Encore une question de majuscules

[Manni-Gédéon]

Après avoir lu divers documents et correspondances concernant une copropriété, souvent truffés de majuscules, j'ai soudain un doute.

Dans des documents comme une convocation, un procès-verbal ou d'autres communications concernant une assemblée générale de copropriété, est-il correct de mettre une majuscule à assemblée ?
Par exemple :
« L'an deux mil douze, le 27 mars, l'Assemblée générale ordinaire de la copropriété X s'est tenue (...) »
« Le procès-verbal de l'Assemblée générale ordinaire du 27 mars 2012 est approuvé à l'unanimité. »

Personnellement, j'airais mis une minuscule.
J'ai regardé sur le site de l'Académie et dans le Bon usage, mais je n'ai trouvé aucun exemple aussi spécifique.

[Jacques]

La règle est qu'on ne met pas de majuscule à un nom commun dans le corps d'un texte. Donc vous avez raison. Si l'institution, la personne morale est unique, majuscule. C'est le cas pour l'Assemblée nationale qui n'est pas une quelconque assemblée, mais un corps législatif, une institution d'État. Il s'agit alors d'un nom propre. Mais pour un corps pluraliste, minuscule : le tribunal de la ville de X (il y a plusieurs tribunaux dans le pays).
Vous devez écrire l'assemblée comme vous écririez la réunion, la convocation, etc.

[Manni-Gédéon]

Merci, Jacques. À force de voir des majuscules partout, on finit par douter.

[Jacques]

Merci, Jacques. À force de voir des majuscules partout, on finit par douter.

Et cette manie de la « majusculite » ne date pas d'aujourd'hui, j'avais acheté de vieux journaux datant des débuts du XXe siècle, il y en avait en abondance et sans aucune justification.

[GB-91]

En imprimerie, dans ce que nous appelons « les travaux de ville », il est courant d’utiliser abusivement de la capitale initiale : Notre Hall d’Exposition attend votre Visite durant ces trois Jours Exceptionnels. On tolère. La capitale flatte l’œil du lecteur et donne de l’importance au sujet traité.
Dans l’édition, dans la presse, on respecte le code typographique.

Dans le cas cité, il s’agit d’un texte répétitif, presque semblable pour toutes les assemblées générales des copropriétés gérées par une agence. La dactylo applique ce qu’elle a appris, ce que nous appelons le code Pigier, une école de formation où l’on enseigne qu’il est de bon goût de mettre la capitale aux fonctions, aux instances, aux organismes (le Gérant, l’Architecte, l’Agence, la Copropriété et son Syndic, l’Assemblée Générale du 22 Avril…). Et dans ce domaine, les bulletins municipaux de nos communes sont un modèle de l’abus inconsidéré des capitales (le Conseiller Untel, la Fontaine qui décore la Place Chose, le Parking de la Gare…). Dans le passé, un maire auquel j’en faisais la remarque m’a répliqué que la majuscule est une marque de respect envers le lecteur, envers l’administré. Ainsi naissent les dérives qui deviennent des usages.

[Jacques]

Dans le passé, un maire auquel j’en faisais la remarque m’a répliqué que la majuscule est une marque de respect envers le lecteur, envers l’administré. Ainsi naissent les dérives qui deviennent des usages.

Voilà la cause essentielle de ces abus : on confond majuscule avec majesté, et des quantités de gens croient que donner de la majuscule à quelqu'un c'est lui témoigner du respect et de la considération, que la majuscule mise à un nom commun met la chose nommée en valeur ou la personnalise, l'individualise. Et pas moyen de leur faire admettre que c'est une idée reçue et une conception fausse.