Le fils à Jules

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Perkele
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Le fils à Jules

Message par Perkele »

Je voulais simplement témoigner de l'évolution de notre langue par l'exemple de deux formules qu'on trouve dans les vieux registres d'état-civil, dans lesquelles nous aurions employé DE à la place de À :

- Louis Dupont fils à Étienne

- Mariage de Gilles Machin et Marie Truc tous deux à Trifouillis (leur ville de naissance).
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

C'est très schématique et simplificateur, ce que vous écrivez là. Je trouve à Rueil-Malmaison (Rueil en Parisis à l'époque) aux 17ème et 18ème siècle la formule courante : père de l'époux, cousin de l'épouse.
Quant à votre phrase « Mariage de Gilles Machin et Marie Truc tous deux à Trifouillis », en êtes-vous sûre ? Je n'ai jamais rencontré la préposition à pour introduire le lieu d'origine. D'ailleurs au 17ème siècle, les actes en latin utilisent ex, qui n'a pas pu se transformer en à.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Perkele
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Message par Perkele »

Vous devez vous douter que dans les états du Pape, nous ne parlons pas comme tout le monde. :wink:

Je vais m'y replonger ce soir pour vous trouver des exemples.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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shokin
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Message par shokin »

En Valais, il arrive qu'on demande :

T'es l'fils à qui ? (Comment t'appelles-tu ?)
T'as où les vaches ? (Où habites-tu ?)

On entend bien régulièrement la figure de style C'est un fils à papa !
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

« T’es l’fils à qui ? » s’emploie dans la plus grande partie de l’espace francophone, dans un registre peu soutenu évidemment, mais peut-être pas toujours pour demander son nom à la personne questionnée. L’expression de la « possession » par un substantif s’est longtemps faite au moins autant à l’aide de la préposition « à » qu’au moyen de « de », mais je pense que la forme avec « à » fut toujours ressentie comme populaire par les élites… jusqu’à ce qu’un grammairien sourcilleux (à vérifier) demande (« demandât » serait préférable : autre sujet !) de l’éviter. Je crois toutefois avoir entendu dire qu’une exception à cette règle probablement assez récente est tolérée, voire obligatoire, dans le domaine hippique : « Idéale des Pâquerettes , à l’Agha Khan… » (Mon invention !)
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Perkele
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Message par Perkele »

J'ai entre temps pensé à une forme elliptique "appartenant à l'Aga Khan" ou "habitant à Trifouillis".

Bon je fais encore un peu de compta et je retourne aux vieux registres, promis.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
GB-91
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Message par GB-91 »

Dire ou écrire que le 12 juin est la fête à Guy est une faute (surtout lorsque, certaines années, la Saint-Guy tombe un 9 ou un 17 juin).
En revanche, le titre du film La fête à Henriette n’en est pas une.
Il s’agit d’une fête donnée en l’honneur d’Henriette.
J’ai toujours trouvé que c’était tiré par les cheveux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Dans l'éditorial d'un quotidien, ce matin :

La crainte est que... la fête de l'Europe que nous célébrons aujourd'hui ne devienne la fête "à" l'Europe.
(Guillemets dans le texte d'origine.)

"Faire sa fête à" untel, "Ça va être sa fête" sont des expressions familières assez répandues. Mais dans la phrase du journal on n'a plus le verbe "faire". Pourtant j'aime bien l'effet obtenu, tout en étant conscient qu'on peut trouver à redire à la tournure.
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Jacques
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Message par Jacques »

Cette question a été traitée plusieurs fois sur le forum, et le résumé des échanges est ici :
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=4338
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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