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- Jacques
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Incidents entre supporteurs en marge du match Bastia-Lyon.
Titre d'un article, et le mot supporteurs est repris dans le texte qui suit.
Je suis peut-être en retard sur l'actualité, mais c'est la première fois que je rencontre ce « supporteur ».
Nous sommes habitués à l'agaçant anglicisme supporter (prononcé su-por-tère) en tant que substantif synonyme de partisan ou adepte mais, bien que to support soit souvent repris en français par le verbe supporter, qui est une malheureuse trouvaille, le fait est là.
Voici donc le dilemme : faut-il accepter, si étrange qu'il soit, ce substantif, supporteur ? J'aurais tendance à répondre oui, même si cela ne me plaît qu'à moitié, parce que c'est un pis aller qui contribue à bannir l'anglicisme. Faute de grives, on mange des merles.
Comment réagissez-vous ?
Titre d'un article, et le mot supporteurs est repris dans le texte qui suit.
Je suis peut-être en retard sur l'actualité, mais c'est la première fois que je rencontre ce « supporteur ».
Nous sommes habitués à l'agaçant anglicisme supporter (prononcé su-por-tère) en tant que substantif synonyme de partisan ou adepte mais, bien que to support soit souvent repris en français par le verbe supporter, qui est une malheureuse trouvaille, le fait est là.
Voici donc le dilemme : faut-il accepter, si étrange qu'il soit, ce substantif, supporteur ? J'aurais tendance à répondre oui, même si cela ne me plaît qu'à moitié, parce que c'est un pis aller qui contribue à bannir l'anglicisme. Faute de grives, on mange des merles.
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Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Je pense que supporteur est tout à fait supportable
et bien préférable à supporter, et en tout état de cause à souteneur, qui appartient à un autre contexte que le sport.
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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C'est aussi mon avis. Faute de grives, on mange des merles, vous l'avez dit, Jacques. Par ailleurs ce n'est pas exactement la première fois que j'entends ou lis supporteur, que j'accepte en pensant à un autre proverbe : Faire contre mauvaise fortune bon cœur. Nous sommes bien conscients, en effet, qu'à entériner le substantif on en fait autant du verbe dans son emploi incorrect.
- Jacques-André-Albert
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Ces emplois incorrects, véhiculés par les médias, dépassent le cadre des anglicismes. C'est ainsi que « tirer les marrons du feu » ou « dans tous ses états » sont souvent mal utilisés.
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Pour les marrons, je l'ai évoqué ici il y a quelque temps, et vous pouvez y ajouter tirer son épingle du jeu, qui me fait grincer des dents parce que les perroquets médiatiques y voient à tort le sens de tirer un beau profit. Je n'avais pas pensé à dans tous ses états ; auriez-vous un exemple ?Jacques-André-Albert a écrit :Ces emplois incorrects, véhiculés par les médias, dépassent le cadre des anglicismes. C'est ainsi que « tirer les marrons du feu » ou « dans tous ses états » sont souvent mal utilisés.
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- Jacques-André-Albert
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Le sens traditionnel est le suivantJacques a écrit :Je n'avais pas pensé à dans tous ses états ; auriez-vous un exemple ?
Or, on voit de plus en plus des titres de livres avec cette formule « le français dans tous ses états », telle ou telle chose dans tous ses états, avec la signification de sous tous ses aspects.Être, se mettre dans tous ses états. Être, se mettre dans un état d'agitation extrême; s'affoler. La mère, dans tous ses états, le menace [le gamin] de le fouetter (E. de Goncourt, Faustin,1882, p. 81).
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- Jacques
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Je comprends. Je ne voyais pas d'autre sens que celui qui est défini ici d'un affolement, d'une fébrilité. Maintenant que vous le dites, je constate en effet que la formule est reprise de manière incongrue avec le sens détourné et impropre de sous tous ses aspects, et précisément « le français dans tous ses états » est ce qui me vient immédiatement à l'esprit, c'est peut-être la première utilisation fautive, celle qui a engendré la série d'impropriétés.
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- Jacques-André-Albert
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- Jacques-André-Albert
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- Islwyn
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Il y a un très beau livre d'Henriette Walter, historienne de la langue française, qui s'intitule justement Le français dans tous ses états. Ce titre convient on ne peut plus à la description d'une langue qui est « dans un état d'agitation extrême » (sous réserve d'accepter préalablement cette personnification d'une chose inanimée).Jacques-André-Albert a écrit :Le sens traditionnel est le suivantÊtre, se mettre dans tous ses états. Être, se mettre dans un état d'agitation extrême; s'affoler.
Or, on voit de plus en plus des titres de livres avec cette formule « le français dans tous ses états », telle ou telle chose dans tous ses états, avec la signification de sous tous ses aspects.
Quantum mutatus ab illo