INDIGNATIONS 5

Pour les sujets qui ne concernent pas les autres catégories, ou en impliquent plus d’une
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Claude
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Message par Claude »

Circonstance aggravante car les deux mots sont côte à côte.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :J'ai toujours dit kilomètres à l'heure.
C'est la manière de dire qui m'a été inculquée aussi, à l'école primaire. Mais sans en prendre conscience avant aujourd'hui je suis passé au "kilomètre-heure", sans doute influencé, entre autres, par l'allemand "Stundenkilometer", dont, soit dit en passant, l'éventuel côté fautif m'étonne un peu.
André (G., R.)
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MOINS BIEN QUE PETIT GIBUS ?

Message par André (G., R.) »

L’an dernier je ne suis pas allé au Maroc début juillet, à cause d’un mariage auquel je souhaitais assister le 8.
En mai je me suis dit : « Si je vais au Maroc, je ne peux pas assister au mariage. » Puis, ma décision prise, en juin, j’ai annoncé à un ami : « Si j’allais au Maroc, je ne pourrais pas assister au mariage. »
En août j’expliquais : « Si j’étais allé au Maroc, je n’aurais pas pu assister au mariage. »
Dans les phrases hypothétiques du genre de cette dernière, comportant un plus-que-parfait dans la subordonnée de condition et un conditionnel passé dans la principale, le plus-que-parfait est en régression, au profit de l’imparfait. On rencontre de plus en plus souvent, dans la langue écrite comme à l’oral : « Si j’allais au Maroc, je n’aurais pas pu assister au mariage. » Cela m’agace !
Lorsque Petit Gibus disait « Si j’aurais su, j’aurais pas venu», il utilisait à tort le conditionnel passé dans la subordonnée et se trompait d’auxiliaire pour « venir », mais il respectait la règle de concordance des temps !
Par ailleurs, on peut certes formuler a posteriori une phrase commençant par « Si j’allais au Maroc », mais son verbe principal ne peut être lui-même, il me semble, qu’à l’imparfait de l’indicatif : « Si j’allais au Maroc, je me privais du plaisir de voir mon oncle. » (En réalité je ne suis pas allé au Maroc et j’ai vu mon oncle.)
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Un autre agacement m’est provoqué par l’expression « ne pas avoir d’autre choix », très fréquente dans les médias, mais que je ressens comme pléonastique. Elle me semble résulter de la fusion de « ne pas avoir d’autre possibilité » et « ne pas avoir le choix ».
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Jacques
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Message par Jacques »

Effectivement, n'avoir qu'une seule possibilité c'est ne pas avoir le choix. Mais ce qui est peut-être pire, c'est quand ils disent : il n'y a pas d'autre alternative.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Pléonasme dans toute sa splendeur ! Peut-être est-il toutefois en légère régression.
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shokin
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Message par shokin »

Lu dang le premier album 2013 de la SSN (Société Suisse de Nutrition) :
[...]a eu le loisir d'observer un certain nombre de tendances qui se sont succédées en cette matière et pose sur elles un jugement critique.
Heureusement qu'ils font rarement des fautes.

Par ailleurs, dans "vingt pourcent" (du jus de fruit ou de pommes de terre), le pourcent ne prend pas s, n'est-ce pas ?
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
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Jacques
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Message par Jacques »

Forcément non, mais on ne lie pas : vingt pour cent. Cela veut dire vingt pour chaque centaine.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Hippocampe
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Message par Hippocampe »

André (Georges, Raymond) a écrit :Un autre agacement m’est provoqué par l’expression « ne pas avoir d’autre choix », très fréquente dans les médias, mais que je ressens comme pléonastique. Elle me semble résulter de la fusion de « ne pas avoir d’autre possibilité » et « ne pas avoir le choix ».
Une autre m'énerve qu'on entend à tout bout de champ: ne pas avoir le droit à l'erreur. Pour une une partie de ballon par exemple. En quoi consiste donc ce droit à l'erreur dont tant de gens manquent?
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwein est partie.
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est un cliché dont abusent des quantités de gens sans même réfléchir à ce que cela veut dire. Cette expression lourde de sens ne devrait s'appliquer que dans des cas exceptionnels, puisqu'elle signifie qu'il est interdit de se tromper sous peine de sanctions ou de conséquences graves. Mais le monde des médias fonde son blabla sur des quantités de formules toutes faites dont on use à l'excès. Les jaseurs professionnels sont des perroquets qui ressassent tous et toujours les mêmes formules.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Autre sujet.

Je sais qu'on ne parle pas ici de personnages politiques en les désignant. Et au fond qu'importe de qui je parle. Il s'agit d'un (encore récemment) ministre du Budget français qui a avoué cette semaine avoir truandé le fisc. En tout cas, aux moins tous ceux qui ne sont pas sourds en ont entendu parler.

À la télé plein de journaliste ont utilisé les mots 'dévastation' et 'tsunami' à ce sujet.

Je trouve cela consternant. Les tsunamis entraînent des dévastations. Celui de 2004 en Asie a provoqué la mort de deux cent mille personnes, celui de 2011 a entrainé les dégâts que l'on sait à Fukushima. Mais l'affaire dont je parle n'est que celle d'un ministre malhonnête qu'on oubliera vite. Si on parle de dévastation pour ce ministre ripou, quel mot alors utiliser en parlant du massacre du Rwanda? J'ajoute qu'aucun journaliste, à ma connaissance, n'a dit ce qui était dévasté.
Dévastation tout court, ce n'est pas clair. C'est peut-être que, justement, rien n'a été dévasté. Concernant le tsunami, des Français ont perdu des être chers dans celui de 2004 et certains d'entre eux doivent trouver pénible que l'on associe ce mot au ministre à la noix dont je parle en me débrouillant pour que vous ne sachiez pas de qui il s'agit.

Les journalistes devraient être des professionnels du langage. Eh bien, bonjour le choix des mots! On dirait des cuisiniers qui ne connaitraient qu'un moyen de donner du goût à un plat: l’inonder de Tabasco.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwein est partie.
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Claude
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Message par Claude »

Je vois de qui vous voulez parler :lol: .
On peut résumer son affaire ainsi : S U I $ $ I D E
Je me permets ce petit message car nous sommes dimanche.
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Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Amusant!
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwein est partie.
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Jacques
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Message par Jacques »

Les journalistes ont pris cette détestable manie de pousser jusqu'à l'extrême l'enflure verbale, les qualificatifs outranciers, les débordements de vocabulaire (je n'emploie pas qualificatif au sens grammatical bien sûr).
Ils auraient pu se contenter de dire que l'affaire faisait grand bruit, qu'elle provoquait du remue-ménage. Mais il leur faut de l'emphase, de l'exagération, du pléonasme, de la grandiloquence et de tout ce qui est bon à produire de l'effet.
Donnez une souris à un journaleux et il en fera un éléphant.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Pendant que vous rédigiez, Jacques, j'écrivais moi-même ceci :
Sensationnalisme, quand tu nous tiens ! Le journaliste, l’homme de médias souhaitent attirer l’attention et pour ce faire il est sans doute plus facile d’utiliser des mots « percutants » que de s’en tenir aux faits. Parmi les inflations langagières les plus courantes me hérisse particulièrement tout ce qui est « culte » : je ne vois personne allumer des cierges, faire brûler de l’encens et réciter des prières devant un cinéma projetant un film à succès ... et si je voyais de telles scènes, je m’inquiéterais pour la santé mentale des officiants. Et comme les mots s’usent vite pour qui se prête à ce jeu, on en est à « cultissime » : le nom a été transformé en adjectif et mis au superlatif à l’italienne. Prochaine étape ?
Verrouillé