Le peuple était en mesure de réagir...
Le peuple était en mesure de réagir...
Bonjour à tous.
Est-il correct d'écrire : "Le peuple était en mesure de réagir contre les injustices infligées aux siens, mais il s’en gardait"
Ce qui me chiffonne, c'est la relation entre le singulier (peuple) et le pluriel(aux siens).
Mickael
Est-il correct d'écrire : "Le peuple était en mesure de réagir contre les injustices infligées aux siens, mais il s’en gardait"
Ce qui me chiffonne, c'est la relation entre le singulier (peuple) et le pluriel(aux siens).
Mickael
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Un homme a plusieurs enfants : il ne parle pas de ceux du voisin, mais des siens. Pourquoi n'en irait-il pas de même quand il s'agit du peuple ? Peut-être êtes-vous gêné par l'absence du nom auquel fait référence "aux siens" ? Mais cela se dit dans le domaine de la famille : Tel grand voyageur a retrouvé les siens (ses proches, sa famille). S'agissant du peuple, on peut comprendre "ses membres".
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- Klausinski
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Veuillez m'excuser, André et Jacques, mais ici le mot « siens » ne me paraît pas naturel. Il peut remplacer le mot peuple ou famille, bien sûr : « il est avec les siens », mais, dans la phrase citée par Mickaël, ce qui est troublant c'est que le peuple a des siens. Cela me semblerait plus naturel si l'on disait qu'un homme réagit aux injustices infligées aux siens.
Remplacez le mot peuple par le mot famille et vous comprendrez peut-être mieux ce que j'essaie de dire maladroitement : « La famille réagissait aux injustices commises contre les siens. » Pour moi, cela ne veut rien dire car la famille a des membres et l'expression « les siens » désigne toute la famille.
À la place de la phrase citée par Mickaël, on pourrait écrire :
« Le peuple était en mesure de réagir contre les injustices qui lui étaient infligées » ou « qui étaient infligées à ses membres ».
Remplacez le mot peuple par le mot famille et vous comprendrez peut-être mieux ce que j'essaie de dire maladroitement : « La famille réagissait aux injustices commises contre les siens. » Pour moi, cela ne veut rien dire car la famille a des membres et l'expression « les siens » désigne toute la famille.
À la place de la phrase citée par Mickaël, on pourrait écrire :
« Le peuple était en mesure de réagir contre les injustices qui lui étaient infligées » ou « qui étaient infligées à ses membres ».
Dernière modification par Klausinski le lun. 17 févr. 2014, 13:14, modifié 1 fois.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
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Je suis entièrement d'accord avec vous, Klausinski : tout en donnant ci-dessus mes explications sur la correction de la tournure (c'était l'objet de la question de Mickaël et je pensais essentiellement à la grammaire, au singulier et au pluriel) je me disais que je n'aurais pas forcément tourné ainsi !
- Jacques
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Définition de l'Académie : Les siens se dit comme nom masculin pluriel des Proches, des alliés, de ceux qui appartiennent en quelque façon à quelqu'un. C'est un excellent père de famille, qui ne vit que pour les siens. Il a stipulé pour lui et pour les siens. Ce général fut abandonné par les siens.
Je cite Littré : Au pluriel, tous ceux qui sont en relation avec celui dont on parle, à quelque titre que ce soit (parents, descendants, héritiers, soldats, domestiques, partisans), Pour être mieux reçu [d'un jésuite], je feignis d'être fort des siens, PASC. Prov. I. Mais un reste des siens, entourés dans leur fuite,.... RAC. Alex. III, 7. T'a-t-il de tous les siens reproché le trépas ? ID. Andr. III, 8. Antoine [père de Henri IV], mandé dans la chambre de François II, fut averti, à la porte, par un des siens, du complot formé contre sa vie, VOLT. Hist. parl. XXII.
On peut donc estimer qu'il s'agit de personnes proches et non d'éléments composants.
Je cite Littré : Au pluriel, tous ceux qui sont en relation avec celui dont on parle, à quelque titre que ce soit (parents, descendants, héritiers, soldats, domestiques, partisans), Pour être mieux reçu [d'un jésuite], je feignis d'être fort des siens, PASC. Prov. I. Mais un reste des siens, entourés dans leur fuite,.... RAC. Alex. III, 7. T'a-t-il de tous les siens reproché le trépas ? ID. Andr. III, 8. Antoine [père de Henri IV], mandé dans la chambre de François II, fut averti, à la porte, par un des siens, du complot formé contre sa vie, VOLT. Hist. parl. XXII.
On peut donc estimer qu'il s'agit de personnes proches et non d'éléments composants.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
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Voilà ! C'est exactement ce que j'essayais de dire.Jacques a écrit :On peut donc estimer qu'il s'agit de personnes proches et non d'éléments composants.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Quant aux deux autres, ils sont voués aux gémonies et à la fournaise infernale pour avoir mal interprété le sens de la question.Mickaël a écrit :Je remercie Klausinski, qui à mon sens, a proposé une excellente reformulation.
Mickael
Je ferai quand même remarquer qu'il n'y aurait pas eu de quiproquo si la question, qui concerne l'emploi d'un mot, avait été posée dans la rubrique Vocabulaire et sens des mots, au lieu de Grammaire et syntaxe.
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Non, j'ai reconnu volontiers mon erreur d'interprétation, et ne cherche pas à m'en excuser. Je voulais juste faire remarquer à Mickaël que le choix de la rubrique appropriée peut nous aiguiller vers le sens d'une question. Ce n'est pas la première fois qu'il dépose dans la rubrique grammaire une question de vocabulaire, en me laissant le soin de rediriger ses sujets mal placés.Perkele a écrit :Deviendriez-vous susceptible, Jacques ?
Quant à l'histoire de l'enfer et des gémonies, c'était une boutade (de Dijon, étant donné mes origines bourguignonnes). :D N'aviez-vous pas senti le ton plaisant et un brin goguenard ?
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