Perles d'inculture 1
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- Jacques-André-Albert
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C'est tout à fait ce qu'on entend dans les écoles maternelles. Ça en dit long sur le mouvement général d'infantilisation des populations.Jacques a écrit :« La maman du rhino blanc est enceinte, elle doit accoucher durant le week-end ». Voilà le genre d'ânerie qu'on entend maintenant sur les ondes.
On applique aux animaux le vocabulaire spécifique des humains.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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L'anomalie devient effectivement flagrante quand ce vocabulaire est employé par les adultes.
Concernant le remplacement anthropomorphique de « pleine » par « enceinte », il faut bien reconnaître que le premier est ressenti comme familier. Étant enfant, dans la Sarthe, je ne connaissais cependant que « pleine » pour les animaux. Il existe bien « gravide », mais son emploi est rare.
Concernant le remplacement anthropomorphique de « pleine » par « enceinte », il faut bien reconnaître que le premier est ressenti comme familier. Étant enfant, dans la Sarthe, je ne connaissais cependant que « pleine » pour les animaux. Il existe bien « gravide », mais son emploi est rare.
- Jacques
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Familier, je ne l'ai jamais ressenti ainsi mais il est possible que ce soit perçu comme cela de nos jours. Pour répondre à mon homonyme, quand nous étions à l'école, on nous apprenait bien à ne pas confondre entre le vocabulaire réservé aux humains et celui qui concerne les animaux. Mais à vrai dire, on évoquait fort peu ces choses qui étaient encore des tabous.
Je me rappelle, en 1969, notre fille de 3 ans avait dit en famille « Le bébé est dans le ventre de maman, elle me l'a fait sentir ». Et mon beau-père s'était mis en colère en disant à ma femme : « Tu n'as pas besoin de lui raconter des c... pareilles ».
Je me rappelle, en 1969, notre fille de 3 ans avait dit en famille « Le bébé est dans le ventre de maman, elle me l'a fait sentir ». Et mon beau-père s'était mis en colère en disant à ma femme : « Tu n'as pas besoin de lui raconter des c... pareilles ».
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Islwyn
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L'anecdote est peut-être apocryphe, mais les étudiants anglophones de français racontent toujours l'histoire de la jeune Anglaise en stage en France qui aurait dit à ses hôtes, à la fin du repas, « je suis pleine », et n'aurait compris que plus tard toute la portée (pour ainsi dire) de sa remarque...
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Quantum mutatus ab illo
- Jacques
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La transcription d'un idiotisme dans une langue qu'on maîtrise mal aboutit parfois à des cocasseries.
Dans un genre similaire, ma femme avait une camarade de classe qui avait reçu de sa correspondante une lettre où elle disait, entre autres : « Je viendrai si je bidon », traduction dans son esprit, je suppose, de I will come if I can.
Dans un genre similaire, ma femme avait une camarade de classe qui avait reçu de sa correspondante une lettre où elle disait, entre autres : « Je viendrai si je bidon », traduction dans son esprit, je suppose, de I will come if I can.
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Aujourd'hui « pleine » tend à se raréfier dans le sens « gravide » et l'on comprendra facilement « rassasiée », en particulier en fin de repas, y compris par souci d'éviter tout sexisme, le masculin « plein » ne pouvant présenter la même ambiguïté. Mais il y a une trentaine d'années celle-ci subsistait.
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- Jacques
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Oui, car les deux can sont inscrits séparément dans le dictionnaire, elle a pris le premier, mais elle aurait dû remarquer qu'il est suivi de l'abréviation n (noun=substantif), et que celui du dessous est suivi de v (verb).André (G., R.) a écrit :Dans son esprit, mais aussi à cause d'un mauvais usage du dictionnaire !Jacques a écrit : traduction dans son esprit, je suppose, de I will come if I can.
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- Islwyn
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Autre exemple du mauvais emploi du dictionnaire bilingue : le ministre de la Housse censé traduire the Minister of Housing (= le ministre du Logement). C'est que housse a un sens technique en hippisme et ce sens se traduit tout à fait par housing...
Ici l'étudiant n'a pas remarque le domaine d'emploi de housse.
Ici l'étudiant n'a pas remarque le domaine d'emploi de housse.
Quantum mutatus ab illo
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Ne m'en veuillez pas, Islwyn : mes connaissances en anglais sont modestes et quelque chose m'échappe dans ce que vous venez d'expliquer. Un étudiant devait donc traduire en français « the Minister of Housing » et il a proposé « le ministre de la Housse ». Le sens hippique de « housse » se rencontre-t-il en français ou en anglais ?
- Islwyn
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Ah, excusez-moi. Housse dans un contexte hippique se traduit en angl. par housing ; si vous cherchez ce dernier mot dans un dictionnaire bilingue vous trouverez bien housse mais marqué hipp.. Il s'agit apparemment d'une couverture attachée à la selle et qui couvre la croupe du cheval.
Quantum mutatus ab illo
- Jacques
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Je trouve tout de même surprenant qu'un étudiant ait donné cette étrange traduction, car le premier sens qui vient à l'esprit est celui de l'acception classique de house et de ses dérivés, qui concerne la maison. Je me demande s'il n'y aurait pas eu une attraction paronymique due à un manque de jugeote.
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