Place du pronom "me"
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- Messages : 12
- Inscription : mar. 23 avr. 2013, 20:57
Place du pronom "me"
Bonjour à tous,
j'aurais quelques questions à vous poser sur la construction des phrases en français. Ces question se situent dans un cadre un peu particulier puisque qu'il s'agit d'un contexte informatique. Je m'explique: je suis en train de faire un programme qui construit des phrases en français (si possible correct, évidemment). Ceci explique le caractère un peu étrange de mes questions qui vous paraitront peut-être stupides.
Etant informaticien et non un littéraire, je vous prie de m'excuser par avance des fautes d'orthographe que je ne vais pas manquer de faire. Merci.
Voici donc ma question:
On dit:
Tu peux me dire
Tu veux me dire
Tu dois m'écouter
Tu sais m'émouvoir
Mais:
Tu me fais rire
Quelle est la règle qui fait que le "me" se retrouve avant le premier verbe dans la dernière phrase ? La fonction de ce pronom semble toujours être un complément d'objet (direct ou indirect). Si c'était une tierce personne, on dirait "Tu dois écouter Paul" ou "Tu fais rire Paul". Est-ce lié au verbe lui-même, "faire" ? Je n'ai pas trouvé la règle ni sur internet ni dans les autres discussions de ce forum:
Discussions numéro 4347 et 4136 (désolé, je n'ai pas le droit de faire des liens).
Merci d'avance
j'aurais quelques questions à vous poser sur la construction des phrases en français. Ces question se situent dans un cadre un peu particulier puisque qu'il s'agit d'un contexte informatique. Je m'explique: je suis en train de faire un programme qui construit des phrases en français (si possible correct, évidemment). Ceci explique le caractère un peu étrange de mes questions qui vous paraitront peut-être stupides.
Etant informaticien et non un littéraire, je vous prie de m'excuser par avance des fautes d'orthographe que je ne vais pas manquer de faire. Merci.
Voici donc ma question:
On dit:
Tu peux me dire
Tu veux me dire
Tu dois m'écouter
Tu sais m'émouvoir
Mais:
Tu me fais rire
Quelle est la règle qui fait que le "me" se retrouve avant le premier verbe dans la dernière phrase ? La fonction de ce pronom semble toujours être un complément d'objet (direct ou indirect). Si c'était une tierce personne, on dirait "Tu dois écouter Paul" ou "Tu fais rire Paul". Est-ce lié au verbe lui-même, "faire" ? Je n'ai pas trouvé la règle ni sur internet ni dans les autres discussions de ce forum:
Discussions numéro 4347 et 4136 (désolé, je n'ai pas le droit de faire des liens).
Merci d'avance
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Bonjour,
D'abord, il n'y a pas de questions stupides. Ce n'est pas la première fois que je le dis, ce qui est stupide c'est de rester dans l'erreur ou l'ignorance sans poser de question.
Ensuite, nous ne sommes pas un aréopage, nous sommes des amateurs, nous ne nous prenons pas pour une élite et nous ne jugeons personne. Moi non plus je ne suis pas un littéraire, et je crois ne pas être le seul dans ce cas. Des erreurs, nous en faisons comme tout le monde. Nous sommes bourrés d'hésitations et d'incertitudes. Vous n'êtes pas tombé dans un nid de savants.
Pour ce qui est de votre question, elle est très pertinente. Je n'ai malheureusement pas de réponse, et je me demande s'il y en a une. Il existe quand même une piste : quand on dit tu me fais rire, le verbe faire est un auxiliaire (comme être et avoir) et pas un « autre verbe ». Dans cette construction, il est lié au verbe rire, ils sont indissociables. En quelque sorte, ce n'est pas le verbe rire mais le verbe faire rire. On ne peut donc rien intercaler entre les deux.
Attendons d'autres avis éventuels, peut-être plus précis.
D'abord, il n'y a pas de questions stupides. Ce n'est pas la première fois que je le dis, ce qui est stupide c'est de rester dans l'erreur ou l'ignorance sans poser de question.
Ensuite, nous ne sommes pas un aréopage, nous sommes des amateurs, nous ne nous prenons pas pour une élite et nous ne jugeons personne. Moi non plus je ne suis pas un littéraire, et je crois ne pas être le seul dans ce cas. Des erreurs, nous en faisons comme tout le monde. Nous sommes bourrés d'hésitations et d'incertitudes. Vous n'êtes pas tombé dans un nid de savants.
Pour ce qui est de votre question, elle est très pertinente. Je n'ai malheureusement pas de réponse, et je me demande s'il y en a une. Il existe quand même une piste : quand on dit tu me fais rire, le verbe faire est un auxiliaire (comme être et avoir) et pas un « autre verbe ». Dans cette construction, il est lié au verbe rire, ils sont indissociables. En quelque sorte, ce n'est pas le verbe rire mais le verbe faire rire. On ne peut donc rien intercaler entre les deux.
Attendons d'autres avis éventuels, peut-être plus précis.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Bonjour, DenisDenis,
Jadis on disait « Tu me peux dire », « Tu me veux dire », « Tu me dois écouter », « Tu me sais émouvoir ». Je me demande si les origines latines du français n’y sont pas pour quelque chose. Or, dans ces quatre premières phrases que vous proposez, le pronom est complément de l’infinitif : le français moderne a probablement éprouvé le besoin de le placer aussi près que possible de cet infinitif.
Par contre, comme l’explique Jacques, dans « Tu me fais rire », « me » n’est pas complément de « rire », aucune raison donc de le mettre à sa proximité immédiate.
Jadis on disait « Tu me peux dire », « Tu me veux dire », « Tu me dois écouter », « Tu me sais émouvoir ». Je me demande si les origines latines du français n’y sont pas pour quelque chose. Or, dans ces quatre premières phrases que vous proposez, le pronom est complément de l’infinitif : le français moderne a probablement éprouvé le besoin de le placer aussi près que possible de cet infinitif.
Par contre, comme l’explique Jacques, dans « Tu me fais rire », « me » n’est pas complément de « rire », aucune raison donc de le mettre à sa proximité immédiate.
Dernière modification par André (G., R.) le jeu. 25 avr. 2013, 9:03, modifié 1 fois.
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- Messages : 299
- Inscription : sam. 06 mai 2006, 19:59
C'est le même ordre qu'en espagnol, italien et catalan.Jadis on disait « Tu me peux dire », « Tu me veux dire », « Tu me dois écouter », « Tu me sais émouvoir ». Je me demande si les origines latines du français n’y sont pas pour quelque chose.
Les pronoms latins n'avaient pas de position fixe dans la phrase.
Re: Place du pronom "me"
On remarque une différence dans la dernière phrase : le sujet de l'infinitif n'est pas le même que le sujet du verbe conjugué. faire n'est pas un verbe de modalité. Dans cette cinquième phrase, la première personne est complément d'objet direct de "sais" mais sujet de "rire", tandis que, dans les quatre autres phrases, "me"/"m'" est complément d'objet direct du verbe à l'infinitif.DenisDenis a écrit :Voici donc ma question:
On dit:
Tu peux me dire
Tu veux me dire
Tu dois m'écouter
Tu sais m'émouvoir
Mais:
Tu me fais rire
On se rappelle que l'infinitif présent et l'infinitif passé sont des temps impersonnels, du moins en français. En eux-mêmes, ils ne nous indiquent pas qui est leur sujet. Souvent (toujours ?) ils auront le même sujet que le dernier verbe conjugué qui les précède. [En ce sens, leur sujet anophorique est implicite.]
Je veux aller sur l'île d'Amsterdam.
Je veux que tu ailles sur l'île d'Amsterdam. Je ne peux pas utiliser l'infinitif si je change de personne.
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Re: Place du pronom "me"
Vous vouliez sans doute dire : complément d'objet direct de "fais".shokin a écrit :Dans cette cinquième phrase, la première personne est complément d'objet direct de "sais" mais sujet de "rire",
leur sujet anophorique
Et "anophorique" m'échappe...
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Re: Place du pronom "me"
Je pense qu'il y a une faute de frappe, et que c'est plutôt anaphorique, l'anaphore étant une figure de rhétorique qui agit par répétition d'un mot au début de plusieurs phrases ou membres de phrases. L'exemple le plus caractéristique est celui des Imprécations de Camille dans Horace :André (Georges, Raymond) a écrit :Et "anophorique" m'échappe...
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant.
Rome qui t'a vu naître et que ton cœur adore !
Rome enfin, que je hais parce qu'elle t'honore.
....................................
Cependant j'identifie mal une anaphore dans l'exemple donné. Et j'ai du mal à concevoir qu'une anaphore puisse être implicite.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Hippocampe
- Messages : 3117
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
BonsoirBonsoir Denis,
J'aime le français et je suis informaticien donc votre question m'attire.
Je ne suis pas un champion en linguistique. Je dirais même plus: je ne suis pas un champion en linguistique. Je veux simplement dire par là que je ne suis pas un champion en linguistique.
Toutefois, je fréquente ce forum et je peux vous dire qu'on croise ici des gens qui, contrairement à ce Jacques-le-Modeste essaie de laisser à penser, sont de vrais bayonnes. C'est une petite expression personnelle qui veut dire "des gens bons". De Bayonne. S'il existe une explication logique à votre problème, vous avez frappé à l'une des quelques bonnes portes. Mais un bon poirier ne lâche pas toujours ses meilleurs fruits dès qu'on le regarde. Ou un bananier. Vous avez compris : je compare.
(Et comparer n'est pas raisonner.)
Je ne trouve rien de spectaculaire au sujet de votre question.
Je vous indique juste une piste : "faire" est parfois un semi-auxiliaire. Voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Verbe_semi-auxiliaire
Vous avez dû vous creuser la tête et êtes disposé à vous l'encore creuser.
Avez-vous fait ou allez-vous faire des essais avec les autres semi-auxiliaires ?
Ce n'est qu'une idée.
Je ne crois pas que tout soit explicable en français par un ensemble de règles.
Sauf si elles comportent des "sauf si".
Des "sauf si" durs à comprendre.
Il vaut mieux lister les "sauf" que chercher à créer le moteur d'inférence qui nous y conduit : le "sauf-conduit".
J'exagère : il faut expliquer 9x% des choses avec des règles mais en France les règles sont confirmées par leurs exceptions.
Si ce que vous cherchez à faire était facile à faire, ç'aurait été facilement fait depuis longtemps.
Ce serait sympathique que vous nous teniez au courant de vos résultats.
Mais d'ici-là, quelques bayonnes vous auront tuyauté.
H
J'aime le français et je suis informaticien donc votre question m'attire.
Je ne suis pas un champion en linguistique. Je dirais même plus: je ne suis pas un champion en linguistique. Je veux simplement dire par là que je ne suis pas un champion en linguistique.
Toutefois, je fréquente ce forum et je peux vous dire qu'on croise ici des gens qui, contrairement à ce Jacques-le-Modeste essaie de laisser à penser, sont de vrais bayonnes. C'est une petite expression personnelle qui veut dire "des gens bons". De Bayonne. S'il existe une explication logique à votre problème, vous avez frappé à l'une des quelques bonnes portes. Mais un bon poirier ne lâche pas toujours ses meilleurs fruits dès qu'on le regarde. Ou un bananier. Vous avez compris : je compare.
(Et comparer n'est pas raisonner.)
Je ne trouve rien de spectaculaire au sujet de votre question.
Je vous indique juste une piste : "faire" est parfois un semi-auxiliaire. Voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Verbe_semi-auxiliaire
Vous avez dû vous creuser la tête et êtes disposé à vous l'encore creuser.
Avez-vous fait ou allez-vous faire des essais avec les autres semi-auxiliaires ?
Ce n'est qu'une idée.
Je ne crois pas que tout soit explicable en français par un ensemble de règles.
Sauf si elles comportent des "sauf si".
Des "sauf si" durs à comprendre.
Il vaut mieux lister les "sauf" que chercher à créer le moteur d'inférence qui nous y conduit : le "sauf-conduit".
J'exagère : il faut expliquer 9x% des choses avec des règles mais en France les règles sont confirmées par leurs exceptions.
Si ce que vous cherchez à faire était facile à faire, ç'aurait été facilement fait depuis longtemps.
Ce serait sympathique que vous nous teniez au courant de vos résultats.
Mais d'ici-là, quelques bayonnes vous auront tuyauté.
H
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Hippocampe
- Messages : 3117
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'aime bien le mot bayonne. Comme disait Jacques Capelovici : « Calembour, jeu de mots ». Mais étant donné mes origines je fais plutôt partie des « gens bons d'Ardenne ».
Dernière modification par Jacques le ven. 26 avr. 2013, 21:53, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Hippocampe
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- Hippocampe
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