Où cap est alors une apocope de caput. Bien vu !Claude a écrit :N'oublions pas le cap comme dans l'expression « De pied en cap ».Jacques a écrit :[...] Dans le cas de chef, à l'origine caput « tête », l'évolution est parfaitement logique et fidèle à l'étymologie : le chef, ou le capitaine, c'est celui qui est en tête ; le chef-d'œuvre, c'est un travail de chef, de quelqu'un qui a atteint le summum dans sa spécialité ; le couvre-chef, c'est ce qui coiffe la tête (le chef) ; le capuchon idem. [...]
Pléonasme ou pas ?
- Jacques
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Dernière modification par Jacques le mer. 04 déc. 2013, 11:26, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Je n'avais pas pensé à ce pléonasme (ou au moins à cette redondance) qui fait suivre le mot racisme du préfixe anti, mais à bien y réfléchir oui, on peut y voir une superfluité de langage. Il y a aussi quelque chose d'incongru quand on voit le nom ou la profession de foi d'une organisation qui se dit « contre le racisme et l'antisémitisme ». Et qu'est-ce donc que l'antisémitisme sinon une forme pure de racisme ? Nous avons encore une répétition inutile.
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- Jacques
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C'est parce que nous restons toute notre vie de grands enfants.André (G., R.) a écrit :Allez savoir pourquoi : pour la pédagogie, je suis moins gêné que vous, Jacques, par son glissement de sens dans certains de ses emplois actuels
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Comme Koutan, j'approuve votre remarque. Je peux même ajouter que c'est vous qui avez attiré mon attention sur ce point il y a maintenant probablement plusieurs années, et que depuis lors je parle bien de didactique dans mon enseignement à des élèves adultes.Jacques a écrit :Non, on entend trop souvent cette mauvaise utilisation pour que ce soit une intention réductrice. Il n'y a pas de différence de sens, de degré entre pédagogique et didactique. On ne peut pas appliquer pédagogique à des adultes puisqu'il y a la racine « enfant ».
Les définitions de l'Académie sont claires :
– PÉDAGOGIE n. f. XVe siècle. Emprunté du grec paidagôgia, « direction, éducation des enfants », dérivé de paidagôgos, « pédagogue », lui-même composé à l'aide de pais, paidos, « enfant », et agein, « conduire ».
Instruction, éducation des enfants ; ensemble de procédés employés pour les instruire et les former en fonction de certaines fins morales et sociales.
– DIDACTIQUE adj. XVIe siècle. Emprunté du grec didaktikos, « propre à instruire, didactique ».
1. Qui est destiné à instruire. Un ouvrage didactique. La poésie didactique. Le genre didactique. Une exposition didactique. 2. Qui est propre à l'enseignement ; qui appartient à l'enseignement. Des procédés didactiques.
Je suis étonné de constater qu'on me conteste toujours cette différence de vocabulaire, pourtant justifiée par l'étymologie, et confirmée par Littré et l'Académie. C'est clair et net : didactique n'est pas un mot savant, d'un degré supérieur. La didactique peut très bien s'appliquer à une initiation de base, élémentaire.
Faut-il en déduire que la plupart des francophones s'accrochent à leurs erreurs et refusent de s'en corriger ? C'est par ce genre d'obstination que la langue se dégrade de plus en plus.
Il n'y a pas de honte à reconnaître qu'on s'est trompé ; on ne s'abaisse pas, on se grandit. Quand je m'en suis rendu compte, j'ai humblement fait amende honorable (moralement s'entend), et je me suis corrigé.
- Jacques
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Je me rappelle qu'il y avait déjà eu polémique à ce sujet il y a quelques années, et que j'avais alors rencontré de farouches oppositions. Merci de votre témoignage, j'aurai la satisfaction d'avoir fait deux convaincus. Je ne me sens plus seul.Anne a écrit :Comme Koutan, j'approuve votre remarque. Je peux même ajouter que c'est vous qui avez attiré mon attention sur ce point il y a maintenant probablement plusieurs années, et que depuis lors je parle bien de didactique dans mon enseignement à des élèves adultes.
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- Manni-Gédéon
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En ce qui concerne l'emploi des mots pédagogie et didactique, il ne me viendrait pas à l'idée de contester votre explication.
Comme j'ai toujours entendu parler de pédagogie aussi bien pour les enfants que pour les adultes, j'ai suivi le mouvement sans me poser de questions. En changeant une telle habitude, on peut craindre de ne pas être compris par son entourage, mais ce n'est pas une excuse ; je vais donc faire un effort.
Comme j'ai toujours entendu parler de pédagogie aussi bien pour les enfants que pour les adultes, j'ai suivi le mouvement sans me poser de questions. En changeant une telle habitude, on peut craindre de ne pas être compris par son entourage, mais ce n'est pas une excuse ; je vais donc faire un effort.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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- Jacques
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Je suis vraiment content d'avoir fait plusieurs adeptes. Non que j'en tire un orgueil personnel, mais c'est rassurant pour la langue française.Manni-Gédéon a écrit :En ce qui concerne l'emploi des mots pédagogie et didactique, il ne me viendrait pas à l'idée de contester votre explication.
Comme j'ai toujours entendu parler de pédagogie aussi bien pour les enfants que pour les adultes, j'ai suivi le mouvement sans me poser de questions. En changeant une telle habitude, on peut craindre de ne pas être compris par son entourage, mais ce n'est pas une excuse ; je vais donc faire un effort.
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- Klausinski
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Une belle perle dans un quotidien français, et l'on n'est pas loin du pléonasme : « Or « ce n’est ni le lieu ni l’endroit » pour aborder le sujet, a lancé [l'homme politique]… » Pourtant l'homme politique en question a bien dit « ce n'est ni le lieu ni le moment ».
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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La redondance et le pléonasme et sont les deux mamelles du journaliste moderne. J'ai encore entendu à quatre reprises avant-hier, aux informations, l'expression « les jeunes enfants » qui s'est incrustée dans le langage courant avec les jeunes adolescents et les jeunes bébés.
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Le président de la République ne nous donne-t-il pas l'occasion de relancer ce fil ? Il a écrit (ou dit ?) «... j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler. » À vrai dire je peine à trouver une formulation plus satisfaisante. Peut-être « ... j'ai mis fin à la relation que j'avais... » ?