé (high fidelity) et on en traduit fidèlement tous les composants en français (haute fidélité). Les composants de l'expression traduite existaient déjà en français (haute, fidélité), mais le tout (haute fidélité) n'existait pas et est calqué de l'anglais.
Pour l'anglicisme sémantique, il me semble qu'il y a erreur, ce n'est pas "star" qu'il faut lire, mais "étoile" : le mot existait en français, mais n'avait pas primitivement le sens de vedette que l'anglais "star" a pris.
Pour le calque, on prend une expression anglaise ou un mot composé (high fidelity) et on en traduit fidèlement tous les composants en français (haute fidélité). Les composants de l'expression traduite existaient déjà en français (haute, fidélité), mais le tout (haute fidélité) n'existait pas et est calqué de l'anglais.
Pour l'anglicisme sémantique, il me semble qu'il y a erreur, ce n'est pas "star" qu'il faut lire, mais "étoile" : le mot existait en français, mais n'avait pas primitivement le sens de vedette que l'anglais "star" a pris.
Dernière modification par embatérienne le mer. 11 mai 2011, 15:42, modifié 1 fois.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Anglicisme tronqué ? Cela n'a pas de sens, nous faisons de même avec des termes français que nous abrégeons. Un chef cuisinier devient chef tout court.
Interview ? Je ne comprends pas, c'est l'anglicisation d'entrevue. Il y a donc emprunt de l'anglais au français.
Anglicisme sémantique ? Comprends pas. Jadis on employait le mot étoile pour désigner une vedette du cinéma ou de la chanson devenue une célébrité exceptionnelle ; aujourd'hui on le remplace par l'anglais star de même sens (étoile/vedette).
Interview ? Je ne comprends pas, c'est l'anglicisation d'entrevue. Il y a donc emprunt de l'anglais au français.
Anglicisme sémantique ? Comprends pas. Jadis on employait le mot étoile pour désigner une vedette du cinéma ou de la chanson devenue une célébrité exceptionnelle ; aujourd'hui on le remplace par l'anglais star de même sens (étoile/vedette).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 9809
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Je me souviens avoir appris que le xénisme est l'introduction d'un mot étranger dans une langue parce que le concept qu'il recouvre n'existe pas dans la culture du pays où la langue est parlée : des noms de danses folkloriques, de fêtes, de lieux publics, de cérémonies, de pratiques sociales.
On ne parle plus de xénisme mais d'emprunt lorsque le mot étranger subit des modifications "à la mode de chez nous".
- soit on lui donne une allure française : paquebot, redingote, stresser ;
- soit on le fabrique en lui donnant une allure anglaise : parking.
On ne peut plus parler de xénisme pour interview qui veut dire "entretien" puisque en français il a le sens spécifique d'entretien avec un journaliste. Il me semble que c'est la même chose pour "star" qui veut dire "étoile", mais à aussi le sens de vedette en anglais. En français il est réduit au sens de "vedette" (et même moins). Ce sont donc des emprunts, mais je ne vois pas ce qui les différencie dans leur processus d'intégration.
On ne parle plus de xénisme mais d'emprunt lorsque le mot étranger subit des modifications "à la mode de chez nous".
- soit on lui donne une allure française : paquebot, redingote, stresser ;
- soit on le fabrique en lui donnant une allure anglaise : parking.
On ne peut plus parler de xénisme pour interview qui veut dire "entretien" puisque en français il a le sens spécifique d'entretien avec un journaliste. Il me semble que c'est la même chose pour "star" qui veut dire "étoile", mais à aussi le sens de vedette en anglais. En français il est réduit au sens de "vedette" (et même moins). Ce sont donc des emprunts, mais je ne vois pas ce qui les différencie dans leur processus d'intégration.
Dernière modification par Perkele le mer. 11 mai 2011, 16:13, modifié 2 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
- Messages : 9809
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Je pensais me souvenir qu'on appelait calque un mot qui pouvait passer pour français parce que le français possédait une famille de mots cousine et que ça formation pouvait le faire passer pour français (les suffixes ABLE, ABILITE, OSITE par exemple).
De la sorte je qualifiais volontiers de calques : dangerosité, globalisation, opportunité...
De la sorte je qualifiais volontiers de calques : dangerosité, globalisation, opportunité...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Les catégories ne sont pas absolument étanches, et un même mot peut appartenir à plusieurs catégories. Les "anglicismes francisés", comme "dangerosité", peuvent être considérés comme des calques dans la mesure où l'on a traduit fidèlement leurs constituants de l'anglais vers le français (ici, le suffixe anglais -osity en suffixe français -osité).
Il suffit de s'entendre sur les définitions.
Il suffit de s'entendre sur les définitions.
- Perkele
- Messages : 9809
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Ah bon !Desiderius a écrit :Les catégories ne sont pas absolument étanches, et un même mot peut appartenir à plusieurs catégories. Les "anglicismes francisés", comme "dangerosité", peuvent être considérés comme des calques dans la mesure où l'on a traduit fidèlement leurs constituants de l'anglais vers le français (ici, le suffixe anglais -osity en suffixe français -osité).
Il suffit de s'entendre sur les définitions.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- TSOS
- Messages : 519
- Inscription : ven. 04 févr. 2011, 13:22
- Localisation : Duché de Bretagne / Nordrhein Westfalen /S'la,sk
Associé au terme "panties", ou seul, le mot peut aussi faire référence à ce que les marques françaises appellent slip, par exemple...Desiderius a écrit :Dans le domaine des sous-vêtements, je ne connais que le sens de "combinaison" en anglais. Vous me feriez plaisir en m'apprenant les autres.TSOS a écrit :Slip a plus d'une vingtaine de sens possibles en anglais, et l'on ne peut le réduire à une seule "combinaison"...
Ce n'est pas le sens habituel.TSOS a écrit :Associé au terme "panties", ou seul, le mot peut aussi faire référence à ce que les marques françaises appellent slip, par exemple...
http://www.macmillandictionary.com/dict ... 28#slip_42
Mais, privilège de la jeunesse, vous semblez être plus calé que moi dans le domaine de la lingerie féminine, puisqu'il me semble que vous vous intéressez plus à la petite culotte de fantaisie récente qu'au slip masculin, briefs en anglais, qui existe en français depuis 1913, époque où nous nous plaçons pour étudier l'anglicisme.
À cette époque, les sous-vêtements étaient très différents de ceux d'aujourd'hui, même s'il est vraisemblable que le sens que le français a retenu pour "slip" a été influencé par les "bathing slips" de l'époque qui désignaient des caleçons de bain.
Je crois en tout cas que nous nous éloignons beaucoup des explications que demandait Perkele sur les différentes classes d'anglicismes.