Parent
- Jacques
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Un parent d'élèves a frappé un adolescent avec un extincteur. (Phrase relevée sur Internet)
Ce qui me tracasse, et depuis bien des années, c’est l’emploi du mot parent au singulier pour désigner le père ou la mère.
PARENT, ENTE. Celui, celle qui est de même famille, qui est de même sang, qui touche par consanguinité à quelqu'un. Il se dit au pluriel de ceux auxquels on doit la vie, du père et de la mère. Il s'est marié sans le consentement de ses parents. Un enfant doit obéir à ses parents. (Académie française)
Cette pratique fautive n’est pas très ancienne : une vingtaine d’années ou un peu plus, trente au maximum probablement. Elle est bien le signe du manque d’attention qu’on prête au sens précis du vocabulaire. En conclusion, un parent est un membre de la famille autre que père ou mère. Si l’on se réfère à l’un des deux ascendants directs, il suffisait, dans la phrase ci-dessus, d’écrire « Un père d’élève » ou « d'élèves ». Sinon, ils sont toujours considérés ensemble, et au pluriel évidemment. Est-ce trop simple ?
Ce qui me tracasse, et depuis bien des années, c’est l’emploi du mot parent au singulier pour désigner le père ou la mère.
PARENT, ENTE. Celui, celle qui est de même famille, qui est de même sang, qui touche par consanguinité à quelqu'un. Il se dit au pluriel de ceux auxquels on doit la vie, du père et de la mère. Il s'est marié sans le consentement de ses parents. Un enfant doit obéir à ses parents. (Académie française)
Cette pratique fautive n’est pas très ancienne : une vingtaine d’années ou un peu plus, trente au maximum probablement. Elle est bien le signe du manque d’attention qu’on prête au sens précis du vocabulaire. En conclusion, un parent est un membre de la famille autre que père ou mère. Si l’on se réfère à l’un des deux ascendants directs, il suffisait, dans la phrase ci-dessus, d’écrire « Un père d’élève » ou « d'élèves ». Sinon, ils sont toujours considérés ensemble, et au pluriel évidemment. Est-ce trop simple ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Bien que je n'aie pas toujours été irréprochable sur le point que vous soulevez, je suis d'accord avec vos objections et votre proposition. Toutefois une personne de mauvaise foi disant parent au lieu de père pourrait vous objecter que ledit père est un parent, puisqu'il est de la même famille, du même sang !
- Jacques
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Ce même objecteur pourrait aussi dire que je « coupe les cheveux en quatre » avec, au passage, une impropriété, car l'expression d'origine n'est pas coupe mais fend. C'est-à-dire essaye de trancher un cheveu dans le sens de la longueur, d'un bout à l'autre. L'image donne bien l'idée de celui qui cherche la complication. Voyez comme l'usage populaire déforme les citations selon ce qu'il pense et non ce qu'il entend.
C'était le quart d'heure didactique de Jacques.
Je ne voudrais surtout pas que l'on s'imaginât que je cherche les occasions de placer mes petits couplets didactiques pour « épater la galerie », mais celui-là me démange depuis longtemps.
C'était le quart d'heure didactique de Jacques.
Je ne voudrais surtout pas que l'on s'imaginât que je cherche les occasions de placer mes petits couplets didactiques pour « épater la galerie », mais celui-là me démange depuis longtemps.
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Nous fréquentons Français notre belle langue aussi pour nous instruire.Jacques a écrit :Ce même objecteur pourrait aussi dire que je « coupe les cheveux en quatre » avec, au passage, une impropriété, car l'expression d'origine n'est pas coupe mais fend. C'est-à-dire essaye de trancher un cheveu dans le sens de la longueur, d'un bout à l'autre. L'image donne bien l'idée de celui qui cherche la complication. Voyez comme l'usage populaire déforme les citations selon ce qu'il pense et non ce qu'il entend.
C'était le quart d'heure didactique de Jacques.
Je ne voudrais surtout pas que l'on s'imaginât que je cherche les occasions de placer mes petits couplets didactiques pour « épater la galerie », mais celui-là me démange depuis longtemps.
Or il se trouve que j'ai plus d'une fois trouvé bizarre l'expression couper les cheveux en quatre, ne voyant justement pas en quoi elle contenait l'idée de recherche de complication inutile. On ne me croira peut-être pas : je m'étais dit que la complication apparaîtrait mieux dans une expression évoquant la division des cheveux dans le sens de la longueur.
Concernant père remplacé par parent, je me demande si notre langue ne se fatigue pas de plus en plus vite de certains mots : nous avons vu récemment que papa et maman se substituent également indûment à père et mère.
- Jacques
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Mais si, pourquoi ne vous croirions-nous pas ? Vous avez du flair, ou en tout cas du raisonnement. Vous avez pressenti la logique.André (G., R.) a écrit :On ne me croira peut-être pas : je m'étais dit que la complication apparaîtrait mieux dans une expression évoquant la division des cheveux dans le sens de la longueur.
En fait, couper a un sens général, peu précis, c'est pourquoi les deux coexistent depuis longtemps, mais vous avez constaté comme moi que fendre ne peut se comprendre que dans une seule acception ; c'est pourquoi je n'emploie que ce verbe pour éviter l'ambigüité.
C'est une manifestation d'infantilisme, pour ce qui concerne mon opinion. Un tantinet bêbête quand cela vient d'adultes.André (G., R.) a écrit : nous avons vu récemment que papa et maman se substituent également indûment à père et mère.
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- Claude
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- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Un professeur de dessin industriel disait à ses élèves : « Je veux que vous traciez des traits aussi fins qu'un poil de grenouille coupé en quatre dans le sens de la longueur ». Il n'y avait pas d'ambigüité* mais il aurait pu raccourcir sa phrase avec « fendu en quatre ».Jacques a écrit :[...] En fait, couper a un sens général, peu précis, c'est pourquoi les deux coexistent depuis longtemps, mais vous avez constaté comme moi que fendre ne peut se comprendre que dans une seule acception ; c'est pourquoi je n'emploie que ce verbe pour éviter l'ambigüité.[...]
* régularisation que j'applique volontiers avec la place du tréma.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je fais de même, et je considère que cela rétablit une logique d'écriture. Étant enfant, je trouvais déjà bizarre qu'on mette le tréma sur E dans aiguë et les autres.Claude a écrit :Il n'y avait pas d'ambigüité* .
* régularisation que j'applique volontiers avec la place du tréma.
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Les choses ont été régularisées sur proposition du Conseil supérieur de la langue française, approuvée à l'unanimité par l'Académie française et publiée au JO du 6 décembre 1990. Mais j'aimerais qu'on m'explique pourquoi l'Académie continue, dans son dictionnaire, à écrire aiguë, ambiguë, ambiguïté et ainsi de suite, sans même faire mention de l'orthographe rectifiée.
Je ne crois pas que ce soit dû à un décalage dans le temps, la publication du dictionnaire a dû commencer postérieurement à 1990, et quand bien même, par souci de précision il eût été possible, assez facilement, de corriger.
Prenons le mot évènement, elle donne les deux avec priorité à la nouvelle graphie :
ÉVÈNEMENT ou ÉVÉNEMENT n. m. XVe siècle.
Je ne crois pas que ce soit dû à un décalage dans le temps, la publication du dictionnaire a dû commencer postérieurement à 1990, et quand bien même, par souci de précision il eût été possible, assez facilement, de corriger.
Prenons le mot évènement, elle donne les deux avec priorité à la nouvelle graphie :
ÉVÈNEMENT ou ÉVÉNEMENT n. m. XVe siècle.
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