Expressions francophones
- Abyssinien
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Expressions francophones
«Viens ma crapaude, on dîne chez papa et maman ce soir»
(A savoir qu'en Belgique, la crapaude c'est la tendre fiancée, la petite amie attirée.)
Un des Petits textes à l'humour tendre, regroupés par thèmes dans "En français dans le monde" écrit par Patrick Fandio (JC Lattès)
(A savoir qu'en Belgique, la crapaude c'est la tendre fiancée, la petite amie attirée.)
Un des Petits textes à l'humour tendre, regroupés par thèmes dans "En français dans le monde" écrit par Patrick Fandio (JC Lattès)
Les deux usages sont en concurrence. "Souper" reste fréquent dans l'usage quotidien pour désigner le repas du soir pris en famille: "Le souper est servi", "Je dois rentrer, on m'attend pour le souper..." Dans ce cas, le repas de midi est le dîner.
Mais "dîner" tend à s'imposer pour désigner un repas du soir un peu plus gastronomique, auquel on invite par exemple des amis. L'influence de la télé et du cinéma n'y est sans doute pas étrangère: un dîner presque parfait, le dîner de c..., devine qui vient dîner ce soir...
Conséquence: si un Belge vous invite à dîner, vérifiez de quel repas il parle.
Mais il y a de fortes chances que ce soit pour le soir.
Mais "dîner" tend à s'imposer pour désigner un repas du soir un peu plus gastronomique, auquel on invite par exemple des amis. L'influence de la télé et du cinéma n'y est sans doute pas étrangère: un dîner presque parfait, le dîner de c..., devine qui vient dîner ce soir...
Conséquence: si un Belge vous invite à dîner, vérifiez de quel repas il parle.
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Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
- Hippocampe
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
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Dans les pays francophones (Belgique, Suisse, une partie de la France) où le souper est le repas du soir, et le dîner celui de la mi-journée, celui du matin s'appelle déjeuner tout court, et il n'existe pas de petit déjeuner. C'est la distorsion d'origine parisienne qui, en décalant le déjeuner à midi, a obligé à créer ce terme de petit déjeuner. Preuve de l'absurdité de ce système que rien ne justifie.Hippocampe a écrit :Ceux qui prennent leur dîner à midi prennent à quelle heure leur petit-déjeuner ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Pour utiliser un mot d’actualité sur le site, je dirai que c’est le « binz » ! « On sait que « déjeuner » signifie « cesser de jeûner » (après la nuit). Mais j’apprends à l’instant que « dîner » a strictement la même étymologie (latin « disjejunare »).
Quand j’étais enfant, on « soupait » vers huit heures du soir. Pour la bonne raison qu’on mangeait alors la soupe, en hiver pour le moins. « Dîner » signifiait pour nous à peu près la même chose. Ma famille n’employait de toute manière jamais « déjeuner », qu’elle trouvait trop recherché, trop citadin. Il y avait aussi le « goûter », qu’on appelait aussi « collation » ou « quatre heures ». Je crois bien que « manger » nous suffisait pour les autres repas.
Quand j’étais enfant, on « soupait » vers huit heures du soir. Pour la bonne raison qu’on mangeait alors la soupe, en hiver pour le moins. « Dîner » signifiait pour nous à peu près la même chose. Ma famille n’employait de toute manière jamais « déjeuner », qu’elle trouvait trop recherché, trop citadin. Il y avait aussi le « goûter », qu’on appelait aussi « collation » ou « quatre heures ». Je crois bien que « manger » nous suffisait pour les autres repas.
C'est exactement cela: en Belgique francophone en tout cas, il y a d'une part un usage familial pour désigner les repas ordinaires et quotidiens. C'est la séquence "déjeuner/dîner/souper", qui reste bien implantée. Et d'autre part, un usage plus formel, en vigueur dans le secteur hôtelier (nuit et petit déjeuner compris), les entreprises (un déjeuner d'affaires) ou même tout simplement pour désigner un repas un peu particulier: on dira "un dîner entre amis" beaucoup plus que "un souper entre amis" parce qu'on a préparé des plats plus gastronomiques, on sert un bon vin, on a sorti la belle vaisselle... On va toujours dîner au restaurant, jamais souper.André (Georges, Raymond) a écrit :Quand j’étais enfant, on « soupait » vers huit heures du soir. Pour la bonne raison qu’on mangeait alors la soupe, en hiver pour le moins. « Dîner » signifiait pour nous à peu près la même chose. Ma famille n’employait de toute manière jamais « déjeuner », qu’elle trouvait trop recherché, trop citadin.
Cela peut paraître un peu compliqué, mais la confusion évoquée par Perkele n'est qu'apparente: on se comprend très bien et je ne me suis jamais trompé de repas pour autant!
Et en cas de doute, il suffit de demander. C'est un peu comme le cas de "prochain" (déjà évoqué sur ce forum il y a longtemps, non?). Aujourd'hui mardi, "samedi prochain" désigne pour moi le premier samedi qui vient, dans quatre jours. Mais certaines personnes (pas seulement en Belgique) comprennent "samedi de la semaine prochaine", dans onze jours. Depuis que je m'en suis rendu compte, je vérifie toujours de quel jour il s'agit...
"Un dîner samedi prochain" est donc une invitation risquée...
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- Jacques-André-Albert
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Pour désigner le samedi de la semaine prochaine, j'ai toujours entendu dire « samedi en huit ». C'est vrai que « samedi prochain » peut prêter à confusion, entre samedi qui vient et samedi en huit.cyrano a écrit :C'est un peu comme le cas de "prochain" (déjà évoqué sur ce forum il y a longtemps, non?). Aujourd'hui mardi, "samedi prochain" désigne pour moi le premier samedi qui vient, dans quatre jours. Mais certaines personnes (pas seulement en Belgique) comprennent "samedi de la semaine prochaine", dans onze jours. Depuis que je m'en suis rendu compte, je vérifie toujours de quel jour il s'agit...
"Un dîner samedi prochain" est donc une invitation risquée...
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
« Samedi en huit » et « samedi en quinze » se disaient beaucoup jadis, un peu moins aujourd’hui. Le premier avait effectivement clairement l’avantage de lever l’éventuelle ambigüité de « prochain ». Il me semble que mes interlocuteurs ne commençaient à employer cet adjectif, en l’occurrence, que pour un avenir distant de trois jours. « Demain » est encore très vivant, mais « après-demain », je crois, s’entend moins, tandis que « après-après-demain », qui m’était familier jadis, a presque disparu.
Il se disait, en effet, que « samedi prochain », si l’on était jeudi, pouvait ne pas évoquer le samedi à venir le plus proche, mais le suivant. Aujourd’hui encore, si j’entends, alors qu'on est jeudi, « samedi prochain » j’ai un doute, mais je pense finalement « dans deux jours », tout en m’étonnant de ne pas entendre « après-demain ».
Le français a des bizarreries : pourquoi « en huit » et « en quinze » et non « en sept » et « en quatorze », seuls corrects mathématiquement ?
Il se disait, en effet, que « samedi prochain », si l’on était jeudi, pouvait ne pas évoquer le samedi à venir le plus proche, mais le suivant. Aujourd’hui encore, si j’entends, alors qu'on est jeudi, « samedi prochain » j’ai un doute, mais je pense finalement « dans deux jours », tout en m’étonnant de ne pas entendre « après-demain ».
Le français a des bizarreries : pourquoi « en huit » et « en quinze » et non « en sept » et « en quatorze », seuls corrects mathématiquement ?
- Hippocampe
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- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je m'apprêtais à poser la même question. J'ai lu quelque part que c'est parce que les Gaulois ne comptaient pas les jours mais les nuits. Drôle d'histoire et qui ne me convainc pas, car de samedi aujourd'hui à samedi prochain il y a aussi bien sept nuits que sept jours. Peut-être faut-il comprendre que les deux extrêmes sont inclus dans le décompte, ce qui nous fait deux samedis. Mais ce n'est guère plus satisfaisant. Il doit y avoir un vice de raisonnement.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).