INDIGNATIONS 6
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Cela me choque en fait plus que le reste, plus que ne me choquerait une faute d'orthographe, car une faute peut-être involontaire alors que ce procédé est relativement conscient. Il est certes courant aujourd'hui, mais il infantilise le client. C'est un genre de tournure que l'on ne s'étonne pas de lire dans le journal de Mickey mais que l'on ne devrait pas, à mon sens, trouver dans tous les lieux publics.André (Georges, Raymond) a écrit :Merci.
La personnification de l'objet, la parole qu'on lui attribue ne m'ont pas étonné. Cette manière de faire est devenue courante, elle me paraît plaisante : quel inconvénient présente-t-elle éventuellement ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Perkele
- Messages : 12918
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Mais, n'est-ce pas le rôle de l'entourage, que d'entourer ?Jacques a écrit :J'ai cité récemment deux exemples de gaffes trouvées sur Internet à propos de gens « entourés » de deux personnes. Je viens de trouver beaucoup mieux (deux personnes sont debout et une enfant est couchée sur un lit d'hôpital) :
Amanda Berry (au centre) réunie autour de sa sœur le 6 mai 2013.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Je rejoins André pour le mauvais usage de sinon : on ne dirait pas « Merci de ne pas me toucher, faute de quoi je m’arrête » puisque le tourniquet s'arrête si on le touche et non à défaut qu'on le touche.
Et je rejoins Klausinski sur l'aspect infantilisant de la personnification du tourniquet. On cherche à nous faire retrouver le monde naïf et imaginatif de l'enfance, où les objets prennent vie, comme dans un dessin animé de Disney. Je ne me sens pas redevenir une enfant quand le tourniquet me parle, mais je suis agacée qu'on me considère comme telle.
Et je rejoins Klausinski sur l'aspect infantilisant de la personnification du tourniquet. On cherche à nous faire retrouver le monde naïf et imaginatif de l'enfance, où les objets prennent vie, comme dans un dessin animé de Disney. Je ne me sens pas redevenir une enfant quand le tourniquet me parle, mais je suis agacée qu'on me considère comme telle.
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Votre raisonnement se justifie selon la logique étymologique. Voyons Littré : Autrement, faute de quoi, sans quoi. Que la fortune soit sans reproche, j'accepte ses faveurs ; sinon, je les refuse.Anne a écrit :Je rejoins André pour le mauvais usage de sinon : on ne dirait pas « Merci de ne pas me toucher, faute de quoi je m’arrête » puisque le tourniquet s'arrête si on le touche et non à défaut qu'on le touche.
Ce sens a été dévoyé par l'usage, à tel point que l'Académie, dans la définition de la 8e édition de son dictionnaire, admet une autre acception : ou alors, sauf, à l'exception de : Je ne sais rien sinon qu'il est venu. Il ne se préoccupe de rien, sinon de manger et de boire.
C'est là que le bât blesse. Faut-il accepter ce glissement de sens ou s'en tenir à celui qu'impliquent les deux mots soudés : si non, au risque de se faire taxer de purisme, avec l'intention péjorative qu'a prise aujourd'hui ce mot ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Un peu tristement j’ai le sentiment d’arriver dans une impasse. Votre argument, Anne, consistant à considérer qu’on ne dirait pas « Merci de ne pas me toucher, faute de quoi je m’arrête », me semble aussi justifié que la citation, par le dictionnaire de l’Académie, de la phrase convaincante « Je ne sais rien sinon qu’il est venu ».
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je ne dirais pas une impasse. Nous sommes ici dans le subjectif. Chacun d'entre nous ressent une impression différente, en fonction de son caractère, de sa psychologie, de son éducation peut-être. Il n'y a pas de vérité mais des sentiments, aussi respectables les uns que les autres.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je reviens à l'Académie. C'est dans la 6e édition (1835) qu'est apparu l'autre sens :
Il se prend quelquefois pour Si ce n'est. Il ne lui répondit rien, sinon que... Je ne sais rien, sinon qu'on dit que... Il ne se mêle de rien, sinon de manger et de boire. Tous ces peuples le regardaient, sinon comme leur maître, au moins comme leur chef. Que lui dites-vous, sinon une injure ? Qu'est-ce que solliciter un juge, sinon douter de sa justice ou de ses lumières ?
On voit qu'il est même associé à des expressions négatives. Cet usage a donc déjà de l'ancienneté.
Il se prend quelquefois pour Si ce n'est. Il ne lui répondit rien, sinon que... Je ne sais rien, sinon qu'on dit que... Il ne se mêle de rien, sinon de manger et de boire. Tous ces peuples le regardaient, sinon comme leur maître, au moins comme leur chef. Que lui dites-vous, sinon une injure ? Qu'est-ce que solliciter un juge, sinon douter de sa justice ou de ses lumières ?
On voit qu'il est même associé à des expressions négatives. Cet usage a donc déjà de l'ancienneté.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- AliceAlasmartise.
- Messages : 141
- Inscription : mar. 25 déc. 2012, 21:23
- Localisation : Liban
- Contact :
Le « faute de quoi » suppose-t-il pas justement que le tourniquet s’arrête à défaut qu'on ne le touche pas ? ( donc si on ne le touche pas pas ; si on le touche ?)Anne a écrit :Je rejoins André pour le mauvais usage de sinon : on ne dirait pas « Merci de ne pas me toucher, faute de quoi je m’arrête » puisque le tourniquet s'arrête si on le touche et non à défaut qu'on le touche.
Moins multiplié par moins égale plus. Vous avez l'esprit taillé pour les mathématiques.AliceAlasmartise. a écrit :Le « faute de quoi » suppose-t-il pas justement que le tourniquet s’arrête à défaut qu'on ne le touche pas ? ( donc si on ne le touche pas pas ; si on le touche ?)
![[sourire] :-)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Mais dans la langue, considérer qu'un geste est aussi le défaut de sa négation me semble tiré par les cheveux.
On peut à la rigueur penser que nous avons là le raccourci de "Ne pas me toucher. Merci d'obéir à cette injonction, sinon (faute de quoi) je m'arrête".
- AliceAlasmartise.
- Messages : 141
- Inscription : mar. 25 déc. 2012, 21:23
- Localisation : Liban
- Contact :