Les figures de style
Les figures de style
Bonjour à tous!
Je suis en train de lire "Voyage au bout de la nuit" par Céline.
J'ai noté une scène assez particular ou il utilise le mot 'petit' beaucoup et aussi, chaque fois il parle de Blancs (colons européens) et des Noirs (des africains) c'est toujours avec un majuscule. Par curiosité, j'ai cherché dans mon bouquin de 'figures de style' mais je n'ai rien trouvé - ou peut-être il n'y a pas un figure de style pour cela.
Pour la répetition de 'petit' je peux deviner c'est "répetition" comme style.
Mais pour l'autre - Avez-vous des idées?
Merci
Ness
Je suis en train de lire "Voyage au bout de la nuit" par Céline.
J'ai noté une scène assez particular ou il utilise le mot 'petit' beaucoup et aussi, chaque fois il parle de Blancs (colons européens) et des Noirs (des africains) c'est toujours avec un majuscule. Par curiosité, j'ai cherché dans mon bouquin de 'figures de style' mais je n'ai rien trouvé - ou peut-être il n'y a pas un figure de style pour cela.
Pour la répetition de 'petit' je peux deviner c'est "répetition" comme style.
Mais pour l'autre - Avez-vous des idées?
Merci
Ness
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Pour petit je n'ai pas compris ce que vous cherchez. Il faudrait que vous donniez la phrase entière pour nous éclairer.
Pour Blancs et Noirs, il ne s'agit pas de l'adjectif de couleur mais des personnes de race blanche ou noire, dans ce cas c'est un nom, et comme il désigne des gens il est nom propre : on dit les Noirs, les Blancs comme les les Africains, les Européens.
Pour Blancs et Noirs, il ne s'agit pas de l'adjectif de couleur mais des personnes de race blanche ou noire, dans ce cas c'est un nom, et comme il désigne des gens il est nom propre : on dit les Noirs, les Blancs comme les les Africains, les Européens.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Bonjour Jacques!
Merci de me repondre.
J'étais curieuse à quel 'figure de style' ce mot appartient.
Je vous donne un exemple:
Le petit nègre hésitait à s'en aller avec ce mouchoir. Agitant devant les yeux d'un des tout petits Noirs enfants, le grand morceau vert d'étamine;" tu le trouves pas beau toi dis morpion? T'en as souvent vu comme ça dis ma petite migonne, dis ma petite charogne, dis mon petit boudin, des mouchoirs?"... La famille sauvage contemplait à présent le petit orné...
donc, j'imagine le figure de style içi s'appelle 'Répetition'.
J'ai noté aussi il a utlisé un majuscule pour Blanc et Noir - mais pas tout le temps. C'était pour cela j'ai pensé ça appartient un figure de style aussi mais peut-être pas. exemple:
Nous trinquâmes à sa santé sur le comtoir au milieu des clients noirs. (pas de majuscule)
Ce Noir n'avait encore, semblait-il jamais vu de boutiques, ni de Blancs peut-être.
Ness
Merci de me repondre.
J'étais curieuse à quel 'figure de style' ce mot appartient.
Je vous donne un exemple:
Le petit nègre hésitait à s'en aller avec ce mouchoir. Agitant devant les yeux d'un des tout petits Noirs enfants, le grand morceau vert d'étamine;" tu le trouves pas beau toi dis morpion? T'en as souvent vu comme ça dis ma petite migonne, dis ma petite charogne, dis mon petit boudin, des mouchoirs?"... La famille sauvage contemplait à présent le petit orné...
donc, j'imagine le figure de style içi s'appelle 'Répetition'.
J'ai noté aussi il a utlisé un majuscule pour Blanc et Noir - mais pas tout le temps. C'était pour cela j'ai pensé ça appartient un figure de style aussi mais peut-être pas. exemple:
Nous trinquâmes à sa santé sur le comtoir au milieu des clients noirs. (pas de majuscule)
Ce Noir n'avait encore, semblait-il jamais vu de boutiques, ni de Blancs peut-être.
Ness
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous avez vu juste, en rhétorique le procédé s'appelle simplement la répétition. Celle-ci peut revêtir plusieurs formes. Je ne parlerai pas du pléonasme ni de la tautologie. Il nous reste :
– la battologie qui est plutôt une faute de style, un tic de langage, comme pour ces gens qui vous disent « c'était très très très très intéressant ». Nous ne pouvons pas soupçonner le bon docteur Céline de ce défaut. Battologie vient du nom de Battos, roi de Cyrène, qui bégayait.
– l'épanalepse : Dans cette grande pièce je vois un grand fauteuil, une grande table et deux grandes fenêtres. C'est un effet de style où l'adjectif est répété avec chaque fois le même sens ;
– l'antanaclase, où le même mot se répète avec des sens différents : Le cœur a ses raisons (ses motifs) que la raison (la sagesse, la pensée) ne connaît point – La matière grise (le cerveau) qui se grise (s'enivre) de vitesse.
Dans votre citation, petit a toujours le même sens ; ce serait donc une épanalepse. Mais en parlant de répétition, terme général, vous ne vous tromperez pas.
– la battologie qui est plutôt une faute de style, un tic de langage, comme pour ces gens qui vous disent « c'était très très très très intéressant ». Nous ne pouvons pas soupçonner le bon docteur Céline de ce défaut. Battologie vient du nom de Battos, roi de Cyrène, qui bégayait.
– l'épanalepse : Dans cette grande pièce je vois un grand fauteuil, une grande table et deux grandes fenêtres. C'est un effet de style où l'adjectif est répété avec chaque fois le même sens ;
– l'antanaclase, où le même mot se répète avec des sens différents : Le cœur a ses raisons (ses motifs) que la raison (la sagesse, la pensée) ne connaît point – La matière grise (le cerveau) qui se grise (s'enivre) de vitesse.
Dans votre citation, petit a toujours le même sens ; ce serait donc une épanalepse. Mais en parlant de répétition, terme général, vous ne vous tromperez pas.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai oublié la dernière partie ; les clients noirs : noirs est ici un adjectif épithète qui qualifie clients. Il est normal qu'il n'ait pas de majuscule, un adjectif ne prend pas la majuscule dans le corps d'une phrase.
Ce Noir n'avait encore, semblait-il, jamais vu de boutiques, ni de Blancs peut-être. Ce Noir, cet homme de race noire, nom propre ; les Blancs, même chose.
Là ce n'est plus une figure de style, ce n'est pas de la rhétorique mais une règle de grammaire.
Ce Noir n'avait encore, semblait-il, jamais vu de boutiques, ni de Blancs peut-être. Ce Noir, cet homme de race noire, nom propre ; les Blancs, même chose.
Là ce n'est plus une figure de style, ce n'est pas de la rhétorique mais une règle de grammaire.
Dernière modification par Jacques le ven. 19 août 2011, 20:47, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Quand on a un jardin à entretenir, il est normal qu'on s'intéresse à la culture ! :D
Oui, épanalepse convient.
Le pléonasme est une répétition fautive ; la tautologie s'en rapproche, mais on la considère plutôt comme une figure de style visant à renforcer l'expression de la pensée. Les avis sont partagés. L'épanalepse, sans aucun doute possible, est une figure de style.
Oui, épanalepse convient.
Le pléonasme est une répétition fautive ; la tautologie s'en rapproche, mais on la considère plutôt comme une figure de style visant à renforcer l'expression de la pensée. Les avis sont partagés. L'épanalepse, sans aucun doute possible, est une figure de style.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Antanaclase... On en apprend tous les jours...
A ce propos quand je rapportais il y a peu :
"Cette taxe va être supportée par les familles c'est insupportable"
on est donc un peu dans cette figure de style mais pas tout à fait j'en conviens...
Ou alors il aurait fallu dire:
" Cette taxe va être supportée par les familles c'est difficile à supporter"
Non?
A ce propos quand je rapportais il y a peu :
"Cette taxe va être supportée par les familles c'est insupportable"
on est donc un peu dans cette figure de style mais pas tout à fait j'en conviens...
Ou alors il aurait fallu dire:
" Cette taxe va être supportée par les familles c'est difficile à supporter"
Non?
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je ne suis pas assez versé en rhétorique pour proposer une réponse. Ce n'est semble-t-il pas une antanaclase, parce que le sens est le même.
Vous étiez dans le calembour ou l'ironie par redondance, bref la plaisanterie. C'est inclassable. Je tâcherai de voir malgré tout si mon livre en dit quelque chose.
Vous étiez dans le calembour ou l'ironie par redondance, bref la plaisanterie. C'est inclassable. Je tâcherai de voir malgré tout si mon livre en dit quelque chose.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je pensais que le verbe"supporter" n'avait pas le même sens en fait... c'est ça.
Quand je dis difficile à supporter j'ai en tête difficile à admettre à tolérer si on veut . Par contre je n'ai pas ce sens dans "supportée par les familles": faire face à une charge.
Autrement je suis bien d'accord que c'était un calembour dans la mouture que j'avais donné en premier lieu.
Je reste perplexe.
Quand je dis difficile à supporter j'ai en tête difficile à admettre à tolérer si on veut . Par contre je n'ai pas ce sens dans "supportée par les familles": faire face à une charge.
Autrement je suis bien d'accord que c'était un calembour dans la mouture que j'avais donné en premier lieu.
Je reste perplexe.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Disons que l'anaphore est un certain type de répétition : un mot qui se répète en tête de plusieurs phrases. L'exemple caractéristique est celui des imprécations de Camille, dans Horace :
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant.
Rome qui t'a vu naître et que ton cœur adore.
Rome enfin, que je hais parce qu'elle t'honore.
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant.
Rome qui t'a vu naître et que ton cœur adore.
Rome enfin, que je hais parce qu'elle t'honore.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).