Que de problèmes !
- Jacques
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Que de problèmes !
Phrases relevées dans un seul article de presse sur Internet :
Un Boeing 787 Dreamliner de Japan Airlines a été contraint de faire demi-tour sur un vol Moscou-Tokyo à cause d'un problème dans les toilettes de l'avion…
Ce dernier a précisé que ce problème était vraisemblablement lié à une défaillance électronique…
Plusieurs problèmes de sécurité ont frappé les 787 au cours des derniers mois
Norwegian Air a été contraint d'immobiliser ses deux Dreamliner pour des problèmes hydrauliques et électriques à répétition…
Jacques Capelovici fustigeait cet abus d’un mot passe-partout, remplaçant une quantité de termes mieux adaptés et plus précis : difficultés, ennuis, obstacles, incidents, troubles, anomalies, etc.
Ce qui me gêne encore, c’est que l’Académie capitule :
– Question que l'on cherche à résoudre en usant de méthodes rationnelles. Un problème de mathématiques, de mécanique, d'astronomie. Le problème de la quadrature du cercle.
– Dans les matières scientifiques, exercice qui consiste à répondre à une question, à démontrer une proposition, un théorème, etc., en s'appuyant sur les données fournies par l'énoncé. Résoudre, corriger un problème de géométrie.
– Point suscitant la réflexion, l'interrogation sur un plan théorique ou pratique. Le problème demeure entier. Considérer les divers aspects du problème. Cette loi pose un problème constitutionnel.
Jusqu’ici tout va bien, mais cela se gâte :
Difficulté, ennui. Les problèmes économiques d'un pays. Il se décharge sur d'autres des problèmes d'intendance, des problèmes matériels. Ses retards incessants vont finir par nous créer des problèmes. Le problème n'est pas là, se dit pour écarter un argument, pour déplacer la discussion. Fam. C'est mon problème, cela me concerne. C'est leur problème s'ils ne veulent pas venir avec nous. Il n'y a pas de problème, s'emploie dans une réponse pour donner un consentement ou écarter d'éventuelles difficultés. Loc. adj. À problèmes, qui a des difficultés ; qui cause des ennuis. Une famille à problèmes.
Objection votre honneur ! Je ne suis pas d’accord, c’est du langage plus que familier et franchement pas… académique !
Un Boeing 787 Dreamliner de Japan Airlines a été contraint de faire demi-tour sur un vol Moscou-Tokyo à cause d'un problème dans les toilettes de l'avion…
Ce dernier a précisé que ce problème était vraisemblablement lié à une défaillance électronique…
Plusieurs problèmes de sécurité ont frappé les 787 au cours des derniers mois
Norwegian Air a été contraint d'immobiliser ses deux Dreamliner pour des problèmes hydrauliques et électriques à répétition…
Jacques Capelovici fustigeait cet abus d’un mot passe-partout, remplaçant une quantité de termes mieux adaptés et plus précis : difficultés, ennuis, obstacles, incidents, troubles, anomalies, etc.
Ce qui me gêne encore, c’est que l’Académie capitule :
– Question que l'on cherche à résoudre en usant de méthodes rationnelles. Un problème de mathématiques, de mécanique, d'astronomie. Le problème de la quadrature du cercle.
– Dans les matières scientifiques, exercice qui consiste à répondre à une question, à démontrer une proposition, un théorème, etc., en s'appuyant sur les données fournies par l'énoncé. Résoudre, corriger un problème de géométrie.
– Point suscitant la réflexion, l'interrogation sur un plan théorique ou pratique. Le problème demeure entier. Considérer les divers aspects du problème. Cette loi pose un problème constitutionnel.
Jusqu’ici tout va bien, mais cela se gâte :
Difficulté, ennui. Les problèmes économiques d'un pays. Il se décharge sur d'autres des problèmes d'intendance, des problèmes matériels. Ses retards incessants vont finir par nous créer des problèmes. Le problème n'est pas là, se dit pour écarter un argument, pour déplacer la discussion. Fam. C'est mon problème, cela me concerne. C'est leur problème s'ils ne veulent pas venir avec nous. Il n'y a pas de problème, s'emploie dans une réponse pour donner un consentement ou écarter d'éventuelles difficultés. Loc. adj. À problèmes, qui a des difficultés ; qui cause des ennuis. Une famille à problèmes.
Objection votre honneur ! Je ne suis pas d’accord, c’est du langage plus que familier et franchement pas… académique !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Jacques
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Tant qu'on n'a pas pris conscience de la gravité du cas, on n'y prête guère attention, mais le jour où on se rend compte de l'ampleur du mal, on a une réaction agacée chaque fois qu'on entend ce mot. C'est peut-être encore une calamité importée de l'anglais, car les Britanniques y ont souvent recours, et j'ai remarqué que les hispanophones d'Europe leur emboîtent le pas.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Il me semble qu'André a soulevé là un problème (une question) plus grave encore que celui (celle) de problème, et qui peut nous causer plus de soucis (d'agacement) peut-être que n'en cause problème à Jacques, je veux dire le remplacement de problème par souci dans toutes les expressions, et par là aussi de tous les termes mieux adaptés ou plus précis qu'on pourrait utiliser. On entend en effet aujourd'hui : ça pose un souci. (!!!?)
J'ai entendu un jour une dame dire qu'elle avait perdu ses cheveux à la suite de......soucis du cuir chevelu. (!!!!) J'en suis à regretter le bon vieux problème qui, lui, ne me paraît pas exprimer d'aberrations telles que celle d'un cuir chevelu pensant. Dans la phrase de cette dame, le mot souci pouvait avoir sa place et son plein sens puisque des problèmes (troubles) psychologiques sont peut-être aptes à faire tomber des cheveux, et ce n'est donc qu'à l'audition des trois derniers mots qu'on reçoit la supercherie en pleine face.
L'emploi du seul mot problème est certainement un appauvrissement de la langue, mais celui du seul souci en est en plus une dénaturation. Si on ne peut guère déclarer l'expression très en vogue Pas de soucis moins correcte que Pas de problème, qu'en pensera-t-on le jour où les enfants rentreront de l'école en ayant à faire des soucis de mathématiques ?
J'ai entendu un jour une dame dire qu'elle avait perdu ses cheveux à la suite de......soucis du cuir chevelu. (!!!!) J'en suis à regretter le bon vieux problème qui, lui, ne me paraît pas exprimer d'aberrations telles que celle d'un cuir chevelu pensant. Dans la phrase de cette dame, le mot souci pouvait avoir sa place et son plein sens puisque des problèmes (troubles) psychologiques sont peut-être aptes à faire tomber des cheveux, et ce n'est donc qu'à l'audition des trois derniers mots qu'on reçoit la supercherie en pleine face.
L'emploi du seul mot problème est certainement un appauvrissement de la langue, mais celui du seul souci en est en plus une dénaturation. Si on ne peut guère déclarer l'expression très en vogue Pas de soucis moins correcte que Pas de problème, qu'en pensera-t-on le jour où les enfants rentreront de l'école en ayant à faire des soucis de mathématiques ?
- Jacques
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Remplacer problème par souci serait tomber de Charybde en Scylla.
Ce qu'il faut, c'est choisir le mot juste qui convient à chaque situation : remplacer les problèmes ou soucis d'argent par des ennuis financiers, les problèmes ou soucis de peau par des maladies cutanées, les problèmes [] de moteur par des pannes mécaniques, les problèmes [] de cœur par des déceptions sentimentales, les familles à problèmes par des foyers en difficulté, un « problème de boisson » par l'alcoolisme, les problèmes [] de circulation par des difficultés ou des embarras de circulation, et ainsi de suite.
Ce qu'il faut, c'est choisir le mot juste qui convient à chaque situation : remplacer les problèmes ou soucis d'argent par des ennuis financiers, les problèmes ou soucis de peau par des maladies cutanées, les problèmes [] de moteur par des pannes mécaniques, les problèmes [] de cœur par des déceptions sentimentales, les familles à problèmes par des foyers en difficulté, un « problème de boisson » par l'alcoolisme, les problèmes [] de circulation par des difficultés ou des embarras de circulation, et ainsi de suite.
Dernière modification par Jacques le jeu. 10 oct. 2013, 15:47, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Il s'agit très probablement d'une traduction de l'anglais. Il faut ajouter que dans les milieux aéronautiques le "Dreamliner" est réellement un avion à problèmes, lancé à la hâte, construit avec des matériaux nouveaux selon des technologies pas suffisamment éprouvées. C'est le résultat négatif de la course de vitesse entre Airbus et Boeing. Au vu de mes lectures aéronautiques, la répétition du mot problème est peut-être intentionnelle.
- Jacques
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Vous ne voyez donc pas ce mot comme un tic de langage résultant de la paresse de chercher le terme juste. Vous confirmez en tout cas ce que je disais, que cette manie vient de Grande-Bretagne.
L'habitude s'est tout de même fortement implantée dans la langue française.
L'habitude s'est tout de même fortement implantée dans la langue française.
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- Jacques
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Maintenant que vous le signalez, je me rends compte que la faute est fréquente.
Et pour continuer sur ma lancée, je fais remarquer que l'abus du mot problème a pour conséquence d'entraîner celui de solution.
Il y a, par exemple, à la télévision une très courte émission diffusée plusieurs fois par semaine ; elle a pour objectif de montrer des initiatives de gens qu'on appelle des « entrepreneurs » ; c'est bizarre, ce mot, quand j'étais jeune, s'appliquait uniquement aux professions du bâtiment. Ces personnes donc ont pris des initiatives pour créer des emplois orientés vers des services qui fonctionnent à l'économie d'énergie et sont non ou peu polluants ou qui sont particulièrement astucieux. Le Titre : Émission de solutions.
Il y a aussi cette agence qui fait de la publicité ainsi rédigée : PIRO, solutions immobilières. Les exemples foisonnent, je n'en ai pas d'autres pour le moment mais on en découvre souvent.
Et pour continuer sur ma lancée, je fais remarquer que l'abus du mot problème a pour conséquence d'entraîner celui de solution.
Il y a, par exemple, à la télévision une très courte émission diffusée plusieurs fois par semaine ; elle a pour objectif de montrer des initiatives de gens qu'on appelle des « entrepreneurs » ; c'est bizarre, ce mot, quand j'étais jeune, s'appliquait uniquement aux professions du bâtiment. Ces personnes donc ont pris des initiatives pour créer des emplois orientés vers des services qui fonctionnent à l'économie d'énergie et sont non ou peu polluants ou qui sont particulièrement astucieux. Le Titre : Émission de solutions.
Il y a aussi cette agence qui fait de la publicité ainsi rédigée : PIRO, solutions immobilières. Les exemples foisonnent, je n'en ai pas d'autres pour le moment mais on en découvre souvent.
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- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Voilà le fin mot de l'histoire. J'aime bien ceci :Koutan a écrit :Finalement vous avez tout solutionné.:P
![]()
:D
http://www.dicomoche.net/S.htm
Dernière modification par Jacques le ven. 11 oct. 2013, 18:06, modifié 1 fois.
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