Pauvre Jojo !
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Pauvre Jojo !
Eh oui, la famille de cet homme décédé en 2008 veut nous informer qu'elle ne l'oublie pas. Mais elle écrit : cela fait 10 ans que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent, sans que nous ne pensions à toi.
Sauf erreur de ma part, « ne » après « sans que » ne peut être qu'explétif. Il aurait peut-être fallu formuler ainsi : aucun jour, aucun mois, aucune année ne passent, sans que nous (ne) pensions à toi.
Et cette phrase comporte une autre maladresse, selon moi, à propos de laquelle, toutefois, j'accepte que l'on dise que j'ergote. Je préférerais : aucune année, aucun mois, aucun jour ne passent... Après qu'on a dit « aucun jour », la mention des mois et des années me paraît inutile, presque pléonastique.
Sauf erreur de ma part, « ne » après « sans que » ne peut être qu'explétif. Il aurait peut-être fallu formuler ainsi : aucun jour, aucun mois, aucune année ne passent, sans que nous (ne) pensions à toi.
Et cette phrase comporte une autre maladresse, selon moi, à propos de laquelle, toutefois, j'accepte que l'on dise que j'ergote. Je préférerais : aucune année, aucun mois, aucun jour ne passent... Après qu'on a dit « aucun jour », la mention des mois et des années me paraît inutile, presque pléonastique.
- Yeva Agetuya
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Re: Pauvre Jojo !
Je préférerais "nul jour".André (G., R.) a écrit : Je préférerais : aucune année, aucun mois, aucun jour ne passent... Après qu'on a dit « aucun jour », la mention des mois et des années me paraît inutile, presque pléonastique.
Je trouve que "aucun" a besoin d'un antécédent : J'en ai invité cinq. Aucun n'est venu.
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- Monsieur Pogo
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- Monsieur Pogo
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Version réviséeAndré (G., R.) a écrit :Eh oui, la famille de cet homme décédé en 2008 veut nous informer qu'elle ne l'oublie pas. Mais elle écrit : cela fait 10 ans que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent, sans que nous ne pensions à toi.
Sauf erreur de ma part, « ne » après « sans que » ne peut être qu'explétif. Il aurait peut-être fallu formuler ainsi : aucun jour, aucun mois, aucune année ne passent, sans que nous (ne) pensions à toi.
Et cette phrase comporte une autre maladresse, selon moi, à propos de laquelle, toutefois, j'accepte que l'on dise que j'ergote. Je préférerais : aucune année, aucun mois, aucun jour ne passent... Après qu'on a dit « aucun jour », la mention des mois et des années me paraît inutile, presque pléonastique.
J'ai supprimé la dernière virgule, elle était de trop :
(Depuis) que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent sans que nous ne pensions à toi.
La locution conjonctive
… sans que…
Sans l'adverbe de négation «ne» : J'ai pensé, sans que je pense à toi = Je n'ai pas pensé à toi →
→ (Le temps a passé), sans que nous pensions à toi. = On ne pense pas à toi ;
… sans que… ne …
… sans que nous ne pensions à toi → nous pensons à toi
Grammaire
La locution conjonctive sans que (Le Bon usage) :
Selon l'«usage classique ordinaire», après sans que on ne met pas ne ;
Mais, dans l'«usage moderne», en dépit des puristes sans que est couramment suivie de ne .
__
(HAMON, Albert, -Analyse grammaticale et logique-, éd. Hachette, 1999, 219 p.) :
A) Sans que (concessif) signifie : «bien que … ne … pas» ;
B) Sans que (consécutif) signifie : «de telle façon que … ne … pas» ;
→ A) Depuis que tu nous as quittés, le temps passe bien que nous ne pensons pas à toi. (!)
→ B) Depuis que tu nous as quittés, le temps passe de telle façon que nous ne pensons pas à toi. (!!)
______________________________
Pour ma part, je m'en tient à l'usage suivant :
L'adverbe de négation «ne» s'emploie seul après certaines locutions conjonctives de temps, quand le verbe est à un temps composé (depuis que…, il y a … que, voici… que, voilà… que)
(Depuis) que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent sans que nous ne pensions à toi.
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Stylistique
Pléonastique, mais non pas vicieuse !
… les jours, les mois, les années … = … chaque instant ; chaque seconde …
Ce n'est pas un pléonasme vicieux, bien au contraire c'est un procédé littéraire d'insistance qui procède d'une mise en relief pour donner plus de force à l'énoncé, dont le tour «les jours, les mois, les années» apparaît plus vif que votre lourde construction répétitive d'épithètes …
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Dernière modification par Monsieur Pogo le mer. 28 févr. 2018, 19:48, modifié 1 fois.
La liberté de se soumettre est une perversion
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Bizarre : j'avais rédigé l'autre jour un petit texte, que je ne retrouve pas sur ce fil, pour vous dire que le verbe cesser me paraissait parfaitement convenir et bien corriger « sans que nous ne pensions à toi ». Votre subordonnée introduite par « sans que » pourrait évidemment comporter l'explétif « ne » de la même manière que l'originale.Leclerc92 a écrit :Sans bousculer l'«économie» originale de la phrase, on peut dire :
cela fait 10 ans que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent, sans que nous cessions de penser à toi.
Je revenais aussi sur la nature presque pléonastique, selon moi, de les mois, les années dans cela fait 10 ans que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent..., eu égard aussi au fait que la phrase commence par « cela fait dix ans ».
En tout cas, si aucun jour ne passe sans qu'on pense au disparu, aucune année ne peut non plus passer sans qu'on pense à lui, puisqu'une année est composée de jours ! À l'inverse, « aucune année, aucun mois, aucun jour » représente une gradation intéressante. Un recours à l'adverbe voire illustre cela :
• correct : aucune année, voire aucun mois, voire aucun jour ne passent...
• contestable : aucun jour, voire aucun mois, voire aucune année ne passent...
Normal que vous ne le retrouviez pas sur ce fil parce que vous l'avez mis sur ... un autre fil :André (G., R.) a écrit :Bizarre : j'avais rédigé l'autre jour un petit texte, que je ne retrouve pas sur ce fil, pour vous dire que le verbe cesser me paraissait parfaitement convenir et bien corriger « sans que nous ne pensions à toi ».
http://www.achyra.org/francais/viewtopi ... ght=#96787
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
- Monsieur Pogo
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L'élégance du registre littéraire convient à la prose que l'on adresse à défunt.André (G., R.) a écrit :Bizarre : j'avais rédigé l'autre jour un petit texte, que je ne retrouve pas sur ce fil, pour vous dire que le verbe cesser me paraissait parfaitement convenir et bien corriger « sans que nous ne pensions à toi ». Votre subordonnée introduite par « sans que » pourrait évidemment comporter l'explétif « ne » de la même manière que l'originale.Leclerc92 a écrit :Sans bousculer l'«économie» originale de la phrase, on peut dire :
cela fait 10 ans que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent, sans que nous cessions de penser à toi.
Je revenais aussi sur la nature presque pléonastique, selon moi, de les mois, les années dans cela fait 10 ans que tu nous as quittés, les jours, les mois, les années passent..., eu égard aussi au fait que la phrase commence par « cela fait dix ans ».
En tout cas, si aucun jour ne passe sans qu'on pense au disparu, aucune année ne peut non plus passer sans qu'on pense à lui, puisqu'une année est composée de jours ! À l'inverse, « aucune année, aucun mois, aucun jour » représente une gradation intéressante. Un recours à l'adverbe voire illustre cela :
• correct : aucune année, voire aucun mois, voire aucun jour ne passent...
• contestable : aucun jour, voire aucun mois, voire aucune année ne passent...
Mais aux lecteurs qui en sont insensibles, le style lapidaire ne déplairait pas :
- Nous pensons à toi depuis que tu es mort il y a dix ans. -
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