Les cocasseries de la traduction

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Jacques
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Les cocasseries de la traduction

Message par Jacques »

La traduction par ordinateur a fait des progrès, mais les prenières tentatives donnaient des résultats cocasses. En voici une du plus bel effet que j’avais relevée il y a quelques années, et que je relis de loin en loin pour le plaisir. Il aurait été intéressant d'avoir la version originale en anglais pour percer les mystères de certaines phrases déconcertantes.

Une Maison Grandir Armée
par Richard Leland
Le tisserand du maître d'enfants contes, un conteur irrésistible, M. Leland prend nous dans les esprits et cœurs de jeunes amants dans les jours passés d'un été oppressif, humide dans le Sud américain. Un temps va, à jamais.

.............un Extrait...............

« je vous dirai Tooly, » Meechie a dit, dépose le matin tapisse, « je ai pensé ce sur trèls avec soin. » Il a saisi sa tasse du café, levé il à ses lèvres, et a bu à petites gorgées. « Nous avons avons pu commencer une armée ».
« Ce qui genre d'une armée, miel, » Tooly a demandé, posture assise encore à la table de la chambre du dîne.
« Une armée qui est formée bien donc que nous pouvons reprendre notre pays. » Meechie a bu à petites gorgées son café chaud, noir.
« Je ne marche pas trop bien, » Tooly a dit, posture assise hausse droit. « Coordination plus que n'importe quoi, homme, » elle a ajouté.
« Vous ne devez pas marcher. Écoute à moi, vous ? S'il est notre armée, ni un de nous doit marcher. » Meechie a regardé directement à sa femme. « Tooly ! Tooly, où est votre esprit ? Attention du Salaire ! Et, habitue à payer l'attention. Quel genre d'armée est-ce que vous pensez nous courrions ? Vous avez [gotta] écoute quand je vous donne des ordres. »
« Ordres ? » Tooly a demandé. « Meechie, vous avez avez obtenu un trou dans la manche. »
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Klausinski
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Message par Klausinski »

J'ai retrouvé l'original de votre texte, Jacques. Le voici. La traduction, en effet, vaut son pesant de moutarde.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Jacques
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Message par Jacques »

Merci, cette fois j'ai tout compris, et le voile est levé sur certaines tournures bizarres.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Si l'on demande à Google de traduire le même passage, aujourd'hui, il y a un léger mieux par rapport à la traduction d'il y a quelques années, mais, comme on dit, ce n'est pas encore ça :

Le maître tisserand de contes pour enfants , un conteur convaincant , M. Leland nous emmène dans les esprits et les cœurs de jeunes amoureux dans les jours passés de , un été humide oppressif dans le sud-américain. Un temps disparu , pour toujours .

............. un extrait ...............

        " Je vais vous dire Tooly ", a déclaré Meechie , posant le journal du matin , " j'ai pensé que ce très attentivement . " Il attrapa sa tasse de café , la porta à ses lèvres , et but une gorgée . " Nous devons commencer une armée . "
         " Quel genre d' armée , miel , " a demandé Tooly , assis de nouveau à la table de salle à manger .
     " Une armée qui est bien formé afin que nous puissions reprendre notre pays . " Meechie sirotait son chaud , café noir.
         «Je ne marcherai pas trop bien ", a déclaré Tooly , assis bien droit . " Coordination plus que tout , l'homme , " at-elle ajouté .
         " Vous n'avez pas à marcher . Ecoutez-moi , vous ? Si c'est notre armée , ni l'un de nous doit marcher . " Meechie regarda sa femme . " Tooly ! Tooly , où est votre esprit ? " Il a à son aide sa tasse . " Faites attention ! Et , de s'habituer à payer attention , s'il vous plaît. Quel type d'armée que vous pensez que nous courions ? Vous avez obtenu d'écouter quand je donne des ordres à vous " .
         " Les commandes ? " Demandé Tooly . " Meechie , vous avez un trou dans la manche droite de votre chandail . "
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Jacques
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Message par Jacques »

L'interprétation « moderne » vaut aussi son pesant de rigolade.
J'ai travaillé sur cette traduction. Certaines tournures très idiomatiques m'ont donné du fil à retordre, mais je pense avoir fait mieux que les machines.

Le grand spécialiste des contes pour enfants, un irrésistible conteur, M. Leland, nous entraîne dans le secret des cœurs et des esprits de deux amoureux, à l’époque d’un été humide et oppressant du Sud américain. Un temps révolu à jamais.
Je dois te dire, Tooly, dit Meechie en reposant le journal du matin, que j’ai réfléchi avec soin à la situation. Il saisit sa tasse de café, la porta à ses lèvres, et but à petites gorgées. Nous devons constituer une armée.
Quel genre d’armée mon cœur ? Demanda Tooly, se rasseyant à la table de la salle à manger.
Une armée qui soit bien entraînée, afin que nous puissions reprendre notre pays. Meechie sirota son café noir bien chaud. Je ne marche pas trop dit Tooly, se raidissant sur son siège. La coordination (?) avant tout, mon ami, ajouta-t-elle.
Tu n’as pas besoin de marcher. Écoute-moi, veux-tu ? Si c’est notre armée, aucun de nous deux n’a besoin de « marcher ». Meechie regarda sa femme droit dans les yeux. Tooly, Tooly, où as-tu donc la tête ? Il pointa sa tasse vers elle. Écoute-moi, et fais bien attention s’il te plaît. Quel genre d’armée crois-tu que nous devions former ? Tu dois m’écouter quand je te donne des ordres.
Des ordres ? S’étonna Tooly. Meechie, il y a un trou à la manche droite de ton polo.

N.B. j'ai buté sur la transcription de coordination.
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Thypot
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Message par Thypot »

Au collège et au lycée, pour certains devoirs d'anglais, des élèves n'hésitaient pas à utiliser les traductions automatiques comme celle de Google, ce qui donnait un texte quasi inintelligible à chaque fois.
À mon avis, il est impossible d'améliorer ce service de traduction.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je le crois aussi. Le maniement d'une langue est un procédé très complexe, que seul un esprit humain est capable de maîtriser. En outre, l'interprétation, et c'est bien le mot qui convient, ne traduit jamais littéralement, mais tient compte de divers facteurs qu'on adapte (mentalité, culture...) et les idiotismes ne peuvent que trouver un équivalent. La question que je me pose toujours est : que dirait-on en pareil cas dans notre langue ? Vous connaissez le dicton italien : traduttore, traditore. On s'efforce de restituer la pensée, ce qui revient à s'éloigner d'une traduction fidèle.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Votre traduction me paraît très bonne, Jacques.
March se traduit apparemment par « marcher au pas ». Je comprends donc « Coordination more than anything » comme une façon de dire « Et pourtant la coordination prime ! » : « Je ne sais pas vraiment marcher au pas… Et la coordination passe avant tout ! » Peut-être quelqu'un d'ici proposera une meilleure interprétation. Le texte a beau être court, je ne le trouve pas simple.
Autre chose, ne faudrait-il pas mettre une minuscule au verbe de parole, après une citation, même s'il suit un point d'interrogation ou d'exclamation ? J'écrirais par exemple :
« Quel genre d'armée, mon cœur ? » demanda Tooly…
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Thypot
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Message par Thypot »

Jacques a écrit :L'interprétation « moderne » vaut aussi son pesant de rigolade.
J'ai travaillé sur cette traduction. Certaines tournures très idiomatiques m'ont donné du fil à retordre, mais je pense avoir fait mieux que les machines.

Le grand spécialiste des contes pour enfants, un irrésistible conteur, M. Leland, nous entraîne dans le secret des cœurs et des esprits de deux amoureux, à l’époque d’un été humide et oppressant du Sud américain. Un temps révolu à jamais.
Je dois te dire, Tooly, dit Meechie en reposant le journal du matin, que j’ai réfléchi avec soin à la situation. Il saisit sa tasse de café, la porta à ses lèvres, et but à petites gorgées. Nous devons constituer une armée.
Quel genre d’armée mon cœur ? Demanda Tooly, se rasseyant à la table de la salle à manger.
Une armée qui soit bien entraînée, afin que nous puissions reprendre notre pays. Meechie sirota son café noir bien chaud. Je ne marche pas trop dit Tooly, se raidissant sur son siège. La coordination (?) avant tout, mon ami, ajouta-t-elle.
Tu n’as pas besoin de marcher. Écoute-moi, veux-tu ? Si c’est notre armée, aucun de nous deux n’a besoin de « marcher ». Meechie regarda sa femme droit dans les yeux. Tooly, Tooly, où as-tu donc la tête ? Il pointa sa tasse vers elle. Écoute-moi, et fais bien attention s’il te plaît. Quel genre d’armée crois-tu que nous devions former ? Tu dois m’écouter quand je te donne des ordres.
Des ordres ? S’étonna Tooly. Meechie, il y a un trou à la manche droite de ton polo.

N.B. j'ai buté sur la transcription de coordination.
Ôtez-moi d'un doute : l'expression « révolu à jamais » est-elle pléonastique ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Klausinski a écrit :Autre chose, ne faudrait-il pas mettre une minuscule au verbe de parole, après une citation, même s'il suit un point d'interrogation ou d'exclamation ? J'écrirais par exemple :
« Quel genre d'armée, mon cœur ? » demanda Tooly…
C'est juste. Je n'aurais pas dû laisser passer cela, mais j'étais concentré sur l'interprétation assez délicate du texte. Le coupable, c'est mon logiciel de traitement de texte ; ce n'est pas Word, mais il en reprend les principes et ajoute une majuscule après un point, quelle qu'en soit la nature, même lorsqu'on a placé une minuscule.
Pour l'interprétation de marcher, je pensais qu'il pouvait s'agir de « je ne marche pas dans ce coup-là », « je ne te suis pas », c'est assez imprécis. Il y a du flou dans certaines expressions.
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Jacques
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Message par Jacques »

Thypot a écrit :Ôtez-moi d'un doute : l'expression « révolu à jamais » est-elle pléonastique ?
Définition de révolu donnée par l'Académie : Il se dit aussi des Périodes de temps et signifie Qui est achevé, complet. Le mois, l'an, le siècle n'était pas encore révolu. Après une année révolue. Il a trente ans révolus.
Révolu à jamais signifie donc de manière définitive, sans espoir de retour ; alors que l'année révolue reprend un nouveau cycle. La révolution d'une planète se répète à l'infini.
On peut considérer qu'il y a une forme d'insistance par tautologie.
Le texte d'origine est : a time gone forever, formule idiomatique. Un temps parti pour toujours n'est pas la meilleure interprétation.
Je n'ai pas cherché à affiner la transcription, j'y ai déjà passé une heure.
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