Perkele a écrit :Puis-je me permettre d'attirer votre attention sur le fait que cette discussion ne concerne plus le titre du fil ?
Vous avez raison, je reviens donc à cette question intiale, à laquelle j'ai peut-être donné une réponse un peu trop sommaire.
N'y aurait-il pas un autre moyen de simplifier l'explication de cette règle en disant ceci: en principe (ce n'est pas toujours le cas, mais on s'adresse donc ici à des écoliers), un adjectif varie à la fois en nombre
et en genre. Donc, "une chemise verte" comme on dit aussi "des manteaux verts".
Mais on dit "une chemise marron", et pas "marronne", ce qui montre bien que c'est plutôt une apposition: on veut dire "une chemise couleur marron", "une chemise dont la couleur fait penser à un marron". Si l'adjectif ne varie pas au féminin, il est logique qu'il ne varie pas non plus au pluriel: ce sont aussi des chemises "couleur marron".
Il se fait (mais est-ce un hasard?) que des noms de couleur souvent cités comme exceptions (écarlate, fauve, mauve, pourpre, rose) se terminent par un -e et que le féminin ne peut donc pas se marquer. Ils se trouvent dès lors dans le même cas que "rouge" ou "jaune", ce qui a pu favoriser leur accord au pluriel par imitation: "des chemises rouges, des chemises roses".
Et "orange", me direz-vous? Certes, mais il y a là selon moi une anomalie que l'usage est en passe de corriger. Il me semble qu'on voit de plus en plus "orange" accordé au pluriel, et c'est assez logique puisqu'on le fait bien pour "rose".
Tout cela est malheureusement très complexe, de toute façon, mais cette approche me semble tout de même plus accessible pour des écoliers que de se demander si, pour la rose, c'est la fleur qui a donné son nom à la couleur ou l'inverse - question sans doute à jamais sans réponse, comme pour l'oeuf et la poule. :D
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)