"Suite à" ou "à la suite de"
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"Suite à" ou "à la suite de"
J'ai cru comprendre en parcourant la Toile que l'expression "suite à ..." employée à la place de "à la suite de..." est fautive. Je ne sais s'il faut considérer que c'est un anglicisme. Ne sachant trop comment classer ma question, je l'ai rangée dans les questions de syntaxe. J'avoue avoir employé cette expression assez abondamment dans des courriers professionnels (suite à notre conversation...).
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- Inscription : dim. 25 sept. 2011, 18:37
- Localisation : Saint-Maur-des-Fossés (France)
J'ai trouvé ceci sur deux sites québécois :
http://soquij.qc.ca/fr/ressources-pour- ... es/suite-a
et :
http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=3&id=4017
Ces Québécois sont souvent de bon conseil en matière linguistique !
http://soquij.qc.ca/fr/ressources-pour- ... es/suite-a
et :
http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=3&id=4017
Ces Québécois sont souvent de bon conseil en matière linguistique !
Dernière modification par Pautard le sam. 24 déc. 2011, 16:52, modifié 1 fois.
- Jacques-André-Albert
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Je ne crois pas qu'il y ait toujours un lien de conséquence dans l'expression prépositive (ou prépositionnelle) à la suite de ; elle peut introduire une simple séquence, marquer la postériorité d'un fait par rapport à un autre.Jacques a écrit :Suite à est déconseillé. La forme correcte, dans une lettre, est comme suite à (votre demande...). Dans une conversation ou un écrit, pour parler de la conséquence d'un fait, on dit à la suite de...
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai simplifié ; à la suite de introduit souvent une conséquence, mais il n'y a rien d'absolu.
Je voulais souligner qu'on doit dire à la suite (ou par suite) d'une coupure de courant... et pas suite à une coupure de courant, formule très employée.
Ou encore : en raison d'un mouvement de grève... et pas suite à un mouvement de grève.
Je voulais souligner qu'on doit dire à la suite (ou par suite) d'une coupure de courant... et pas suite à une coupure de courant, formule très employée.
Ou encore : en raison d'un mouvement de grève... et pas suite à un mouvement de grève.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Tout à fait d'accord. Et dans le même ordre d'idée, on doit bannir (de la presse notamment) les fameux "fin juillet" ou "début janvier" pour les rétablir en "à la fin de juillet" ou "au début de janvier"...
Malheureusement, puisque la tendance de la presse actuellement est de se passer de correcteurs, on aboutit à de telles inepties, reprises et véhiculées à l'envi... Et encore, ce n'est sans doute pas la plus grave, loin s'en faut...
Malheureusement, puisque la tendance de la presse actuellement est de se passer de correcteurs, on aboutit à de telles inepties, reprises et véhiculées à l'envi... Et encore, ce n'est sans doute pas la plus grave, loin s'en faut...
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai lu deux fois le Robert à tant et à loin.
J'ai bien trouvé tant s'en faut avec la définition « il s'en faut de beaucoup », mais pas de loin s'en faut.
On trouve cependant la référence sur Internet, notamment ici :
http://fr.wiktionary.org/wiki/loin_s%E2%80%99en_faut
Cela ne signifie pas que la locution soit correcte, on trouve tout et n'importe quoi sur Internet. Ce n'est pas sur la Toile qu'il faut faire son marché si on veut s'exprimer en bon français.
J'ai bien trouvé tant s'en faut avec la définition « il s'en faut de beaucoup », mais pas de loin s'en faut.
On trouve cependant la référence sur Internet, notamment ici :
http://fr.wiktionary.org/wiki/loin_s%E2%80%99en_faut
Cela ne signifie pas que la locution soit correcte, on trouve tout et n'importe quoi sur Internet. Ce n'est pas sur la Toile qu'il faut faire son marché si on veut s'exprimer en bon français.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Le TLFi note à ce sujet :
http://www.tv5.org/TV5Site/lf/merci_pro ... hp?id=3071
Chère Valérie, vos premières positions exprimées sur ce forum ont montré que vous étiez attachée à une certaine rigueur et à une certaine tradition et je pense que vous bannirez désormais cette expression critiquée de votre vocabulaire. Ce n'est donc pas pour vous que j'ajoute les lignes suivantes.
La plupart des grammairiens affirment que cette expression est récente. Google nous permet de voir que c'est une erreur. On la trouve déjà attestée au XIXe siècle, et notamment en Belgique. Au point qu'elle fait même déjà l'objet de remontrances, comme ici en 1858.
Alors si l'erreur est ancienne et si certains dictionnaires comme le Petit Robert l'acceptent, est-ce que cela veut dire que l'usage s'est prononcé en sa faveur ? À chacun de voir.
L'Académie, dans sa dernière édition, donne le coup de grâce :Rem. Loin s'en faut. ,,Cette locution hasardeuse, venue apparemment par contamination de loin de là et de tant s'en faut, n'est signalée par aucun dictionnaire`` (Grev. 1969, § 844, p. 831). ,,Damourette et Pichon (t. VI, p. 656) ont noté cet exemple : Sans être vulgaire (loin s'en faut, il avait une certaine allure) (P. V. Stock, dans le Mercure de France, 15 juin 1938, p. 554)`` (ibid., note 1). Liski, lui, n'était pas accablé. Loin s'en fallait. Ici, comme ailleurs, il restait (...) sûr de sa force (Le Breton, Razzia, 1954, p. 212).
Voyez aussi l’opinion de Bernard Cerquiglini :L'expression Loin s'en faut est fautive : elle provient d'une confusion entre les expressions Loin de là et Tant s'en faut .
http://www.tv5.org/TV5Site/lf/merci_pro ... hp?id=3071
Chère Valérie, vos premières positions exprimées sur ce forum ont montré que vous étiez attachée à une certaine rigueur et à une certaine tradition et je pense que vous bannirez désormais cette expression critiquée de votre vocabulaire. Ce n'est donc pas pour vous que j'ajoute les lignes suivantes.
La plupart des grammairiens affirment que cette expression est récente. Google nous permet de voir que c'est une erreur. On la trouve déjà attestée au XIXe siècle, et notamment en Belgique. Au point qu'elle fait même déjà l'objet de remontrances, comme ici en 1858.
Alors si l'erreur est ancienne et si certains dictionnaires comme le Petit Robert l'acceptent, est-ce que cela veut dire que l'usage s'est prononcé en sa faveur ? À chacun de voir.
- Perkele
- Messages : 12920
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Bien !Anne a écrit :Permettez-moi de réagir à votre emploi de cette expression fautive et hélas ! répandue. Elle est la confusion entre loin de là et tant s'en faut.Valérie a écrit :loin s'en faut...
Tant s'en faut signifie il s'en faut de beaucoup ; si l'on remplace tant par loin, ça n'a plus aucun sens.
Nul n'avait encore attiré mon attention sur ce point.
Ravie d'apprendre ! :D
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.