Raillons ces journalistes

[Jacques]

Soit, mais dans ce sens ravitailler est pronominal réfléchi et non intransitif : devaient se ravitailler. Mais ce ne sont pas les passagers qui devaient se ravitailler : c'est l'avion ou, si on veut, son pilote.

[Melchisédech]

Et que pensez-vous de l'emploi fréquent, en journalisme, de l'adjectif mythique ?
Ce groupe mythique, ce chanteur mythique, ce film mythique, et j'en passe.

[Perkele]

Et que pensez-vous de l'emploi fréquent, en journalisme, de l'adjectif mythique ?
Ce groupe mythique, ce chanteur mythique, ce film mythique, et j'en passe.

La même chose que pour "culte".

[JR]

Je pense que le prix des places n'est pas mythique . . .

[Jacques]

C'est un des tics qui m'agacent le plus, avec culte cité par Perkele. Mais j'ai signalé il y a quelque temps la montée en intensité de l'adjectif « improbable » qui surgit n'importe comment sans qu'on puisse lui donner un sens. Je dirais bien que « les trois font la paire » . :D

[JR]

La même chose que pour "culte".

Si c'est culte, les billets doivent ouvrir droit à une déduction fiscale à hauteur de 66% de leur montant au titre d'un don effectué au profit d'une association cultuelle

[Melchisédech]

Je suis perplexe.

Le Larousse nous dit ceci :

Mythique : qui appartient à un mythe. (jusque là, tout va bien).
Mythe : (sens 4) Ensemble de croyances, de représentations idéalisées autour d'un personnage, d'un phénomène, d'un événement historique, d'une technique et qui leur donnent une force, une importance particulières

http://www.larousse.fr/dictionnaires/fr ... ythe/53630

Je suis perplexe pour plusieurs raisons.
D'abord parce qu'il y a une faute d'orthographe et de ponctuation dans une définition du Larousse, mais aussi parce que le sens 4 du mot mythe justifierait l'emploi de l'adjectif mythique dans les exemples que j'ai cités.

Évolution sémantique ?

[Jacques]

Non, pas pour moi. Je dirai laxisme. J'ai constaté une chose : les dictionnaires, et c'est vrai aussi pour Robert, voire parfois celui de l'Académie, ne sont plus les gardiens du bon usage et les guides qui mettent des barrières. Ils se veulent de nos jours observateurs et rapporteurs de l'usage, et comme ce dernier est en pleine déroute, ils rapportent sans mise en garde les impropriétés de toutes sortes. Ils ne sont plus des conseillers, mais des auteurs de comptes rendus.

[Melchisédech]

Je partage vos observations et vos inquiétudes, Jacques.
Il faut sans doute considérer que les dictionnaires ont une approche plus linguistique que normative.
En revanche, pour l'Académie, cette position me paraît plus étonnante.

[Jacques]

C'est moins flagrant pour l'Académie, mais nous avons découvert, au fil de nos échanges, qu'elle acceptait certaines dérives et nous en avons été surpris les uns et les autres. Elle aussi clame qu'elle observe et rapporte l'usage.
Prenez par exemple le Petit Larousse : il accueille avec bienveillance des acceptions ou des tournures qu'il condamne dans son dictionnaire des difficultés et pièges du français.

[gerhec]

18h sur une grande station de radio
Le journaliste :

-Monsieur Haroche, prix Nobel de physique ,
si un enfant de dix ans vous demandait
d'expliquer votre découverte,
qu'est-ce que vous lui réponderiez?


Rectification du nom

[Jacques]

La faute n'est malheureusement pas exceptionnelle. Je l'ai déjà entendue aussi.

[Claude]

Si j'étais monsieur Laplace je répondrais à l'enfant qu'il ne me suivrerait pas dans mes explications trop compliquées.

[gerhec]

Ce qui est regrettable,
c'est que cette faute m'a troublé et que je n'ai pas entendu la reponse
C'est dommage, car je n'ai pas compris grand'chose à ses travaux.

Tellement troublé que j'ai mal retenu le nom du prix Nobel de physique 2012 :
Serge Haroche

[jarnicoton]

C'est un homme, sans quoi nous aurions une prix Nobel.