Tendance baissière
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- Jacques
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Non, cela reste des archaïsmes qui n'ont plus cours dans le métier, mais l'auteur de l'article a voulu se replacer dans le climat de l'époque évoquée. Quelques précisions sur le vocabulaire :
Il raconte n'importe quoi avec cette phrase : Mais ce temps des batailles rangées entre armées de commis d’agents de change à la corbeille... Les commis d'agents de change n'avaient pas accès à la corbeille, c'était le sanctuaire des patrons, les agents de change, dont l'accès était rigoureusement interdit aux employés et au public. On nous appelait commis d'agent de change, terme officiel où le mot commis ne doit pas être confondu avec celui de commis boucher ou charcutier, et qui s'explique ainsi : l'agent de change, officier ministériel seul habilité à coter les valeurs en Bourse, déléguait solennellement ses pouvoirs aux employés officiant sur le marché ; il était donc le commettant au sens juridique, et l'employé devenait le commis : en Bourse, il engageait la responsabilité de son patron, en prenant des engagements en son nom.
Les agents de change, contrairement aux fautes de vocabulaire régulièrement propagées par les médias, ne pratiquaient pas le change des monnaies, commerce qui leur était interdit (confusion avec les changeurs). On les nommait ainsi parce que les premières transactions de titres se pratiquaient sur le Pont au change, un des ponts les plus célèbres de Paris.
L'anecdote relative à la bataille de Waterloo m'est connue. On prétend que le bien informé personnage avait dépêché à Londres, à bride abattue, un cavalier qui annonça la défaite des Anglais. La Bourse s'effondra, et le malhonnête profiteur fit main basse sur des titres cotés au rabais. Quand la vérité fut annoncée par un émissaire officiel, le marché remonta en flèche et le gaillard revendit en forte hausse les titres qu'il avait ramassés à bon compte. Je ne cautionne pas l'anecdote, mai elle est caractéristique de la sensibilité du marché.
Il raconte n'importe quoi avec cette phrase : Mais ce temps des batailles rangées entre armées de commis d’agents de change à la corbeille... Les commis d'agents de change n'avaient pas accès à la corbeille, c'était le sanctuaire des patrons, les agents de change, dont l'accès était rigoureusement interdit aux employés et au public. On nous appelait commis d'agent de change, terme officiel où le mot commis ne doit pas être confondu avec celui de commis boucher ou charcutier, et qui s'explique ainsi : l'agent de change, officier ministériel seul habilité à coter les valeurs en Bourse, déléguait solennellement ses pouvoirs aux employés officiant sur le marché ; il était donc le commettant au sens juridique, et l'employé devenait le commis : en Bourse, il engageait la responsabilité de son patron, en prenant des engagements en son nom.
Les agents de change, contrairement aux fautes de vocabulaire régulièrement propagées par les médias, ne pratiquaient pas le change des monnaies, commerce qui leur était interdit (confusion avec les changeurs). On les nommait ainsi parce que les premières transactions de titres se pratiquaient sur le Pont au change, un des ponts les plus célèbres de Paris.
L'anecdote relative à la bataille de Waterloo m'est connue. On prétend que le bien informé personnage avait dépêché à Londres, à bride abattue, un cavalier qui annonça la défaite des Anglais. La Bourse s'effondra, et le malhonnête profiteur fit main basse sur des titres cotés au rabais. Quand la vérité fut annoncée par un émissaire officiel, le marché remonta en flèche et le gaillard revendit en forte hausse les titres qu'il avait ramassés à bon compte. Je ne cautionne pas l'anecdote, mai elle est caractéristique de la sensibilité du marché.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Jacques
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Merci du compliment, mais le contraire serait de l'incompétence professionnelle. Quand on exerce un métier on doit le connaître à fond.André (G., R.) a écrit :Ces explications très convaincantes ne peuvent qu'être le fruit d'une réelle expérience du milieu concerné.
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Je me demande si cette anecdote ne viendrait pas de ce qu'on raconte à propos de Nathan Mayer Rothschild, dont Wikipédia nous apprend ceci :Jacques a écrit :L'anecdote relative à la bataille de Waterloo m'est connue. On prétend que le bien informé personnage avait dépêché à Londres, à bride abattue, un cavalier qui annonça la défaite des Anglais. La Bourse s'effondra, et le malhonnête profiteur fit main basse sur des titres cotés au rabais. Quand la vérité fut annoncée par un émissaire officiel, le marché remonta en flèche et le gaillard revendit en forte hausse les titres qu'il avait ramassés à bon compte. Je ne cautionne pas l'anecdote, mai elle est caractéristique de la sensibilité du marché.
Nathan Mayer Rothschild (1777-1836), fondateur de la banque londonienne, aurait fait fortune en étant informé avant tout le monde, par pigeon voyageur, de la victoire anglaise à Waterloo, lui permettant de spéculer. Cette version est aujourd'hui contestée.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Ro ... res_.C2.BB
Quantum mutatus ab illo
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La définition de COMMIS à laquelle vous faites allusion correspond à la définition initiale académique de ce mot :Jacques a écrit :[...]On nous appelait commis d'agent de change, terme officiel où le mot commis ne doit pas être confondu avec celui de commis boucher ou charcutier, et qui s'explique ainsi : l'agent de change, officier ministériel seul habilité à coter les valeurs en Bourse, déléguait solennellement ses pouvoirs aux employés officiant sur le marché ; il était donc le commettant au sens juridique, et l'employé devenait le commis : en Bourse, il engageait la responsabilité de son patron, en prenant des engagements en son nom.
[...]
Comme beaucoup d'autres, il s'est dévalorisé s'appliquant aux "garçons de bureau", "garçons bouchers", "garçon de commerce", etc. qui étaient des emplois d'exécutants avec moins de responsabilités que ceux des "commis" correspondants.Celui qui est chargé par un autre de quelque emploi, de quelque fonction dont il doit lui rendre compte. Il ne se dit guère que de ceux qui sont employés de cette sorte, ou chez les Secretaires d'État, ou dans les Finances, ou dans quelque Greffe. Commis du Trésor Royal. Un Commis des Aides. Un Commis des Gabelles. Le premier Commis d'un Secretaire d'État. Il a plusieurs Commis sous lui. Il est Commis d'un tel, chez un tel. Premier Commis des Finances.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.