Faut-il féminiser ?

Message par **Perkele** » ven. 28 juil. 2006, 17:17

Une enquête s'impose !

:D

Jacques · Message par **Jacques** » ven. 28 juil. 2006, 18:23

claude a écrit :Et puis d'abord nous n'avons pas besoin de cheffes, nous avons déjà les cheftaines .

Je vais apporter un témoignage qui en fera hurler certains(es) : quand je suis entré à la Bourse, en janvier 55, la question ne se posait pas s'il fallait des cheffesses ou des cheffes, car les postes de cadres étaient fermés aux femmes dans toute la corporation. Elles ne pouvaient même pas être agents de maîtrise. Et encore moins agents de change, évidemment. En outre, l'entrée de la Bourse (le pavillon Brongnart) leur était également défendue. Comme profession de « machos » on ne fait pas mieux. Mais les choses ont changé depuis.

Message par **Perkele** » ven. 28 juil. 2006, 18:32

Je me souviens d'un journal télévisé qui nous avait montré un cérémonial déployé pour faire entrer la chanteuse Sheila à la bourse en tant que symbole de son ouverture aux femmes.

Mais l'accord des locutions adverbiales, dans tout ça ?

Jacques · Message par **Jacques** » ven. 28 juil. 2006, 19:31

Le sujet traite de la féminisation, nous sommes donc en plein dedans, il n'est pas question de locutions.
Si vous permettez, je vous demande une faveur : je suis un peu peiné de constater que tout le monde écrit bourse avec un b minuscule. Quand on parle du marché des valeurs, la majuscule s'impose (idem pour la Bourse du commerce et la Bourse du travail). Non que la majuscule apporte de la noblesse ou de la grandeur, mais nous avons affaire à des institutions.

Message par **Perkele** » ven. 28 juil. 2006, 20:20

Désolée

Jacques · Message par **Jacques** » ven. 28 juil. 2006, 20:47

Perkele a écrit :Désolée

Ce n'est pas dramatique, mais cette erreur est extrêmement répandue, il est rarissime, même dans les notes financières sur le marché boursier adressées par ma banque, que la majuscule figure. Et ce sont (en principe) des professionnels !

Invité · Message par **Invité** » mar. 12 sept. 2006, 9:16

Malheureusement, en tant qu'homme je suis disqualifié pour répondre! Je dirais simplement ceci : le masculin et le féminin ne se répartissent pas uniquement en fonction du sexe. Ily a des noms masculins (surtout dans l'armée) pour déisgner des hommes : la sentinelle, la vigie, l'estaffette, etc. Et on sait qu'on peut très bien marier la sentinelle et le mannequin.

Certains féminins ne sont pas possibles : un médecin / une *médecine. Concernant "auteur" on trouve parfois "autrice" (formé sur "acteur"), voire "autresse".

J'avoue ne rien comprendre à ce débat qui semble ignorer qu'il n'a lieu que parce le français ne comporte pas de genre neutre. Les appellations ne sont pas forcément promotion sociale : "l'hôtesse de caisse" est-elle mieux lotie que la "caissière" ?

Invité · Message par **Invité** » jeu. 14 sept. 2006, 10:57

Je signale, sur cette question, le très documenté petit livre de Mrina Yaguello : Le sexe des mots, éd. Seuil, coll. Points virgule. C'est très stimulant et bien argumenté.

Message par **Claude** » jeu. 14 sept. 2006, 15:30

Voci un petit article de Jean-François Revel :

http://www.lejournalfrancais.ch/ljf33/francophonie.html

J'ai particulièrement apprécié la conclusion.

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 14 sept. 2006, 16:22

En effet c'est une belle conclusion. On pourrait d'ailleurs l'étendre au « politiquement correct » : on ne guérira pas les aveugles en les nommant non-voyants, on n'améliorera pas le sort des employés d'entretien en les élevant au grade de techniciens de surface etc.
Et j'ajouterai, à titre personnel, qu'on n'a jamais amélioré la qualité de nos médiocres repas professionnels en baptisant la cantine de la Bourse « restaurant corporatif ».

Frédounet · Message par **Frédounet** » sam. 16 sept. 2006, 23:25

Suis-je dans le sujet si je demande pourquoi ne pas chercher à féminiser (1er alinéa) ou à trouver un masculin (second alinéa) pour les noms d'animaux suivants :
- la femelle d"un scarabée, un escargot, un serpent ?
- le mâle d'une fourmi, une girafe, une anguille ?

Jacques · Message par **Jacques** » dim. 17 sept. 2006, 9:09

Pour faire plus bref on peut dire serpent femelle, fourmi mâle etc. et c'est ce qui se fait habituellement. Avec certains mots c'est possible et déjà fait : une ourse ; une aigle ; éléphante existe mais est d'un emploi rarissime. Mais pourquoi vouloir masculiniser / féminiser ? Ce serait un sacré travail, et il nous faudrait nous encombrer la mémoire d'un tas de mots supplémentaires. Nous en avons déjà un certain nombre : cheval / jument, lion / lionne, tigre / tigresse, vache / taureau, chèvre / bouc, abeille / bourdon...
Permettez-moi une légère retouche d'ordre plus scientifique que linguistique : les escargots ne sont ni mâles ni femelles, ils sont hermaphrodites et prennent le sexe qui convient en fonction des circonstances, car je crois qu'ils ne pratiquent pas la parthénogénèse ni l'autofécondation (à vérifier quand même).

Invité · Message par **Invité** » dim. 17 sept. 2006, 9:19

Pour les noms d'animaux, il est vrai qu'on est en plein arbitraire. C'est le résultat de l'histoire de la langue. Les masculins (ou les féminins) d'animaux familiers existent (chien, chat), mais pas pour les autres, sauf à avoir recours à des féminins irréguliers (truie, par xemple).

Message par **Claude** » dim. 17 sept. 2006, 9:53

jac a écrit :Mais pourquoi vouloir masculiniser / féminiser ? Ce serait un sacré travail, et il nous faudrait nous encombrer la mémoire d'un tas de mots supplémentaires.

Je vous donne raison, ce n'est pas vital ; la combinaison des mots animal + sexe me suffit amplement. Je donne mon avis sur le monde animal uniquement ; il n'est pas question de me faire dire "médecin femelle", n'est-ce pas ?

Jacques · Message par **Jacques** » dim. 17 sept. 2006, 18:59

Mais nous avons déjà une femme médecin. Jadis on disait une doctoresse, ce n'était pas mal ; je me demande pourquoi on a abandonné. il est vrai que docteur n'est pas une profession, mais un titre universitaire, et qu'on ne doit donc pas dire je suis allé chez le docteur mais chez le médecin. Mais enfin, la doctoresse, c'était commode. Et puis, somme toute, si on dit « j'étais malade, j'ai consulté un docteur » personne ne vous demandera si c'est un docteur en théologie, en droit ou en chimie, tout le monde comprend. Qu'en pensez-vous les uns et les autres ?