Indicatif suivi d'un subjonctif : correct ou pas ?
Indicatif suivi d'un subjonctif : correct ou pas ?
A la fin de la phrase "Par ailleurs, quand bien même prendrions-nous la résolution de consentir à faire ces sacrifices, l’objectif ne saurait être atteint si cette décision n’était mue que par la peur, si l’on n’était stimulé que par la crainte de punitions et que l’on se réjouisse d’être dispensé de ces devoirs" nous trouvons un indicatif (était stimulé) suivi d'un subjonctif(que l'on se réjouisse). Cette construction est-elle correcte ?
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Pour moi il n'y a pas de faute de construction et la concordance entre les temps est correcte.
Si l'on était, bien qu'ayant tout l'air d'un imparfait de l'indicatif, est une forme détournée de conditionnel. Le subjonctif qui suit marque la même idée que le conditionnel, d'un fait possible, éventuel.
Dans d'autres langues, et même dans certaines provinces de France, on dit si on serait. C'était la construction courante dans les Ardennes quand j'étais enfant. Si mes souvenirs ne sont pas en défaut, en espagnol cela se dit ainsi.
La phrase de P'tit Gibus dans La Guerre des boutons, « si j'aurais su j'aurais pas v'nu », n'aurait pas fait rire un Ardennais, pour qui c'était la formulation normale.
Si l'on était, bien qu'ayant tout l'air d'un imparfait de l'indicatif, est une forme détournée de conditionnel. Le subjonctif qui suit marque la même idée que le conditionnel, d'un fait possible, éventuel.
Dans d'autres langues, et même dans certaines provinces de France, on dit si on serait. C'était la construction courante dans les Ardennes quand j'étais enfant. Si mes souvenirs ne sont pas en défaut, en espagnol cela se dit ainsi.
La phrase de P'tit Gibus dans La Guerre des boutons, « si j'aurais su j'aurais pas v'nu », n'aurait pas fait rire un Ardennais, pour qui c'était la formulation normale.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 12918
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
"Par ailleurs, quand bien même prendrions-nous la résolution de consentir à faire ces sacrifices, l’objectif ne saurait être atteint /j'ai du mal à faire la relation avec la suite /si cette décision n’était mue que par la peur, si l’on n’était stimulé que par la crainte de punitions et que l’on se réjouisse d’être dispensé de ces devoirs"
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Personnellement, ce qui m'a dérangé le plus, à la première lecture, c'est cette inversion du sujet. J'aurais spontanément écrit : "Par ailleurs, quand bien même nous prendrions la résolution de consentir à faire ces sacrifices, l’objectif...".
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
L'inversion n'est pas fautive, je pense. Peut-être que, dans ce genre de phrase, elle est trop littéraire par rapport au reste ?
Dernière modification par Jacques le mar. 19 juin 2012, 22:20, modifié 2 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Ecrirait-on : "Par ailleurs, même si prenions-nous la résolution de consentir à faire ces sacrifices, l’objectif..." ?
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Auriez-vous une source à me suggérer, Jacques, car j'ai cherché de mon côté... en vain ? Merci d'avance.
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Malheureusement non, c'est pourquoi j'ai écrit prudemment que je pense que c'est correct : en l'absence de références, je ne veux pas me prononcer catégoriquement. Les livres didactiques ne donnent que des exemples avec la forme directe, et je me fonde uniquement sur une très longue expérience, pour l'avoir rencontrée à diverses reprises et parce qu'elle ne choque pas mon oreille.
À force de répétitions, on se convainc qu'une forme est orthodoxe.
J'aimerais bien que d'autres avis se fassent connaître.
À force de répétitions, on se convainc qu'une forme est orthodoxe.
J'aimerais bien que d'autres avis se fassent connaître.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Vous avez raison :
"Rare après si, l'inversion se rencontre après pourvu que, quand même, etc. : Quand bien même devrais-je dire des choses qui se trouvent dans les annuaires (Duhamel)." (Georges et Robert Le Bidois).
L'apanage de l'expérience...
"Rare après si, l'inversion se rencontre après pourvu que, quand même, etc. : Quand bien même devrais-je dire des choses qui se trouvent dans les annuaires (Duhamel)." (Georges et Robert Le Bidois).
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