Brazilian dude a écrit :Votre langue, comme l'espagnol et l'italien, s'y prête facilement : il suffit je pense de mettre un A à la place d'un O.
Vous avez raison, mais l'espagnol y recoure en mineure mesure et l'italien encore moins. C'est dommage, je pense.
malaise ne se justifie pas par le raisonnement, et ne s'explique pas non plus par le « machisme ». Nous avons une sorte de sensibilité linguistique.
Je comprends. C'est le
Sprachgefühl.
Brazilian dude
Oui, ce terme allemand rend bien le sens de cette indéfinissable perception.
Prenez, par exemple, le mot computer inventé par les Américains, mais à partir du latin
computare. Nous qui parlons une langue latine, nous aurions pu l'accepter : on a essayé, au début, de le franciser en computeur, et ce fut un fiasco. Il sonnait mal aux oreilles gauloises. Pourquoi ? Nul ne saurait le dire. Finalement, nous sommes l'un des rares peuples à l'avoir rejeté (
nous englobe tous les francophones, et pas seulement les Français). Nous avons tout bonnement ressuscité en l'adaptant un très vieux mot français, ordinateur (fin du XVe s.) « celui qui met de l'ordre », qui désignait à l'origine le Christ, puis un dignitaire ecclésiastique.
Définition de Littré :
1
° Qui met l'ordre, qui arrange. Il pensait que la cause universelle, ordinatrice et première était bonne, DIDER. Opin. des anc. philos. (Pythagorisme).
En ce sens on dit aussi ordonnateur.
2° S. m. Celui qui confère un ordre de l'Église. Quel crime c'est.... de reconnaître pour Églises celles qui ne peuvent pas rapporter la suite de leurs pasteurs aux apôtres comme à leurs ordinateurs, BOSSUET 2e instr. sur les passages, dissert. sur Grotius, 21.
Remarquons que les Espagnols nous suivent avec
ordenador pour désigner cette machine.