l'épouse du colonel
- Jacques
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Je pense que, quel que soit notre sexe, nous sommes tous d'accord sur la nécessité d'une évolution de la situation des femmes dans la société, et partisans de balayer les préjugés stupides et injustifiables qui encombrent encore l'esprit borné de certains hommes. Un alignement du vocabulaire en serait la conséquence logique. L'ennui est que bien des gens qui n'ont rien compris au principe féminisent n'importe comment et parfois en dépit des règles élémentaires de la grammaire. Si l'on peut accepter de dire une amatrice, une députée, une ministre, la médecin ou la procureure sont des inepties.
Dernière modification par Jacques le ven. 23 sept. 2011, 17:35, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Ne croyez-vous pas que procuratrice ferait l'affaire ? Certains mots masculins ne sont cependant pas féminisables : professeur ou médecin nous placent dans une impasse. Médecine a déjà un autre sens : science du traitement des maladies ; ou remède, médicament.
Mais on applique à des hommes des noms féminins qui ne donnent pas de possibilité d'avoir un équivalent masculin : sage-femme, par exemple ; Pourrait-on dire sage-homme ? Les intéressés eux-mêmes n'en voient pas la nécessité et s'accommodent du titre féminin. Et sentinelle, vigie, estafette, ordonnance ou encore canaille, fripouille, gouape, frappe, qui sont féminins et s'appliquent exclusivement à des hommes.
Mais on applique à des hommes des noms féminins qui ne donnent pas de possibilité d'avoir un équivalent masculin : sage-femme, par exemple ; Pourrait-on dire sage-homme ? Les intéressés eux-mêmes n'en voient pas la nécessité et s'accommodent du titre féminin. Et sentinelle, vigie, estafette, ordonnance ou encore canaille, fripouille, gouape, frappe, qui sont féminins et s'appliquent exclusivement à des hommes.
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- Manni-Gédéon
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Puisqu'on a la doctoresse, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas avoir de professoresse (comme en italien professoressa).
Il me semble qu'à un moment donné, il a été décidé arbitrairement que les féminins en -esse étaient déconseillés, parce qu'ils étaient censés être considérés comme péjoratifs, voire ridicules. Pour moi, la doctoresse, la professoresse (que je suis apparemment la seule à défendre), la chasseresse ou l'enchanteresse n'ont rien de péjoratif, ni de ridicule. Au contraire : on dit la princesse, la duchesse, la comtesse, etc., ce qui pourrait donner à la forme en -esse une connotation prestigieuse.
On pourrait former la provisoresse sur le même modèle et même dire la mairesse, parce qu'à l'oreille, la maire ne se différencie pas de la mère. Je comprends qu'on ne veuille pas de la ministresse, puisque ministre peut être utilisé au féminin sans que ce soit dérangeant.
En ce qui concerne le choix de l'auteure, on ne peut même pas le justifier par l'absence d'une forme féminine, puisqu'il existe l'autrice.
Pour un certain nombre de féminisations, j'ai l'impression que c'est l'audace qui nous manque. De peur qu'elles soient mal acceillies par la population, on condamne d'emblée des formes qui pourraient convenir. Si on veut éviter les féminisations hasardeuses, on ne peut pas simplement se contenter de les contester ; mais il faudrait tenter d'imposer les formes correctes.
Autrefois, il existait un certain nombre de formes féminines qu'on se refuse à utiliser aujourd'hui pour des raisons qui ne me paraissent pas vraiment pertinentes. Dans certains cas, une solution grammaticalement et morphologiquement correcte avait été trouvée, qu'on rejette aujourd'hui.
Pour médecin, procureur et quelques autres, il est effectivement difficile de trouver une solution. Mais faut-il renoncer pour autant ?
Il me semble qu'à un moment donné, il a été décidé arbitrairement que les féminins en -esse étaient déconseillés, parce qu'ils étaient censés être considérés comme péjoratifs, voire ridicules. Pour moi, la doctoresse, la professoresse (que je suis apparemment la seule à défendre), la chasseresse ou l'enchanteresse n'ont rien de péjoratif, ni de ridicule. Au contraire : on dit la princesse, la duchesse, la comtesse, etc., ce qui pourrait donner à la forme en -esse une connotation prestigieuse.
On pourrait former la provisoresse sur le même modèle et même dire la mairesse, parce qu'à l'oreille, la maire ne se différencie pas de la mère. Je comprends qu'on ne veuille pas de la ministresse, puisque ministre peut être utilisé au féminin sans que ce soit dérangeant.
En ce qui concerne le choix de l'auteure, on ne peut même pas le justifier par l'absence d'une forme féminine, puisqu'il existe l'autrice.
Pour un certain nombre de féminisations, j'ai l'impression que c'est l'audace qui nous manque. De peur qu'elles soient mal acceillies par la population, on condamne d'emblée des formes qui pourraient convenir. Si on veut éviter les féminisations hasardeuses, on ne peut pas simplement se contenter de les contester ; mais il faudrait tenter d'imposer les formes correctes.
Autrefois, il existait un certain nombre de formes féminines qu'on se refuse à utiliser aujourd'hui pour des raisons qui ne me paraissent pas vraiment pertinentes. Dans certains cas, une solution grammaticalement et morphologiquement correcte avait été trouvée, qu'on rejette aujourd'hui.
Pour médecin, procureur et quelques autres, il est effectivement difficile de trouver une solution. Mais faut-il renoncer pour autant ?
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
- Perkele
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Puisque vous parlez de cuisinière, je saisi l'occasion pour signaler quelques nuances de sens entre le métier masculin et le métier féminin.Desiderius a écrit :... comme on le fait pour cuisinière ?
On ne parle, par exemple, pas de cuisinière dans un restaurant mais de chef de cuisine. La cuisinière est domestique.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
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J'adore les formes en ESSE, je les emploie autant que possible. La défenderesse et la devineresse : miam ! :Dmanni-gedeon a écrit :... Pour moi, la doctoresse, la professoresse (que je suis apparemment la seule à défendre), la chasseresse ou l'enchanteresse n'ont rien de péjoratif, ni de ridicule. Au contraire : on dit la princesse, la duchesse, la comtesse, etc., ce qui pourrait donner à la forme en -esse une connotation prestigieuse.
Quant à la maîtresse, ce mot est quotidiennement employé.
Osons :
- la procuresse
- l'annonceresse
- l'amateresse
- l'assessoresse
- ...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je suis au courant, mais ce terme un peu savant n'a pas réussi à s'imposer dans le public. Je crois qu'il reste d'un emploi technique.Pha a écrit :Parmi les hommes qui font profession de sage-femme, certains se nomment «maïeuticien».
J'ai assez ce terme.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Oui.
Pour avoir été en contact avec eux à trois reprises déjà ( :D ), certains se présentent comme «le sage-femme», d'autres -plus rarement- comme «maïeuticien».
Je regrette que ce terme ne s'impose pas dans le public, je le trouve plus approprié que sage-femme dans un emploi au masculin.
Mais sage-femme étant accepté au masculin, je ne fais pas croisade pour l'imposer !
Pour avoir été en contact avec eux à trois reprises déjà ( :D ), certains se présentent comme «le sage-femme», d'autres -plus rarement- comme «maïeuticien».
Je regrette que ce terme ne s'impose pas dans le public, je le trouve plus approprié que sage-femme dans un emploi au masculin.
Mais sage-femme étant accepté au masculin, je ne fais pas croisade pour l'imposer !
- Perkele
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Le ou la sage-femme est celui ou celle qui sait sur les femmes. Ce serait un contre-sens que de le masculiniser en sage-homme.
C'est en Suisse que maïeuticiens'est imposé comme masculin de sage-femme. Il me semble qu'alors il faudrait uniformiser et employer maïeuticienne afin de ne pas laisser croire qu'il s'agit de deux métiers différents.
En Belgique "accoucheuse" est le terme officiel, contesté par celles-là même qui exercent le métier.
Le Québec est dans l'expectative, si mes informations sont à jour.
C'est en Suisse que maïeuticiens'est imposé comme masculin de sage-femme. Il me semble qu'alors il faudrait uniformiser et employer maïeuticienne afin de ne pas laisser croire qu'il s'agit de deux métiers différents.
En Belgique "accoucheuse" est le terme officiel, contesté par celles-là même qui exercent le métier.
Le Québec est dans l'expectative, si mes informations sont à jour.
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- Jacques
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Moi aussi. Notons cependant que les mots en -eresse sont souvent du domaine juridique : venderesse, demanderesse, défenderesse sont des termes de droit. Quant à chasseresse, il est du domaine littéraire soutenu ou de la poésie.TSOS a écrit :J'aurais tendance à aller dans le sens de manni-gedeon, je crois.
Bien que docteur ne soit pas un nom de profession mais un titre universitaire, doctoresse semblerait bien mériter une dérogation. Quand j'étais enfant, il y avait peu de femmes médecins, mais quand il s'en présentait, on disait la doctoresse. Il est bizarre que cette pratique ait été abandonnée. Pourquoi ne pas la ressusciter ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).