Enfant je connaissais davantage le crêpe que la crêpe. J'ai porté deux fois le premier, si je me rappelle bien, tandis que je n'ai pas mangé la seconde avant l'âge de dix-huit ans. Le crêpe noir ne se trouve plus guère que sur les drapeaux, tandis que la crêpe s'est répandue. Elle a supplanté le beignet (aux pommes) dans ma région d'origine, et même en Allemagne on voit aujourd'hui des baraques à crêpes dans les zones piétonnes. Pour les crêpes de sarrasin, les Bretons disent plus volontiers « galette ». D'où une ambiguïté : séjournant tout récemment au Conquet (Finistère), j'ai vu une proche éprouver le besoin, après avoir employé le mot, de préciser qu'elle avait le gâteau sec et épais à l'esprit. La Bretagne est productrice de l'une et de l'autre !Leclerc92 a écrit :Voilà deux fois de suite, à quelques minutes d'intervalle, que le journaliste de C News qui commente les hommages qui seront rendus à Simone Veil, précise que les drapeaux sont revêtus d'une crêpe noire. Une crêpe au sarrasin, je suppose !
Bizarrement, la faute n'est pas si rare que ça, même sur la Toile :
https://fr.doublet.com/crepe-noire-deuil
Et cela ne date pas d'hier comme l'illustre ce vieux dictionnaire militaire.
Mais, ainsi que le montrent vos liens, je me demande si jadis je n'ai pas parfois entendu le féminin pour le signe de deuil, en particulier dans la bouche de l'une de mes grands-mères.