Les pléonasmes
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Le sujet du verbe conjugué, « elle », remplace « la coiffe bigoudène » d'une phrase précédente : une des difficultés tient donc au léger désarroi que provoque chez le lecteur « à sa coiffe brodée ». L'apposition (fruit d'une émulation entre jeunes filles) au pronom (elle) n'a rien de saugrenu en soi, mais on est peut-être un peu plus gêné par sa distance avec ce pronom qu'on le serait en présence du nom qu'il remplace.
Je propose des modifications importantes :
Cette coiffe brodée, basse au début du XIXe siècle, fait l'objet d'une compétition entre jeunes filles : chacune la rehausse un peu et elle atteint 38 cm à la fin du XXe.
Je propose des modifications importantes :
Cette coiffe brodée, basse au début du XIXe siècle, fait l'objet d'une compétition entre jeunes filles : chacune la rehausse un peu et elle atteint 38 cm à la fin du XXe.
Tiens, pourquoi rehausse au lieu de hausse ? N'est-ce pas le même cas que rajouter par rapport à ajouter ?André (G., R.) a écrit :chacune la rehausse un peu
(Je ne dis rien sur votre verbe remplacer au lieu de emplacer, car ce dernier a disparu au moyen-âge ! )
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
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Décidément, ces coiffes bigoudènes me font tourner la tête et perdre le fil
.
Vous sembliez dire plus haut que dans la phrase
Dans votre nouvelle proposition, le cas me paraît semblable :
![[confus] :?](./images/smilies/icon_confused.gif)
Vous sembliez dire plus haut que dans la phrase
il y avait un surpléonasme. "De plus" était inutile (bien d'accord sur ce point) et vous ajoutiez :une émulation entre jeunes filles, chacune rajoutant un centimètre de plus à sa coiffe brodée.
Vous sembliez donc préférer "ajouter" à "rajouter".« Rajouter » signifiant « ajouter à nouveau », ne pensez-vous pas que suffirait « chacune ajoutant un centimètre à sa coiffe » ?
Dans votre nouvelle proposition, le cas me paraît semblable :
Je ne vois pas pourquoi vous faites une différence.l'objet d'une compétition entre jeunes filles : chacune la rehausse un peu et elle atteint 38 cm à la fin du XXe.
Dernière modification par Leclerc92 le dim. 08 janv. 2017, 20:56, modifié 1 fois.
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Comment ne pas être d'accord à propos du sur-pléonasme si l'on admet que rajouter signifie ajouter à nouveau ? Je n'ai pas semblé le dire, je l'ai affirmé haut et fort ! (Dans le Larousse je vois à l'entrée RAJOUTER : Ajouter de nouveau...)
Mais vous souhaitez peut-être me faire dire que beaucoup emploient rajouter en ne faisant pas la différence avec ajouter et que le sur-pléonasme disparaît alors : il faudrait être de bien mauvaise foi pour ne pas le voir.
Toutefois je crois devoir y revenir : si sur un site comme FNBL nous ne rappelons pas quelques vérités historiques, si nous ne regardons pas (avec gourmandise !) derrière les mots, ne serons-nous pas de moindre utilité ? Si nous nous contentons de constater des usages, sans esprit critique, la portée de nos échanges ne sera-t-elle pas bien faible ? À l'inverse, si nous contribuons un tant soit peu à ralentir, voire arrêter certains processus, comme l'affaiblissement du sens du préfixe re-, qui s'en plaindra ?
Malheureusement j'en viens aussi à perdre la tête, en particulier à lire votre phrase « Vous sembliez donc préférer "rajouter" à "ajouter" ». Ne vouliez-vous pas dire l'inverse ?
« Ajouter » et « rehausser » ne sont pas entièrement comparables lorsqu'ils concernent la coiffe bigoudène. On peut parfaitement dire (on doit même dire, je crois) que chaque jeune fille concernée (sauf la première, on l'a signalé) rehaussait ladite coiffe en y ajoutant quelques millimètres. « Rehausser » est apparenté à « haut », cela concerne la coiffe, « ajouter » concerne chaque jeune brodeuse. L'ajout qu'opérait chacune contribuait bien au rehaussement du couvre-chef (à considérer collectivement, bien sûr). Un seul ajout par brodeuse, de nombreux rehaussements de la coiffe.
Mais vous souhaitez peut-être me faire dire que beaucoup emploient rajouter en ne faisant pas la différence avec ajouter et que le sur-pléonasme disparaît alors : il faudrait être de bien mauvaise foi pour ne pas le voir.
Toutefois je crois devoir y revenir : si sur un site comme FNBL nous ne rappelons pas quelques vérités historiques, si nous ne regardons pas (avec gourmandise !) derrière les mots, ne serons-nous pas de moindre utilité ? Si nous nous contentons de constater des usages, sans esprit critique, la portée de nos échanges ne sera-t-elle pas bien faible ? À l'inverse, si nous contribuons un tant soit peu à ralentir, voire arrêter certains processus, comme l'affaiblissement du sens du préfixe re-, qui s'en plaindra ?
Malheureusement j'en viens aussi à perdre la tête, en particulier à lire votre phrase « Vous sembliez donc préférer "rajouter" à "ajouter" ». Ne vouliez-vous pas dire l'inverse ?
« Ajouter » et « rehausser » ne sont pas entièrement comparables lorsqu'ils concernent la coiffe bigoudène. On peut parfaitement dire (on doit même dire, je crois) que chaque jeune fille concernée (sauf la première, on l'a signalé) rehaussait ladite coiffe en y ajoutant quelques millimètres. « Rehausser » est apparenté à « haut », cela concerne la coiffe, « ajouter » concerne chaque jeune brodeuse. L'ajout qu'opérait chacune contribuait bien au rehaussement du couvre-chef (à considérer collectivement, bien sûr). Un seul ajout par brodeuse, de nombreux rehaussements de la coiffe.
Quand je vous dis que je m'emmêle... ! Je vous remercie et corrige.André (G., R.) a écrit : Malheureusement j'en viens aussi à perdre la tête, en particulier à lire votre phrase « Vous sembliez donc préférer "rajouter" à "ajouter" ». Ne vouliez-vous pas dire l'inverse ?
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Voici quelques verbes que l'on fait trop facilement précéder, à mon sens, de r(e)- :
emplir, ajouter, entrer, allonger, lier, grouper, doubler, chauffer, couvrir, lâcher, enfermer...
Qui n'a jamais prononcé des phrases du genre « Il faut que je remplisse ma gourde » (alors que le récipient n'avait pas servi depuis des mois) ? « Ça ne va jamais rentrer dans ma valise » ? « Le chat se réchauffe au soleil » ? « On a recouvert les blessés de ce qui nous tombait sous la main » ? « Il ne relâchera pas sa proie » ?... Ces sortes de formulations m'échappent en tout cas souvent !
Bien entendu les verbes remplir, rajouter, rentrer, rallonger, relier, regrouper, redoubler, réchauffer, recouvrir, relâcher, renfermer... ont de nombreuses utilisations parfaitement justifiées.
emplir, ajouter, entrer, allonger, lier, grouper, doubler, chauffer, couvrir, lâcher, enfermer...
Qui n'a jamais prononcé des phrases du genre « Il faut que je remplisse ma gourde » (alors que le récipient n'avait pas servi depuis des mois) ? « Ça ne va jamais rentrer dans ma valise » ? « Le chat se réchauffe au soleil » ? « On a recouvert les blessés de ce qui nous tombait sous la main » ? « Il ne relâchera pas sa proie » ?... Ces sortes de formulations m'échappent en tout cas souvent !
Bien entendu les verbes remplir, rajouter, rentrer, rallonger, relier, regrouper, redoubler, réchauffer, recouvrir, relâcher, renfermer... ont de nombreuses utilisations parfaitement justifiées.
- Perkele
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Je me permettrais peut-être deux remarques pour le prisonnier qu'on relâche toujours quand on le libère ; le lâcher supposerait qu'on l'a tenu simplement avec la main, et pour le fait de se réchauffer au soleil car ce n'est jamais la première fois qu'on se chauffe.
Cela sans grande conviction.
Je vous suis néanmoins pour dire qu'on emplit un récipient lorsqu'on ne le remplit pas jusqu'au goulot.
Cela sans grande conviction.
Je vous suis néanmoins pour dire qu'on emplit un récipient lorsqu'on ne le remplit pas jusqu'au goulot.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Non ! Mais « réchaud » est un nom, tandis que « chauffer » est un verbe : rien n'empêche, à mon sens, de chauffer un plat sur un réchaud !jarnicoton a écrit :Peut-on employer un réchaud pour cuire ce qui était cru ? Il ne le semble pas...
Bien que l'erreur soit un peu différente, il faudrait peut-être ajouter (et non : rajouter) à la liste des verbes commençant abusivement par r(e)- ou ré- celui qui, si souvent, remplace (et non, vous l'avez dit, Leclerc92 : emplace !) très anormalement « obtenir », « gagner », « prendre », « toucher », « s'emparer de », « se saisir de », « aller chercher »... Tout le monde sait à quoi je pense !
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Récupérer !André (G., R.) a écrit : celui qui, si souvent, remplace très anormalement « obtenir », « gagner », « prendre », « toucher », « s'emparer de », « se saisir de », « aller chercher »... Tout le monde sait à quoi je pense !
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