Dans votre message de 8 heures 50, on voit à la fin de la première ligne [/ u r l q u o t e], où [/ u r l pourrait expliquer votre désagrément. Je le supprime :
Quel rapport entre faire une "mauvaise" liaison à "il est hué" et ne pas faire une liaison à "deux euros" qui, logiquement, devrait être réalisée ?
Il est même probable que le résultat de la mauvaise liaison à "il est hué" soit une simple hypercorrection : c'est tellement bien vu et classe et tout et tout de faire des liaisons, qu'on en met là où il n'y en a pas. Classique ! [sourire]
Ne pas faire la liaison avec "euros", c'est, pour moi, totalement différent. La non liaison, j'ai du mal à l'expliquer et pourtant, j'en suis un fervent pratiquant figurez-vous. Critiquer la non liaison pour critiquer ne me satisfait pas. Me dire "il faut dire ci, il ne faut pas dire ça", non plus (c'est ce que fait l'Académie. Pas plus que de me dire "si on fait la liaison avec "ans", on l'a fait avec "euros".
Je suis, pour ma part, totalement conscient que la liaison doit être faite (avec "cent" c'est plus discutable, elle n'est réalisée qu'avec des mots très fréquents comme "ans" et comme "euros" mais du coup moins systématiquement), et je la fais avec "un" mais pas systématiquement avec 2, 3, 10 (mais assez régulièrement tout de même), et je ne la fait jamais avec 20 et 100.
C'est surtout cette variation dans l'usage qui m'intéresse. Et aussi, pourquoi cette absence de liaison se produit avec "euro" et jamais avec "ans" ? Même si répondre au "pourquoi ?" me semble compliqué, on peut imaginer que ça a un lien avec l'introduction récente du mot dans le lexique français.
Je ne sais pas si les absences de liaison dans « de plus en plus » et dans « deux euros » sont comparables. Depuis longtemps, bien avant l'introduction de l'euro, le s de quatre-vingts, dans « quatre-vingts autos » par exemple, faisait fréquemment l'objet d'une élision orale. Beaucoup de gens avaient l'impression de ne rien comprendre aux liaisons après les nombres et préféraient y renoncer presque totalement : quand l'euro est arrivé, il m'a semblé qu'on s'empressait de lui appliquer cet usage, en oubliant qu'on prononçait parfaitement « quatre-vingts ans ».