avoir l'âge de...

[Joëlle]

Dit-on :
Elle n'avait pas encore l'âge que le quotidien se referme sur elle.
ou
Elle n'avait pas encore l'âge pour que le quotidien se referme sur elle.
ou une autre formulation plus correcte ?

[Jacques]

La première version est bizarre, je ne sais pas si c'est vraiment fautif mais cela sonne mal. La seconde est meilleure mais me laisse perplexe. Je dirais plutôt Elle n'avait pas encore l'âge où le quotidien se refermerait... Mais je ne comprends pas l'image du quotidien qui se referme sur quelqu'un. C'est étrange, le quotidien c'est la vie de tous les jours, et je ne saisis pas l'image que vous voulez donner.

[Joëlle]

sortie de son contexte, je comprends que la phrase ne soit pas limpide.
Il s'agit d'un quotidien routinier, ennuyeux, qui serait tout à fait supportable pour une personne âgée à cette époque de 1900, mais anormale pour une demoiselle âgée de 20 ans.

[Jacques]

D'accord, ma proposition est donc acceptable. Il y a aussi une autre façon de dire : Elle n'avait pas encore cet âge où le quotidien se referme sur vous. Pour moi c'est mieux, mais c'est vous qui choisissez.

[Manni-Gédéon]

Comme Jacques, je pense que votre deuxième version sonne mieux que la première.
Sa proposition me paraît la plus fluide et la plus naturelle des trois. Mais j'ai l'impression que la signification n'est pas exactement la même.
Une autre question se pose : le lecteur comprendra-t-il la phrase sans explication ? Pour ma part, je ne l'avais pas comprise spontanément.
L'idée de quelqu'un qui se laisse enfermer dans une routine ne serait-elle pas plus claire que celle du quotidien qui se referme sur quelqu'un ?

[Joëlle]

merci à tous deux, la phrase de Jacques est mieux, effectivement. Manni- gedeon, oui, le lecteur comprendra sans explication, au vu des paragraphes précédents.

[JR]

Elle n'avait pas encore l'âge que le quotidien se referme sur elle.

La formulation surprend un peu, mais littérairement ce n'est pas forcément un mal, et je dois dire qu'elle me plait assez.
"Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien" : c'est bien une routine que représente ce mot, la répétition jour après jour des mêmes gestes, des mêmes contraintes, voire des mêmes pensées, sans limite perceptible, sans échappatoire, comme une prison d'autant plus hermétique qu'elle est virtuelle. J'ignore ce que raconte ce texte, mais une appréhension, une crainte, est sous-jacente dans cette phrase.
C'est ce que je sens, ce que je comprends, mais est-ce bien là ce que vous souhaitez exprimer ?

[Hippocampe]

"L'idée de quelqu'un qui se laisse enfermer dans une routine ne serait-elle pas plus claire que celle du quotidien qui se referme sur quelqu'un ?"

Je ne suis pas trop d'accord: l'idée du quotidien qui se ferme sur une personne me paraît plus poétique, le quotidien serait comme un obstacle physique qui coincerait la personne ou comme une entité pensante qui déciderait de mettre fin à sa liberté.

Mais pourquoi REferme?

H

[Perkele]

La "quotidianité" est pourtant bien connu des pseudopsy qui ont fait leurs études dans les pages de magazines féminins.

(j'ai mis une trombinette qui cligne de l'oeil, donc je n'agresse personne )

Tiens, j'en mets une qui rigole à gorge déployée pour être sûre d'être comprise :D

[Claude]

Mais dans tous les cas il vaut mieux avoir l'âge de ses artères que l'âge de César Franck. :D

[Perkele]

Bien dit, petit Gaulois agité ! :D

[Claude]

Hélas ! Ce n'est pas de moi.

[Perkele]

Peu importe.

L'important c'est l'à propos du propos.

[Jacques]

Hélas ! Ce n'est pas de moi.

Ce serait assez le genre de Pierre Dac.

[Claude]

Après consultation il s'agit de Jean Yanne.