On s'attendrait pourtant à ce que les publicistes cherchent à se faire comprendre. S'ils veulent simplement faire chic, laissez-les faire, et achetons autre chose.Bogdanov a écrit :Tenez, puisqu'il y a un défouloir sur ce forum, je vais faire original et me plaindre du manque d'anglicismes dans le langage publicitaire.
INDIGNATIONS 5
- Islwyn
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Quantum mutatus ab illo
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Est-ce qu’un mot emprunté tel quel à l’anglais n’est pas aussi un anglicisme ?Bogdanov a écrit :Tenez, puisqu'il y a un défouloir sur ce forum, je vais faire original et me plaindre du manque d'anglicismes dans le langage publicitaire. On ne prend même plus la peine d'angliciser, on utilise directement des traductions anglaises : la canneberge devient du cranberry, le caramel du toffee, etc. Ça devient vraiment ridicule.
- Jacques
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Ce n'est pas ce qui dit l'Académie :
ANGLICISME n. m. XVIIe siècle. Emprunté de l'anglais anglicism, dérivé du latin médiéval anglicus, « des Angles, anglais ».
Tournure propre à la langue anglaise. Spécialt. Une telle tournure employée dans une autre langue. Dire que « l'on contrôle un territoire » pour dire que « l'on en est maître » est un anglicisme entré dans la langue. « Réaliser » pour « se rendre compte » est un anglicisme à éviter.
Mais nous voilà pris au piège, puisque le mot anglicisme est emprunté à l'anglais !
Les dictionnaires d'usage parlent aussi d'un emprunt à l'anglais, d'où nous pouvons probablement déduire que tous les termes importés comme standing ovation, prime time et one man show sont aussi des anglicismes.
ANGLICISME n. m. XVIIe siècle. Emprunté de l'anglais anglicism, dérivé du latin médiéval anglicus, « des Angles, anglais ».
Tournure propre à la langue anglaise. Spécialt. Une telle tournure employée dans une autre langue. Dire que « l'on contrôle un territoire » pour dire que « l'on en est maître » est un anglicisme entré dans la langue. « Réaliser » pour « se rendre compte » est un anglicisme à éviter.
Mais nous voilà pris au piège, puisque le mot anglicisme est emprunté à l'anglais !
Les dictionnaires d'usage parlent aussi d'un emprunt à l'anglais, d'où nous pouvons probablement déduire que tous les termes importés comme standing ovation, prime time et one man show sont aussi des anglicismes.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
À votre Lexis j'oppose l'Académie française, le Petit Larousse, le Petit Robert, le Bordas, le Hachette, le Hanse, le Maxidico, le Larousse des difficultés, et le Robert des difficultés. Partout on retrouve l'un de ces deux termes : emploi impropre et, plus souvent, emploi abusif pour publicitaire.
Ce que vous avez vu et entendu provient de gens non informés de l'impropriété.
Mais chacun est libre de ses choix.
Voyez ceci :
http://www.linternaute.com/dictionnaire ... ubliciste/
Finalement j'ai trouvé un indice : selon le Dictionnaire historique, l'emploi de publiciste pour désigner un spécialiste de la publicité est un calque de l'américain (publicist). L'anglomanie va vraiment fourrer son nez partout.
Ce que vous avez vu et entendu provient de gens non informés de l'impropriété.
Mais chacun est libre de ses choix.
Voyez ceci :
http://www.linternaute.com/dictionnaire ... ubliciste/
Finalement j'ai trouvé un indice : selon le Dictionnaire historique, l'emploi de publiciste pour désigner un spécialiste de la publicité est un calque de l'américain (publicist). L'anglomanie va vraiment fourrer son nez partout.
Dernière modification par Jacques le ven. 22 mars 2013, 12:44, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Cela signifie donc que les substitutions que j'ai citées (cranberry pour canneberge, toffee pour caramel) doivent aussi être considérées comme des anglicismes ? Y'a-t-il un synonyme d'anglicisme qui ne soit pas un anglicisme ?Jacques a écrit : Les dictionnaires d'usage parlent aussi d'un emprunt à l'anglais, d'où nous pouvons probablement déduire que tous les termes importés comme standing ovation, prime time et one man show sont aussi des anglicismes.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je m'y attendais car j'avais regardé. Voilà encore une preuve que ce dictionnaire raconte n'importe quoi. Le TLFi est pour moi hautement contestable. Il ne prend jamais la peine d'ajouter emploi douteux, emploi critiqué, emploi impropre. Il cite tout en vrac sans mettre de garde-fous. Nous l'avons encore constaté récemment avec solécisme, qu'il définit comme « faute contre la norme, la règle dans quelque domaine que ce soit », laissant croire abusivement qu'il est correct, alors que partout ailleurs on le signale comme emploi familier déconseillé. Tous les dictionnaires sérieux envisagent solécisme comme un terme se rapportant à une faute contre la langue et rien d'autre.Islwyn a écrit :J'étais sur le point de m'incliner devant l'autorité de Jacques quand j'ai vu ceci dans TLFi :
Publicitaire :
« Empl. subst. masc. Synon. de publiciste ».
Dernière modification par Jacques le ven. 22 mars 2013, 12:56, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Messages : 1230
- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16
J'ai longtemps dit "publiciste" en croyant bien faire (je me méfiais de ce "publicitaire" revendiqué par la profession, et qui me semblait faire partie de son jargon détruisant volontiers la langue pour ses intérêts), avant de comprendre que le publiciste n'a initialement rien à voir avec la réclame. Je suis donc à présent très content de dire "publicitaire", ce qui permet de ne pas mélanger les serviettes du travail du publiciste et les torchons de la pub. Je n'aime pas cet adjectif substantivé, mais c'est bien volontiers que j'use d'un français pas terrible pour évoquer ce dont j'ai horreur !
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Quand le TLFi donne publiciste pour synonyme de publicitaire, il donne en référence un ouvrage qui fait sans doute autorité mais que l'abréviation ne m'a pas permis de reconnaître : Dict. XXe s. Quelqu'un saurait-il de quel dictionnaire il s'agit ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)