Que nenni ! J'entends en ce moment une publicité pour du thé verglacé (qui n'est autre que du thé vert glacé) qui m'agace copieusement.Jacques-André-Albert a écrit :Autre groupe qui assaisonne à sa guise les intonations de la phrase française : les annonceurs publicitaires. Je viens d'entendre à la radio « total dû : six mille euros » avec un appui sur tal et si, ce qui fait que le dû, qui aurait dû porter l'accent et être suivi d'une légère pause, est ramené phonétiquement à l'article contracté « du ». Ces déplacements d'accent son monnaie courante et m'agacent passablement. Suis-je le seul ?
Diction des journalistes
- Perkele
- Messages : 9740
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4477
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Flaubert, dans une lettre à George Sand datée du 10 août 1868***, écrit :Jacques-André-Albert a écrit :Autre groupe qui assaisonne à sa guise les intonations de la phrase française : les annonceurs publicitaires. Je viens d'entendre à la radio « total dû : six mille euros » avec un appui sur tal et si, ce qui fait que le dû, qui aurait dû porter l'accent et être suivi d'une légère pause, est ramené phonétiquement à l'article contracté « du ». Ces déplacements d'accent son monnaie courante et m'agacent passablement. Suis-je le seul ?
Il semble que le déplacement d'accent se pratiquait déjà !Mais oui, chère Maître, j'étais à Paris par cette chaleur trop Picale (comme dit M. Amat, le gouverneur du château de Versailles).
***J'ai suivi l'édition de la correspondance de Flaubert chez Folio Classique, mais on en trouve une version à peine différente sur cete page :
http://flaubert.univ-rouen.fr/correspon ... s/68b.html
- Astragal
- Messages : 482
- Inscription : dim. 03 avr. 2016, 0:55
- Localisation : Près d’un champ de Marguerite
Il m'arrive aussi — très rarement — d'accentuer plus que la normale certains mots pour les mettre en valeur, pour créer une sorte d'emphase (je ne sais pas si ce terme convient).
Je ne suis donc pas étonné que ce genre d'entorse à la langue se rencontre dans le milieu publicitaire, pour donner plus d'intensité à des mots choisis.
Pour dû et du, je les prononce de la même façon, mais je fais bien une légère pause après dû.
Et pour ne plus être agacé par les publicités, suivez mon exemple : ne les regardez pas !
Je ne suis donc pas étonné que ce genre d'entorse à la langue se rencontre dans le milieu publicitaire, pour donner plus d'intensité à des mots choisis.
Pour dû et du, je les prononce de la même façon, mais je fais bien une légère pause après dû.
Et pour ne plus être agacé par les publicités, suivez mon exemple : ne les regardez pas !
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Cette sorte d'accent d'insistance ne me semble pas critiquable. Les exemples fournis par Perkele et JAA, comme le thé vert glacé devenant le thé verglacé, sont un peu différents.Astragal a écrit :Il m'arrive aussi — très rarement — d'accentuer plus que la normale certains mots pour les mettre en valeur, pour créer une sorte d'emphase (je ne sais pas si ce terme convient).
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4477
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Déplacement d'accent, ou o fermé à la place d'un o ouvert ? Je pencherais pour la deuxième solution, d'autant plus que ce monsieur Amat portait un nom aveyronnais, ce qui laisse supposer une prononciation « traupicale ».Leclerc92 a écrit :Flaubert, dans une lettre à George Sand datée du 10 août 1868***, écrit :Il semble que le déplacement d'accent se pratiquait déjà !Mais oui, chère Maître, j'étais à Paris par cette chaleur trop Picale (comme dit M. Amat, le gouverneur du château de Versailles).
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)