Que l'on ou Qu'on?
Que l'on ou Qu'on?
Bonjour,
La question est dans le titre. J'entends dire que les deux sont correctes.
Qu'en dites-vous?
merci
La question est dans le titre. J'entends dire que les deux sont correctes.
Qu'en dites-vous?
merci
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il n'y a aucune règle, les deux peuvent s'utiliser indifféremment. Pour des raisons d’euphonie, on place généralement l’on après ou, où, et, que, si, à qui, à quoi. Mais c’est avant tout un choix personnel et une affaire de bon goût.
On peut écrire et on ou et l’on, etc. Il y a quelques restrictions qui découlent du bon sens, comme par exemple ne pas écrire l'on devant un mot qui commence par L, ou devant le, ou l' : où l'on l'écoute, si l'on lève la main, et l'on la regarde... sont à proscrire. Il vaut mieux éviter de commencer un texte ou un paragraphe avec l'on. Ce tour archaïque donne de nos jours un ton précieux, affecté.
On peut écrire et on ou et l’on, etc. Il y a quelques restrictions qui découlent du bon sens, comme par exemple ne pas écrire l'on devant un mot qui commence par L, ou devant le, ou l' : où l'on l'écoute, si l'on lève la main, et l'on la regarde... sont à proscrire. Il vaut mieux éviter de commencer un texte ou un paragraphe avec l'on. Ce tour archaïque donne de nos jours un ton précieux, affecté.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
J'ai lu, sur l'autre forum, que l'on subsiste de l'époque où on le comprenait encore comme l'homme ; en effet, on vient du latin homo.
On trouve dans le poème de saint Alexis (Xiè siècle) :
Sainz Boneface, que l'um martir apelet. : est-il besoin de traduire ?
On trouve dans le poème de saint Alexis (Xiè siècle) :
Sainz Boneface, que l'um martir apelet. : est-il besoin de traduire ?
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui, j'aurais pu compléter l'explication dans ce sens : l'on c'est l'homme, ce qui justifie l'article élidé. Avez-vous remarqué la similitude entre le français et l'allemand ? Mann, man on dirait que la formation est la même.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Ce n'est pas envisageable, parce que l'on déroge, d'une certaine manière, à la règle existante : le pronom indéfini on se copie, dans la conjugaison, sur les pronoms personnels, et il y est inclus.kayorn a écrit :Si, comme je le pense aussi, l'on est le plus élégant des deux, j'en ferais une règle !
Mais ce n'est pas toujours plus élégant. Il est plus chic de dire : on va où l'on veut, ne serait-ce que parce cela évite l'hiatus entre où et on.
Mais on vient quand on veut est plus élégant que on vient quand l'on veut.
Un principe a été posé avec la liste des mots devant lesquels il est recommandé. Au locuteur de faire preuve de discernement dans son choix.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Je peux confirmer : le mécanisme de formation est le même dans les deux langues, "man" a la même étymologie que "Mann". Mais il faut noter aussi une différence : la proximité entre le substantif et le pronom indéfini est telle en allemand que le deuxième est parfois ressenti comme sexiste et que les féministes germanophones ont inventé un pronom indéfini de substitution, « frau » (avec minuscule à l’initiale) !Jacques a écrit : Avez-vous remarqué la similitude entre le français et l'allemand ? Mann, man on dirait que la formation est la même.
Sans rapport avec les pronoms indéfinis : L’idée de grouper à la rubrique FAQ des bilans de discussions est excellente, merci à celle ou celui qui l’a eue. Comme ON le voit, c’est le lien fourni au sujet « Doit-on écrire on ou l’on ? » qui m’a conduit ici.
Sur un autre sujet de la FAQ, « Accorder le participe avec « en » », serait-il possible d’avoir confirmation de la pertinence du mot « antécédent » pour désigner le pronom « en » placé avant le participe. « Antéposé » m’est plus familier en l’occurrence.
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Ces compliments font plaisir. Vous pouvez adresser vos éloges à Cyrano ; c'est de lui que vient cette idée.André (Georges, Raymond) a écrit :L’idée de grouper à la rubrique FAQ des bilans de discussions est excellente, merci à celle ou celui qui l’a eue. Comme ON le voit, c’est le lien fourni au sujet « Doit-on écrire on ou l’on ? » qui m’a conduit ici. Sur un autre sujet de la FAQ, « Accorder le participe avec « en » », serait-il possible d’avoir confirmation de la pertinence du mot « antécédent » pour désigner le pronom « en » placé avant le participe. « Antéposé » m’est plus familier en l’occurrence.
Vous mettez le doigt sur une chose à laquelle je n'avais pas prêté attention. Je crois bien que vous avez raison. Le mot antécédent ne convient pas.
Je propose : « quand le pronom « en » est placé avant le participe passé et qu'il est le complément de celui-ci ou d'un adverbe de quantité (beaucoup, autant, plus, etc.) ». Qu'en pensez-vous ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il y aurait donc alors deux pronomns indéfinis : man et frau. Mais c'est absurde, le pronom indéfini n'a pas de sexe. Ou alors faut-il comprendre que man disparaît et que frau reste seul ? Ce serait alors du sexisme dans l'autre sens.André (Georges, Raymond) a écrit : la proximité entre le substantif et le pronom indéfini est telle en allemand que le deuxième est parfois ressenti comme sexiste et que les féministes germanophones ont inventé un pronom indéfini de substitution, « frau » (avec minuscule à l’initiale) !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Comme vous avez raison, Jacques !Jacques a écrit :Il y aurait donc alors deux pronomns indéfinis : man et frau. Mais c'est absurde, le pronom indéfini n'a pas de sexe. Ou alors faut-il comprendre que man disparaît et que frau reste seul ? Ce serait alors du sexisme dans l'autre sens.André (Georges, Raymond) a écrit : la proximité entre le substantif et le pronom indéfini est telle en allemand que le deuxième est parfois ressenti comme sexiste et que les féministes germanophones ont inventé un pronom indéfini de substitution, « frau » (avec minuscule à l’initiale) !
Heureusement, ça ne peut pas prendre : l'effort à faire pour remplacer à l'oral un mot aussi courant que man découragera les féministes allemandes elles-mêmes. (Essayez de parler en remplaçant on par dame pour en avoir une idée.)
Bien vu !André (Georges, Raymond) a écrit :Sur un autre sujet de la FAQ, « Accorder le participe avec « en » », serait-il possible d’avoir confirmation de la pertinence du mot « antécédent » pour désigner le pronom « en » placé avant le participe. « Antéposé » m’est plus familier en l’occurrence.
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Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
« As-tu visité des sites antiques ? Oui, j’en ai visité beaucoup. »Klausinski a écrit :Je propose : « quand le pronom « en » est placé avant le participe passé et qu'il est le complément de celui-ci ou d'un adverbe de quantité (beaucoup, autant, plus, etc.) ». Qu'en pensez-vous ?
Si « en » est complément de l’adverbe « beaucoup », il n’est plus complément du participe ! On doit alors traiter ce sujet sous une autre rubrique !
On atteint peut-être ici une limite de la grammaire traditionnelle (mais je ne suis pas grammairien !)
Si l’on recourt à la notion de groupe fonctionnel, on rend mieux compte de la situation : « en… beaucoup » représente « beaucoup de sites antiques » : étymologiquement, historiquement, (on l’a vu sur un autre fil) « sites » est complément du nom « coup ».
Comparons avec : « J’en ai visité un grand nombre ». Si l’on me dit que l’on a visité un grand nombre de sites antiques et que je me pose la question formelle, en pensant à la grammaire traditionnelle, « Qu’a-t-on visité ? » je suis obligé de répondre « un nombre » : cela n’a ni queue ni tête. Je trouve plus satisfaisante la réponse sous forme du groupe COD « un grand nombre de sites antiques ». La prise en compte de ce groupe nominal ne contredit pas ce que l’on sait depuis longtemps sur ses constituants : on peut expliquer que le substantif à la base du groupe nominal COD est « nombre », que « sites » est complément du nom « nombre », etc. Quant à « en… beaucoup », on pourra en faire un groupe nominal COD réduit (il ne comporte plus de réel substantif) disjoint… et invariable, ce qui va plutôt dans le sens du non-accord du participe, me semble-t-il.
Quelles conséquences pour la rubrique sur « en » ? Peut-être faudrait-il , selon qu’on accepte ou non la notion de groupe fonctionnel, reprendre, en les améliorant, mes explications laborieuses, ou ne pas parler des adverbes « beaucoup », « autant »… ou bien encore faire pour eux un renvoi vers une autre rubrique, à créer ou non, en… fonction des… antécédents du forum !
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Cette "invention" a fait l'objet de quelques articles dans Der Spiegel, mais je pense pareillement que ça ne peut pas prendre.Anne a écrit :Comme vous avez raison, Jacques !
Heureusement, ça ne peut pas prendre : l'effort à faire pour remplacer à l'oral un mot aussi courant que man découragera les féministes allemandes elles-mêmes. (Essayez de parler en remplaçant on par dame pour en avoir une idée.)