Le règne de l'abréviation !

[Anne]

Remarquons quand même que, si les apocopes abondent, les aphérèses sont très rares. Une fois qu'on a cité bus, car et pitaine, je crois qu'on a presque fait le tour. À moins que quelqu'un ici en connaisse d'autres ?

La zique, chez les moins de 35 ans. Mais, tout comme "ricain", ça appartient à certain un style de langage, et ça n'a pas éclipsé le vrai mot.

[Jacques]

Et de cinq ! Mais la musique devient zicmu chez les utilisateurs de verlan, et zic pourrait être dans ce cas également une apocope.

[Anne]

Il est possible que zique soit l'apocope de zicmu, mais pourtant je l'ai entendu, adolescente, dans mon entourage avant que le verlan envahisse son parler, tout comme zine, l'aphérèse de magazine (et de six).

[Jacques]

C'est vrai, à une époque lointaine on disait autour de moi la zizique. Allons-y pour l'aphérèse.

[Klausinski]

C'est vrai, à une époque lointaine on disait autour de moi la zizique. Allons-y pour l'aphérèse.

Ne disait-on pas aussi « tuture » pour voiture ? Il doit y avoir d’autres exemples de ce genre.
EDIT. Apparemment ce dernier mot relève surtout du langage enfantin, peut-être à cause de la difficulté qu’ont les enfants à prononcer le son [vwa].

[Jacques]

Il y avait tout un vocabulaire infantile : tuture, dada, toutou...
Nous n'avons jamais éduqué nos enfants avec ce genre de mots. Dès l'apprentissage de la langue, nous leur avons tenu un langage simple mais avec les vrais mots.
Les psychologues et pédiatres disent d'ailleurs que c'est une erreur et que cela les perturbe : ils commencent par apprendre un certain vocabulaire, et plus tard on leur explique que ce n'est pas correct et qu'ils doivent en assimiler un autre.
Pour la maîtrise de la prononciation, elle vient toute seule, et ils se corrigent à mesure qu'évolue le vocabulaire et que l'oreille s'affine. Les sons les plus difficiles à acquérir sont R et J, ainsi que CH qui est remplacé par S.

[Dame Vérone]

Et que dire du X ? Chez les petits Alexis donne Aleski et Félix Félisk.

[Jacques]

C'est vrai, je l'ai oublié.

[Claude]

J'ai connu une fillette qui ne prononçait pas les L ; ainsi elle disait à sa mère : « Maman ! Je ne veux pas ailler à yécoïe* ». C'était un peu plus délicat quand elle lui disait : « Maman ! Y'a mon nez qui dyspepsie ».

* J'espère que vous avez compris l'école car c'est tout ce que j'ai trouvé pour écrire la prononciation.

[Perkele]

J'ai connu une fillette qui ne prononçait pas les L ; ainsi elle disait à sa mère : « Maman ! Je ne veux pas ailler à yécoïe* ». C'était un peu plus délicat quand elle lui disait : « Maman ! Y'a mon nez qui dyspepsie ».

* J'espère que vous avez compris l'école car c'est tout ce que j'ai trouvé pour écrire la prononciation.

J'étais exactement dans ce cas. J'allais jouer chez mon amie Pauille (Paule) et pour l'Epiphanie, je voulais la "couillonne des ya"

[Manni-Gédéon]

Mon fils n'a jamais eu ce genre de difficultés. En revanche, il a parfois de la peine avec les terminaisons. Il y a quelques années, il m'a dit que mon écriture était inlisable et que son exercice était incomprenable.
Plus tard, il m'a parlé de la brodure (en fil jaune) de son pantalon et récemment du débordage de l'Arve. Et j'en oublie certainement.
Je dois avouer que je suis bien incapable de lui expliquer la logique de ces constructions. Mais je m'égare...

Pour en revenir au sujet de départ :

Je crois que l'abréviation des mots est une tendance moderne, qu'on ne retrouve donc pas avant le dix-neuvième siècle ; mais on trouverait ridicule aujourd'hui de parler de vélocipède ou de cinématographe.

De même pour le stylographe. Nous sommes tellement habitués à ces mots aujourd'hui qu'ils ne nous apparaissent même plus comme des abréviations.

[TSOS]

Concernant les peines de votre fils, même si elles peuvent être regrettables, ses erreurs n'en demeurent pas moins compréhensibles, en ceci que la structure de ses néologismes reste cohérente avec celle d'autres mots dans la langue française.
Je dois dire qu'en tant que non-francophone naturel, j'éprouve de l'empathie et je crois comprendre la logique de votre fils, du moins en partie...
Certes, le problème serait que lui, est un francophone, mais bon...

[André (G., R.)]

Sur un autre fil il est question de la vedette du Salon de l'agriculture, la vache Fine. Une Bretonne de ma connaissance me dit que ce nom lui est désagréable parce que sa tante Joséphine était souvent nommée Fine. Elle m'explique que le prénom avait (a ?) deux abréviations, différentes selon les milieux sociaux, Fine (aphérèse) étant plus utilisé par les gens moins instruits, à l'opposé de Josée (apocope), d'un registre supérieur.

[Perkele]

Je trouve pourtant Fine plus élégant que Josée.

[Leclerc92]

En cherchant dans mes lointains souvenirs, je n'ai jamais entendu Fine comme abréviation de Joséphine, mais Fifine, oui, assez souvent.