Voler
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Voler
Je considère le verbe voler désignant l'action du voleur. Lorsque le voleur X a pris un objet, on dit, par exemple, qu'il a volé une bicyclette, et « une bicyclette » est le COD du verbe. Mettons que le propriétaire de la bicyclette est mon voisin : alors X a volé mon voisin, et « mon voisin » est pareillement le COD du verbe. Mais dans le premier exemple voler peut être remplacé par dérober, le voleur ayant emporté ladite bicyclette, tandis que dans le second dérober ne convient pas, mon voisin n'ayant pas été emmené par le voleur. Et l'on constate que voler ne peut évidemment pas s'employer en une seule proposition avec les deux COD : ou X a volé une bicyclette à mon voisin ou il a volé mon voisin d'une bicyclette. Si le COD est un nom de chose, on éprouve le besoin de savoir à qui la chose a été volée et si c'est un nom de personne, on se demande ce qui a été volé, mais il n'y a aucune obligation grammaticale à ce que ces renseignements soient fournis.
Qui connaît d'autres verbes se comportant ainsi ?
Qui connaît d'autres verbes se comportant ainsi ?
Dernière modification par André (G., R.) le jeu. 11 mai 2017, 18:54, modifié 1 fois.
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« Hériter » est effectivement différent de « voler ». Mais, de fait, j'ai entendu plus d'une fois « hériter d'une maison » : un coup d'œil dans le Larousse m'amène à constater que cette construction est considérée comme aussi correcte que celle sans la préposition.
J'ai l'impression qu'il existe au moins un autre verbe se comportant comme « voler », mais il m'échappe.
J'ai l'impression qu'il existe au moins un autre verbe se comportant comme « voler », mais il m'échappe.
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- Jacques-André-Albert
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On peut, en utilisant une forme littéraire, persuader à quelqu'un quelque chose ou persuader à quelqu'un que... mais pas persuader à quelqu'un de...
voyez ce qu'en dit le TLFI :
voyez ce qu'en dit le TLFI :
Vx ou littér. Qqn persuade à qqn qqc./que + ind. ou subj.Olivier lui persuada facilement qu'il devoit rester auprès de la duchesse (Genlis, Chev. Cygne, t.3, 1795, p.355).Il ne suffit pas qu'une chose soit dite, il faut qu'elle soit publiée, prouvée, persuadée à tous, universellement reconnue (Senancour, Obermann, t.2, 1840, p.171):
2. Je ne sais quelle amie intrigante était parvenue à persuader à cette âme naïve et si timide qu'il était de son devoir de partir pour Saint-Cloud, et d'aller se jeter aux genoux du roi Charles X. Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p.505.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Islwyn
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Vous m'étonnez. La construction indirecte persuader à qn de faire qch m'est tout à fait familière. Je regarde mon PR et je vois, en fin d'entrée, l'exemple suivant :
« Mod. Persuader à qqn de (et inf.) « Aucun argument ne pouvait lui persuader de manquer à cet engagement » (R. Rolland). »
« Mod. Persuader à qqn de (et inf.) « Aucun argument ne pouvait lui persuader de manquer à cet engagement » (R. Rolland). »
Quantum mutatus ab illo
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Persuader à m'était inconnu. Manifestement les spécialistes (Point 2) le considèrent comme désuet. Le Robert DHLF explique : ... Mais persuader qqch à qqn (v. 1460) a quasiment disparu, tant avec le sens de «faire admettre par la persuasion» que pour «amener qqn à croire, à faire».
- Islwyn
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Mais c'est extraordinaire ! D'une part, le PR indique « Mod. », votre lien « vieilli ou littéraire », et je viens de voir dans mon Lexis « Persuader qn (ou, plus rarement, à qn) de faire qch ».
Ces différences d'appréciation me laissent perplexe.
Mais j'ajoute que la tournure persuader qn de faire qch me semble plus élégante et concise.
Ces différences d'appréciation me laissent perplexe.
Mais j'ajoute que la tournure persuader qn de faire qch me semble plus élégante et concise.
Quantum mutatus ab illo
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- Perkele
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Ne serait-ce pas "prêcher" que vous cherchez, André ?
On prêche la bonne parole, une doctrine, une croisade... mais on prêche aussi un convaincu (locution qui nous est resté familière) ou la foule, ou les infidèles (tournure correcte bien que vieillie).
On prêche la bonne parole, une doctrine, une croisade... mais on prêche aussi un convaincu (locution qui nous est resté familière) ou la foule, ou les infidèles (tournure correcte bien que vieillie).
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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- Islwyn
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Ayant reçu une éducation surtout littéraire, et d'ailleurs m'étant depuis spécialisé en littérature, j'en déduis que la tournure en question ne m'est connue (mais bien connue) que sous une forme écrite.André (G., R.) a écrit :Il y a, en effet, de quoi être perplexe. Avez-vous rencontré persuader à seulement dans la littérature ou l'avez-vous aussi entendu dans la bouche de contemporains ?
Quantum mutatus ab illo
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