Si + futur simple

André79
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Message par André79 »

D'accord également avec cette façon de voir les choses.
Ensuite, que chacun puisse avoir des "sentiments" différents, dans des limites grammaticalement correctes , est une chose compréhensible bien entendu.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Jacques a écrit :Pour moi, même si notre équipe ne sera pas au complet ne marque pas une condition, et signifie « même en admettant que notre équipe ne sera pas au complet. » Il ne peut pas y avoir de condition ou de supposition : le futur est un temps de la certitude. Bordas nous donne une piste en indiquant que si ne marque pas seulement la condition, mais aussi l'opposition. Et là il y a bien opposition. Même si a donc bien le sens de malgré le fait que.
Eh bien moi, je ne tournerais pas la phrase autrement, mais je dirais « même si notre équipe n'est pas au complet ». L'emploi du futur après si me tord les boyaux, fût-il précédé de « même ».
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Jacques
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Message par Jacques »

Attention à l'occlusion intestinale ! Les douleurs grammaticales sont traîtresses. :D
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Marc81
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Message par Marc81 »

Jacques-André-Albert a écrit :L'emploi du futur après si me tord les boyaux, fût-il précédé de « même ».
Pour reprendre l'exemple cité par Dupré, "Si un autre vous flattera, moi je vous dis la vérité" (= Un autre pourra bien vous flatter, moi je vous dis la vérité) : l'emploi du futur après si est parfaitement correct dès lors que si introduit non pas une condition, une hypothèse, mais une proposition énonçant un fait en relation d'opposition, de concession avec la principale.

Même son de cloche chez Grevisse (et Hanse, aussi) : "Il peut arriver que si se fasse suivre d'un futur ou d'un conditionnel dans des phrases où la supposition porte sur un verbe sous-jacent (s'il est vrai que, si on admet que, etc.) : Cela vous fera-t-il plaisir, cela ne vous fera-t-il pas plaisir ? Si cela vous fera plaisir, remettons la paysanne en croupe (Diderot). Pardon si je ne puis t'aimer, si je ne t'aimerai jamais (R. Rolland). Si je ne voudrais pas le nier, je crois du moins qu'il en faut rabattre (F. Brunetière). Si jamais batailles auraient dû être gagnées, ce sont celles-là (A. Maurois). Ce que tu es, du diable si je le saurai jamais (A. France)".

Il est vrai que certaines formulations nous titillent aujourd'hui l'oreille... plus que l'estomac. :wink:
Dernière modification par Marc81 le lun. 16 juil. 2012, 11:35, modifié 1 fois.
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Jacques
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Message par Jacques »

Bordas donne aussi cet exemple avec le cas d'opposition : S'il serait encore possible d'éviter le désastre, il n'est cependant plus temps de remporter la victoire. Il ajoute que la situation est la même avec l'interrogation indirecte : Je lui ai demandé s'il viendra ce soir. Cette dernière phrase éclaire peut-être mieux cet emploi du futur en le rendant plus digeste.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Calou
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Message par Calou »

mais alors, utilisons une chacalerie ! :wink:
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est la voie de la sagesse. Les grammairiens appellent cela procédé de substitution.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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