"Pourront" ou "pourront-ils" à l'interro

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Invité

"Pourront" ou "pourront-ils" à l'interro

Message par Invité »

Bonjour :)

A propos d'un poème, un ami m'affirme que le passage suivant est grammaticalement incorrect :

"combien de potentiels
pourront-ils encore
ainsi s'effondrer
avant que les voix des anges
ne s'éteignent ?"

Il me dit qu'il faudrait écrire "pourront" et non "pourront-ils", et que "pourront-ils" est incorrect.

Aurait-il raison ? O_O

Merci de votre aide :)
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Jacques
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Message par Jacques »

Non, selon moi ce n'est pas incorrect. Les deux se disent. La forme avec le pronom est moins fréquente mais non fautive.
Attendons confirmation avec d'autres avis.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Bonjour,

Passez de la forme interrogative à l'affirmative : « Ils pourront encore s'effondrer beaucoup de potentiels » ; vous voyez que ça ne convient pas.
La seule possibilité, c'est le « il » impersonnel : « Il pourra encore s'effondrer beaucoup de potentiels », et, en questionnant : « Combien de potentiels pourra-t-il encore s'effondrer... ».
Reste que la phrase est maladroite, on ne voit pas très bien comment un potentiel pourrait s'effondrer ; difficile d'élaborer une phrase qui sonne bien sur une formulation boiteuse.
Invité

Message par Invité »

Merci pour l'éclaircissement, je corrige de suite :oops:

Pour l'effondrement des potentiels, j'assume la (toute volontaire) "maladresse", mais merci également de m'en avoir fait la remarque ;)

Le texte d'origine pour les curieux :wink:
http://www.shaomi-blog.net/2011/06/le-s ... es_30.html

@mitiés.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je suis perplexe JAA, il me semblait que c'était bon. Il nous faudrait une référence, mais où chercher ? On dit bien Ils pourront s'effondrer les potentiels, hormis l'incongruité du verbe. Je partais de ce principe.
Dernière modification par Jacques le mer. 10 août 2011, 14:41, modifié 1 fois.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Grévisse précise que les verbes personnels construits impersonnellement sont suivis d'un nom, d'un pronom, d'un infinitif, d'une proposition complétant le sujet il ; d'autre part, il précise que les verbes impersonnels ne s'emploient qu'à la troisième personne du singulier ; enfin il donne un unique exemple où le sujet réel est au pluriel : « Tous les lundis, il part maintenant pour Grenoble plus de soixante charrettes » (Balzac, Le médecin de campagne).
Desiderius

Message par Desiderius »

Ça doit venir de moi, mais je ne comprends pas du tout le rapport de cette discussion sur les verbes impersonnels avec l'énoncé de départ.
La question concernait la licéité de la tournure "combien de potentiels pourront-ils encore ainsi s'effondrer ..." et notamment la licéité du pronom de reprise "ils" dans l'interrogative commençant par "combien de".
J'admets que les potentiels peuvent s'effondrer, et la discussion est purement grammaticale.
En somme doit-on dire :
a) Combien de tartes seront mangées ce soir ?
Combien d'invités pourront se régaler ?

ou
b) Combien de tartes seront-elles mangées ce soir ?
Combien d'invités pourront-ils se régaler ?

Et Jacques a déjà parfaitement répondu. Les deux formes sont correctes.
Certes, les grammairiens présentent d'abord la tournure sans reprise du pronom comme la tournure normale,
Dans l'interrogation partielle, divers cas sont à envisager :
Si elle commence par un pronom interrogatif sujet ou par un déterminant interrogatif se rapportant au sujet, le sujet n'est pas, normalement, repris par un pronom personnel.
mais ils s'empressent d'ajouter, ici toujours sous la plume de Grevisse (Bon usage, 12e édition, §388b) :
On constate dans ce cas une tendance assez forte (et ancienne : cf. Hist.), quoique minoritaire, à introduire un pronom de reprise, spécialement quand le sujet est précédé de "combien de" et de quel", et aussi quand le verbe est accompagné d'une négation".
Suivent de très nombreux exemples tirés des bons auteurs.
Invité

Message par Invité »

Ouh la la ça devient très technique :shock:

La réponse de JAA me semblait si catégorique que j'ai modifié mon texte, mais j'aimerais bien avoir le fin mot de l'histoire alors je vous laisse vous mettre d'accord sans m'en mêler parce que je vois que j'ai affaire à de sacrés experts (respect !). :wink:
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Jacques
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Message par Jacques »

Nous ne sommes pas des spécialistes qui discutent savamment, mais des amateurs qui font des recherches pour trouver les bonnes réponses. Ne vous effrayez pas. Pour être absolument certain de ne pas commettre d'erreur, laissez tomber le pronom ils : combien de potentiels pourront encore s'effondrer. C'est la forme la plus courante et qui ne cause aucun souci. Mais dites quand même à votre ami que vous n'aviez pas tort et que les deux sont corrects. Il reste à remplacer ce verbe s'effondrer qui semble ne pas pouvoir s'appliquer à potentiels. Encore faudrait-il savoir ce que vous entendez par potentiels ; c'est peut-être lui qui est mal choisi, et non le verbe.
Dernière modification par Jacques le mer. 10 août 2011, 17:27, modifié 1 fois.
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Desiderius

Message par Desiderius »

À mon avis, la nature poétique du texte de notre ami (si l'on va voir son lien) permet de considérer qu'un potentiel puisse s'effondrer. En tout cas, cela ne me choque pas.
La position de Jacques est la plus sage. En supprimant "-ils", on échappe à d'éventuelles contestations.
Au passage, Jacques, « poser aucun souci » est une formule récente qui ne me paraît pas très académique. Je suis étonné de la lire sous votre plume ! Mais il est vrai qu'on se laisse tous plus ou moins influencer par les tics de langage. Ou peut-être ai-je tort de ne pas la trouver bonne.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je cherche des formules pour éviter le catastrophique pose problème, ce qui m'a entraîné à écrire pose au lieu de cause. Je corrige.
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Invité

Message par Invité »

Je m'en tiendrai donc au compromis jusqu'à ce que j'y réfléchisse plus avant ^^

Merci beaucoup de votre aide :D

PS : et oui, je confirme : je n'aurais JAMAIS parlé de "potentiels qui s'effondrent" dans un texte littéraire, mais en poésie je m'autorise ce genre de libertés, dès-lors qu'elles sont pour moi porteuses de sens (quant à ce qu'elles le soient ou non pour le lecteur, cela est hors de ma juridiction) ^^

Amitiés @ tous 8)
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Jacques
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Message par Jacques »

La poésie, c'est une autre affaire. Elle se permet des licences par rapport à la langue courante ou à la littérature qui ne se discutent pas.
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