Comment devient-on incollable en orthographe?

[Bozar]

Bonjour à tous,

Je serai professeur de français à la rentrée prochaine et j'aimerais profiter des vacances d'été qui arrivent pour travailler mon orthographe et ainsi tenter de devenir incollable.

Je serais prêt à y travailler tous les jours, mais je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Auriez-vous des conseils?

J'ai fait quelques dictées récemment, mais même si je ne fais pas beaucoup de fautes, il reste que je ne suis presque jamais sûr de moi...

Je vous remercie de votre aide!
Bien à vous.

[Dictho]

Être incollable en orthographe est un mythe. On peut être infaillible pour restituer les formes indiquées par tel ou tel dictionnaire mais ce n'est qu'une facette de l'orthographe qui est en évolution constante, l'Académie française se définissant d'ailleurs comme observatrice.
Il importe d'abord de clarifier l'enseignement. Transmettre des savoirs, des règles, peut se révéler néfaste s'il n'y a pas eu une réflexion préalable tant de la part de l'enseignant que de l'apprenant.
Je vous propose ma réflexion sur cet enseignement : https://sites.google.com/site/reglesdorthographe/ et le Dictho qui vous donnera un aperçu de la variété des formes lexicales.

[André (G., R.)]

Comme vous, Dictho, je trouve que l'infaillibilité en orthographe relève de l'utopie : il me semble que la bonne attitude en la matière consiste non pas à vouloir tout emmagasiner dans son cerveau, mais à avoir le souci, quand on écrit, de vérifier tout ce dont on n'est pas strictement certain.
Bozar, j'ai été enseignant pendant quarante ans et je puis vous assurer que les élèves comprennent parfaitement qu'un professeur ne sache pas tout : admettre en leur présence qu'on doit vérifier tel ou tel point ne nuit jamais, si l'on n'essaie pas de tricher ou de biaiser. Toutefois dans sa spécialité l'enseignant doit être sûr de lui la plupart du temps. Votre message ne me cause aucune inquiétude quant à votre orthographe, mais les rubriques Grammaire, conjugaison et syntaxe et Vocabulaire, sens des mots et orthographe du présent forum peuvent vous aider un peu.

[Bozar]

Bonjour,

Je comprends vos remarques.
D'ailleurs, ce n'est pas par hasard que je disais vouloir « tenter de devenir incollable ». Je vois également les choses en termes de recherche et de perfectionnement.

Je vais maintenant regarder de plus près les documents dont vous me conseillez la lecture. Merci.

[Madame de Sévigné]

Orthographe, accords, syntaxe, concordance des temps.........

Notre langue est riche de ses difficultés, qui sont autant de nuances.
Personne ne peut se targuer d'être infaillible, et ce n'est pas vraiment le but.
Mais être toujours vigilant pour employer le bon terme et la bonne orthographe, être compréhensible, c'est une espèce de rigueur envers soi, pour son entourage et pour la défense de "notre belle langue".

[Yeva Agetuya]

Bonsoir.

La manière la plus efficace d'apprendre l'orthographe est de lire.

Votre cerveau photographie la forme des mots et c'est emballé.

[Perkele]

tenter de devenir incollable.

Est-ce bien nécessaire ?

[Perkele]

Bonsoir.

La manière la plus efficace d'apprendre l'orthographe est de lire.

Votre cerveau photographie la forme des mots et c'est emballé.

Ça ne marche pas à tous les coups (ou du moins chez toutes les personnes).

[Klausinski]

Bonsoir.

La manière la plus efficace d'apprendre l'orthographe est de lire.

Votre cerveau photographie la forme des mots et c'est emballé.

Ça ne marche pas à tous les coups (ou du moins chez toutes les personnes).

Oui, quand on me dit qu'il faut lire beaucoup pour ne plus faire de fautes d'orthographes, je repense au récit de Sartre dans son autobiographie.
Le jeune Sartre passe littéralement ses journées à lire. Son grand-père décide de l'inscrire au lycée Montaigne :

« Un matin, il m'emmena chez le proviseur et lui vanta mes mérites : je n'avais que le défaut d'être trop avancé pour mon âge. Le proviseur donna les mains à tout : on me fit entrer en huitième et je pus croire que j'allais fréquenter les enfants de mon âge. Mais non : après la première dictée, mon grand ­père fut convoqué en hâte par l'administration ; il revint enragé, tira de sa serviette un méchant papier couvert de gribouillis, de taches et le jeta sur la table c'était la copie que j'avais remise. On avait attiré son attention sur l'orthographe - « le lapen çovache ême le ten », - et tenté de lui faire comprendre que ma place était en dixième préparatoire. Devant « la­pen çovache » ma mère prit le fou rire ; mon grand­-père l'arrêta d'un regard terrible. »

[Yeva Agetuya]

Je n'arrive pas à croire Sartre.

Un cancre aurait écrit : Le lapin sovaje eme le tin.

Cela me fait penser à cette inscription dans La guerre des boutons : Tou lé Velran son dé paignes cu !

Ca, c'est crédible. Et si l'auteur a composé des fautes crédibles, c'est parce qu'il était instituteur.

[André (G., R.)]

« Le lapen çovache ême le ten » me paraît également un peu fort.
Je suis persuadé à la fois que statistiquement on pourrait montrer un meilleur niveau orthographique chez les (jeunes) grands lecteurs et que, comme vous le dites, Perkele, « ça ne marche pas à tous les coups ».

[Perkele]

J'ai toujours été bonne en grammaire, mais l'orthographe d'usage ne se fixe pas. Je vérifie trop souvent à mon goût les doubles consonnes. Et pourtant, vous pourriez entendre pester les déménageurs quand ils transportent mes casses de livres ! :D

[Claude]

Vous me rappelez une petite histoire :
Un acheteur sortant d'une librairie avec deux ouvrages sous le bras en profite pour se peser sur une balance publique. Étonné, il se dit : « Tiens ! J'ai pris deux livres. »

[Perkele]

Petit Gaulois farceur !

[Claude]

Et toujours aussi agité.