Français notre belle langue

La différence entre « portable » et « portatif » est faible (le Larousse utilise le second pour définir le premier). Ne m'en veuillez pas : j'attache une plus grande importance au fait que « mobile » ne s'impose pas.

L'Académie française entérine l'usage de cette acception de portable, le TLFI aussi. C'est dommage, c'est une nuance qui disparaît entre ce qu'on peut porter et ce qui est fait pour être porté.
Quant à mobile, après vérification, le sens s'étend de « qui peut se mouvoir » à « qui peut être déplacé ». Ce dernier sens existe déjà dans le latin mobilis, qui nous a donné aussi les meubles, emportés à l'origine par la noblesse médiévale dans ses déplacements (il s'agissait surtout de coffres).

Tout cela est incontestable, mais il est quasiment certain que notre langue n'aurait pas appelé « mobile » l'appareil qui nous occupe si le mot n'avait pas d'abord été utilisé en anglo-américain pour désigner ce téléphone.
Il semblerait d'ailleurs que l'on utilise outre-Atlantique davantage « cellular phone », abrégé en « cell phone » et en « cell », et je crains que ce dernier mot, court, s'acclimate aussi sous nos cieux européens !