Autant pour moi, au temps pour moi !
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Elle était déjà courante dans la première moitié du XXe siècle. Vous l'avez découverte récemment, c'est ce qui vous a fait croire à une nouveauté. Je ne pense pas qu'on l'emploie aujourd'hui davantage qu'hier.
Enfin, maintenant vous savez tout sur la question, comment on l'écrit et d'où elle vient. Vous pourrez piéger vos amis, parents et connaissances.
Enfin, maintenant vous savez tout sur la question, comment on l'écrit et d'où elle vient. Vous pourrez piéger vos amis, parents et connaissances.
Dernière modification par Jacques le jeu. 25 mars 2010, 21:38, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Désormais, maintenant que nous nous connaissons bien, appelez-moi "Mon colonel". Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaardavous ! reposJacques-André-Albert a écrit :Perkele a fait son service militaire ?Jacques a écrit :Tous confirment l'origine militaire. C. Duneton affirme, envers et contre tous, qu'elle n'est pas utilisée chez les militaires, et nous avons rien qu'ici deux personnes qui disent l'avoir entendue couramment dans les cours de casernes.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Claude
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- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
C'est tout à fait cela ; revenir en reposant les crosses sur le sol était toujours consécutif à un « Présentez... armes ! » comme l'a dit Jacques ou un « Arme sur l'épaule... droite ! ».Jacques, dans le lien indiqué par Marco, a écrit :Lorsque le sous-officier qui commande l'exercice n'est pas satisfait, il commande : « Au temps pour les crosses » c.-à-d. revenez au premier temps en reposant les crosses sur le sol.
Certains chefs de dispositif disaient plus simplement (ou gueulaient, braillaient, aboyaient, c'est au choix) « Revenez pour les crosses ! », ce qui justifie pleinement le développement complet de Jacques : « Revenez au premier temps en reposant les crosses sur le sol ».
- Jacques-André-Albert
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- Localisation : Niort
Re: Autant pour moi, au temps pour moi !
Je viens de consulter le Nouveau Larousse illustré en 7 volumes, du tout début du XXème siècle : à l'article temps, très fourni (plus de deux cent lignes) pas de trace de cette expression, parmi les nombreuses autres signalées, y compris les expressions vieillies, les termes de vénerie, de sylviculture, de manège, d'escrime, etc. Je peux seulement vous préciser que Le commandement « Portez arme ! » s'exécute en trois temps.Jacques a écrit :Petit additif : il ne s'agit pas d'un néologisme, car l'expression figurait dans la 8e édition du dictionnaire de l'Académie (1935).Madame de Sévigné a écrit :Cette nouvelle expression peut-elle être considérée comme un néologisme, c'est à dire, quelque chose qu'on n'entendait pas il y a une quinzaine d'années ?
Il n'est pas fait mention de l''expression à l'article autant.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Re: Autant pour moi, au temps pour moi !
Voici ce qui est dit dans le Dictionnaire de l'Académie, 8e édition, 1932/1935 :Jacques-André-Albert a écrit : Je viens de consulter le Nouveau Larousse illustré en 7 volumes, du tout début du XXème siècle : à l'article temps, très fourni (plus de deux cent lignes) pas de trace de cette expression, parmi les nombreuses autres signalées, y compris les expressions vieillies, les termes de vénerie, de sylviculture, de manège, d'escrime, etc. Je peux seulement vous préciser que Le commandement « Portez arme ! » s'exécute en trois temps.
Il n'est pas fait mention de l''expression à l'article autant.
En termes militaires, Au temps ! se dit pour commander de revenir à la position précédente, en vue de recommencer le mouvement.
L'expression n'avait peut-être pas encore cours dans les premières années du XXe s.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Madame de Sévigné
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- Inscription : ven. 09 oct. 2009, 22:50
- Localisation : Nantes
Et si on considérait que les deux écritures veulent dire deux choses différentes ?
Au temps pour moi : on repart depuis tel endroit ou telle ligne...
Autant pour moi : c'est moi qui ai tort, je le reconnais !
Et donc, on pourrait les écrire des deux manières selon ce qu'on voudrait dire !
Bonne ou mauvaise idée ?
Au temps pour moi : on repart depuis tel endroit ou telle ligne...
Autant pour moi : c'est moi qui ai tort, je le reconnais !
Et donc, on pourrait les écrire des deux manières selon ce qu'on voudrait dire !
Bonne ou mauvaise idée ?
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est drôle, je m'étais interrogé sur cette possibilité, et j'en arrivais à une conclusion similaire.
Pour les linguistes, il n'existe qu'une différence orthographique, avec deux variantes graphiques d'une même expression.
Mais j'ai déjà réfléchi à cette hypothèse et, bien que n'étant pas linguiste, j'avais une sorte d'intuition de ce genre. Autant n'a pas toujours le sens strict d'une comparaison.
Pour les linguistes, il n'existe qu'une différence orthographique, avec deux variantes graphiques d'une même expression.
Mais j'ai déjà réfléchi à cette hypothèse et, bien que n'étant pas linguiste, j'avais une sorte d'intuition de ce genre. Autant n'a pas toujours le sens strict d'une comparaison.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Madame de Sévigné
- Messages : 687
- Inscription : ven. 09 oct. 2009, 22:50
- Localisation : Nantes
Par contre, Claude, nous y trouvons une remarque à l’entrée « temps » :
[Pour commander la reprise du mouvement depuis son début]Au temps! Au temps pour les crosses. Recommencez-moi ce mouvement-là en le décomposant. Au temps! Au temps! Je vous dis que ce n’est pas ça! Nom de nom, La Guillaumette, voulez-vous mettre plus d’écart entre le premier temps et le second! (COURTELINE, Train 8 h. 47, 1888, p. 240).
Au fig. [Pour admettre son erreur et concéder que l’on va reprendre les choses depuis leur début] Au temps pour moi! Un peu plus tard, il avait fait une erreur dans un raisonnement délicat et il avait dit gaiement: « Au temps pour moi ». C’était une expression qu’il tenait de M. Fleurier et qui l’amusait (SARTRE, Mur, 1939, p. 170).
Rem. La graph. autant pour moi est plus cour.: Autant pour moi! Où donc aussi, Avais-je la cervelle éparse? (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 157).
[Pour commander la reprise du mouvement depuis son début]Au temps! Au temps pour les crosses. Recommencez-moi ce mouvement-là en le décomposant. Au temps! Au temps! Je vous dis que ce n’est pas ça! Nom de nom, La Guillaumette, voulez-vous mettre plus d’écart entre le premier temps et le second! (COURTELINE, Train 8 h. 47, 1888, p. 240).
Au fig. [Pour admettre son erreur et concéder que l’on va reprendre les choses depuis leur début] Au temps pour moi! Un peu plus tard, il avait fait une erreur dans un raisonnement délicat et il avait dit gaiement: « Au temps pour moi ». C’était une expression qu’il tenait de M. Fleurier et qui l’amusait (SARTRE, Mur, 1939, p. 170).
Rem. La graph. autant pour moi est plus cour.: Autant pour moi! Où donc aussi, Avais-je la cervelle éparse? (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 157).
- JR
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- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
- Localisation : Sénart (décédé le 15 mai 2013)
- Contact :
A cette époque, j'ai plusieurs fois hésité sur l'orthographe des expressions que je découvrais; j'ai longtemps privilégié "autant pour moi" avec l'explication suivante : la personne qui disait ça était un gradé qui distribuait des remarques, critiques, engueulades et autres gracieusetés, et il s'en octroyait donc sa part en raison d'une erreur qu'il avait commise; il le signalait pour montrer qu'il ne s'exemptait pas des reproches consécutifs à chaque imperfection.JR a écrit :Durant mon service (1964-65), j'ai quelquefois entendu un gradé reconnaître son erreur en disant "au temps pour moi".
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais