Diverses questions de grammaire, conjugaison, orthographe ou syntaxe

[Leclerc92]

Oui, moi aussi.
Mais bien sûr, il y a des cas où ça coince : c'est quelqu'un d'enceint/enceinte ?

[Hippocampe]

Eh bien il fallait le trouver, le contre-exemple, bravo Leclerc.

[dudule]

Hum... l'adjectif étant ici épithète et quelqu'un étant un pronom grammaticalement neutre/masculin... la réponse tombe toute seule.

Si on admet : "quelqu'un d'enceinte", il faut admettre : "quelqu'un de belle". C'est là où ça va coincer, à mon sens

[Hippocampe]

C'est très juste.

Autre question :
Dans "Maigret voit rouge" quelle est la nature de "rouge" ? Pour moi c'est un adverbe.

[Perkele]

Sincèrement, aurait-on des occasion de dire "quelqu'un d'enceinte" ?

[Leclerc92]

Bien sûr qu'on ne le dirait pas, pas plus que "quelqu'un de belle". Dans ces cas où la langue "coince", on tourne autrement.

[JLuc]

(questions futiles)

Je cherche ce que j'ai pu aimer lire.

Et me revient en mémoire ce dont j'avais horreur durant mes années de collégiens, les tragédies classiques comme Horace.
Un extrait que tout le monde connait surtout sur ce forum :
Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !

Leclerc évoquait la césure d'un alexandrin.
Pour le 1er vers, il faudrait dire "Romeu"?
Pour le 2e, "Rom'"?
Pour le 3e, "RomEU qui t’a vu naîtr'" ou "Rom' qui t’a vu naîtrEU"?
Pour le 4e, "parce qu’ellEU t’honore" ou "parce qu’ell' t’honorEU"?

Autre question :
Cette œuvre littéraire est une pièce de théâtre.
Lorsqu'on a le livre en main et qu'on découvre l'histoire d'un conflit familial, peut-on dire que c'est un roman?
Et, tout étant en vers, peut-on parler de poésie?

[Uranie]

Non. Un alexandrin est formé de 12 pieds, la césure étant après le 6e. Rien à voir avec la virgule.
Rome
Romàqui...
naîtret
Romenfin

Les e à la fin sont muets.

On donne souvent ces 4 vers comme exemple d'anaphore.

Non, ce n'est pas un roman. On parle d'intrigue (dramatique). Non, ce n'est pas de la poésie, mais une tragédie en alexandrins.

[JLuc]

...

... la césure étant après le 6e : je l'ai bien compris comme ça
Les e à la fin sont muets : OK

Rome : OK sinon pas d'alexandrin
Romàqui… : OK mais intérêt de la virgule si on fait la liaison
naîtret : idem. Et là encore Rome sinon...
Romenfin : oui mais il faut dire "qu'ellEU t’honor'"

On donne souvent ces 4 vers comme exemple d'anaphore : merci Uranie.
J'ai vraiment tout à apprendre comme monsieur Jourdain

[Leclerc92]

Romàqui… : OK mais intérêt de la virgule si on fait la liaison
naîtret : idem. Et là encore Rome sinon...

Oui, la question de la virgule mérite d'être posée, et, pour ma part, si je disais ces vers, je ferai un mini-pause et prononcerais
Rom -- à qui
Naîtr -- et
mais il faut reconnaître que la prononciation de "naîtr" en une seule syllabe, avec le e muet, est plus difficile qu'en deux syllabes avec la liaison.

Romenfin : oui mais il faut dire "qu'ellEU t’honor'"

Oui, tout à fait, si ce n'est que la prononciation du "e" n'est quand même pas EU mais un "e" assez léger, et qui doit être dite d'une manière très coulante pour faire "sonner" l'alexandrin.

[dudule]

Oui. Les virgules ont leur importance : ce sont elles qui "imposent" les coupes de prononciation.
Qu'importe que la que la césure tombe à l'hémistiche ou pas, c'est la déclamation qui imposera
les coupes. Certes, dans l'alexandrin classique du 17e, la césure au pied 6 correspond très souvent
à une coupe orale... mais ce n'est pas toujours si évident.

Voici, perso, comment je déclamerais : ( / = coupe orale, // = césure académique)

Rome / l’unique objet // de mon ressentiment ! [2 + 10]
Rom(e)/, à qui vient ton bras / + // d’immoler mon amant ! [1 + 5 + 6]
Rome qui t’a vu naîtr(e), /+// et que ton cœur adore ! [6 + 6]
Rom(e) enfin que je hais /+// parce qu’ellE t’honore ! [6 + 6]

Ces règles s'assoupliront au fil des siècles...

Demain, dès l'aubE, / à l'heur(e) // où blanchit la campagne [4 + 8 ] voire même [2 + 2+ 8]
Je partirai./ Vois-tu , / + // je sais que tu m'attends [4 + 2 + 6]
J’irai par la forêt, /+// j’irai par la montagne. [6 + 6]
Je ne puis demeurer // loin de toi plus longtemps. [6 + 6]

Les coupes de déclamations doivent aussi faire avec le sens : on ne peut pas couper n'importe où.
Les paroliers français l'ont bien compris beaucoup de grands classiques sont en fait des
sinon des alexandrins, du moins des duos d'hexasyllabes :

Voilà combien de jours, / + // voilà combien de nuits [6 + 6]
Voilà combien de temps / + // que tu es reparti [6 + 6]
Dis ! Quand reviendras-tu ? [1 + 5]
Dis ! au moins le sais-tu ? [1 + 5]
Que tout le temps qui passe [6]
Ne se rattrapE guère... [6]
Que tout le temps perdu [6]
Ne se rattrapE plus ! [6]

[Hippocampe]

Vous devriez créer un fil ad hoc pour ces choses car vous êtes très loin de l'objet du fil où vous êtes.

[dudule]

Meuh si, c'est de la... syntaxe

N'oublions pas d'ailleurs, en métrique et prosodie, le mirifique :

Je t'attendrai / à la // portE du garagE (Trenet) [4 +8]