La notion de péril n'étant pas définie par les textes, elle a été progressivement dégagée par la doctrine et la jurisprudence. L'examen de la jurisprudence montre que ce délit est le plus souvent rencontré dans le domaine médical. Le péril dont il s'agit doit être grave ; il doit représenter un danger pour la vie, la santé ou l'intégrité physique d'une personne. La nature et l'origine du danger sont sans incidence : peu importe que le péril provienne d'un délit, d'une cause naturelle ou accidentelle (Crim., 31 mai 1949). De même, le péril peut résulter d'un délit pénal commis par la personne se trouvant en danger (ex. le voleur blessé lors d'une intrusion chez un tiers ; ce dernier a, néanmoins, l'obligation de lui venir en aide).
L'article 223-6 dit ceci, plus précisément dans son deuxième alinéa :
Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
Sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.
Le délit n'apparaît donc pas sous la forme de l'expression toute faite que nous connaissons tous : Non assistance à personne en danger (ou péril), ce qui revient au même mais c'est effectivement péril qui est employé.
Le saut périlleux est un exploit sportif, le saut dangereux est non moins risqué mais sans noblesse, comme quoi à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
C'est curieux, on dira que le saut à l'élastique est dangereux, mais il ne viendra à l'idée de personne de dire qu'il est périlleux. On a l'impression que l'évocation du danger a ici un effet plus dramatique.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Vous souvenez-vous, les amis, quand nous étions jeunes (!!!!!), d'une émission sur les monuments historiques appelée "Chefs d'œuvres en péril." ? Ce qui signifiait, selon moi, en passe d'être négligés, oubliés, abandonnés...
Si on avait dit "Chefs d'œuvres en danger", j'aurais imaginé, menacés par le feu, une inondation, un séisme...
Que diriez-vous pour exprimer la menace d'une expropriation ?
JR a écrit :Je me souviens, oui; je comprenais qu'il s'agissait d'objets risquant de disparaitre définitivement (de toute façon, rien de matériel n'est éternel )
Il n'y a d'éternel que la bêtise humaine. Elle est impérissable.
Oui, je me rappelle cette émission, et c'est exact : en péril pour nous voulait dire qu'il y avait une perspective de ruine ou de disparition, ce qui n'avait pas le même sens que en danger car il n'y avait pas de menace.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Nous ne prenons pas menace dans le même sens. Pour les effets du temps c'est un sens très figuré, une image de style littéraire. L'Académie ne le connaît pas : Parole, geste, attitude par lesquels on manifeste à quelqu'un une intention hostile. Proférer des menaces. Une lettre de menaces. Ses menaces sont restées sans suite. Ils ont mis leurs menaces à exécution. Agir sous la menace. Céder à la menace. Des menaces de mort. Expr. Des menaces en l'air, qui ne doivent pas être prises au sérieux. 2. Ensemble de faits ou de signes qui font craindre un évènement néfaste, qui présagent un malheur, souvent imminent. Une menace de guerre, d'épidémie. De tels actes constituent une menace pour les institutions.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
JR a écrit :...(de toute façon, rien de matériel n'est éternel )
Si ! Les diamants (Ian Fleming vous le dira) et les académiciens. :D
Il ne faut pas croire tout ce qu'écrit l'auteur de James Bond !
Quant aux académiciens, c'est seulement leur composante immatérielle qui peut être immortelle, voire éternelle.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
Jacques a écrit :[...]Il n'y a d'éternel que la bêtise humaine. [...]
La bêtise humaine éternelle ? Je ne le pense pas, car sans doute disparaîtra-t-elle avec lui.
Incommensurable ? Sûrement !
Einstein, lui-même, l'a clairement énoncé quand il a écrit :Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.